Élémentaires : La Fille de Glace

Chapitre 37

Alors que leurs yeux sont fixés les uns dans les autres, ils semblent être pris dans une bulle temporelle. Autour d'eux, c'est le chaos total. Les Élémentaires cherchent à échapper aux soldats qui n'hésitent plus à recourir à la violence et aux moyens les plus extrêmes.

Alors qu'ils se fixent, le seul mot qui réussi à franchir la barrière des lèvres d'Ashana, est celui qui résume le mieux son état d'esprit et toutes ses interrogations.

-Pourquoi ?

-Je te jure que rien de ce que nous avons vécu était faux... Juge bon de faire remarquer le jeune homme, mais tout ce que la jeune femme entend par là, c'est la confirmation de sa trahison. Je vous ai aimé, et je vous aime encore. Je ne vous souhaite aucun mal, mais mes fantômes ont fait une entrée fracassante dernièrement, et l'ordre de mes priorité a changé...

-Je n'ai rien à foutre de tes excuses ! Rage la jeune femme. Viens en simplement aux faits.

Autour d'eux, la majorité des Élémentaires avaient été maîtrisés.

Tous se tiennent à distance respectable des deux jeunes en discussion sans pour autant intervenir pour faire mine de les attraper eux aussi, aussi bien l'un que l'autre.

Les soldats observent, et les Élémentaires, bien que maintenus, prêtent une oreille attentive à la discussion, surtout les amis rapprochés des deux adolescents, qui comprennent que toute la vérité s'apprête à exploser.

-Je suis un Élémentaire Ashana, tout comme toi. Mais comme tu l'a si bien dit, nous restons humains. Cependant, nos opinions divergent de bien des manières, et pour cela, j'ai décidé, bien qu'à contrecœur, de vous causer du tord, pour le bien de tous.

Alors qu'il prononce ses paroles, tous peuvent ressentir la peine qui suinte de sa voix et de sa posture, qui devient plus fébrile.

Il baisse la tête et finit par raconter la vérité, revivant chaque instant sous ses yeux..

Flash-back

Au détour du couloir enfumé, une silhouette s'avance à l'aveuglette entre la fumée. Sans qu'il ne comprenne pourquoi, ses mains se mettent à trembler, et il transpire.

Il la regarde avancer, son angoisse augmentant au fil des secondes.

Lorsque le visage apparaît, il replonge brutalement dans ses souvenirs, le jour où tout a basculé dans les flammes de l'enfer.

Ce jour là, il était à l'orphelinat. Comme n'importe quel jour d'hiver, tous les enfants courraient dans les couloirs, cherchant la meilleure cachette possible pour leur partie de cache cache improvisée. Après le décompte habituel, le précédent perdant se met à déambuler cherchant dans tous les recoins, même les plus petits, à même de cacher l'un de ses camarades.

Les gloussements enjoués en trahissent la moitié.

Dylan, ces jours là, était un petit garçon heureux. C'était sa période d'insouciance, bienheureuse.

Des parents ? Ils n'en avait pas besoin tant que son frère était à ses côtés !

Celui ci apparu brusquement dans le renfoncement sous la cage d'escalier en bois vieilli, causant un sursaut à son aîné.

S'il allait le réprimander pour ne pas avoir cherché sa cachette et avoir risqué d'être chopé, il renonce en voyant son air impatient et ses yeux qui le suppliait de le questionner.

Il esquisse un sourire, le tire dans sa cachette et, à cause de l'étroitesse du lieu, ils sont très largement accolés, l'un contre l'autre.