Chapitre 18

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Comme le midi précédent, Quentin s'apprête à aller se chercher un plateau repas pour manger en compagnie du cadavre de la jeune femme.

Quelque chose qui coupe vite l'appétit.

Heureusement pour lui que son corps ne dégage pas d'odeur pestilencielle de désagrègement, parce que là, c'est sûr qu'il ne pourrait rien avaler.

Alors qu'il se lève en soupirant, exténué de cette tâche inintéressante et sans fin, il entend des craquements.

Tendant l'oreille, il se rend compte que les bruits viennent de derrière lui. Intrigué, il se retourne et voit avec stupéfaction le verglas ensevelisant la jeune femme à moitié, se briser petit à petit. Ne comprenant pas le phénomène, il considère ce petit changement comme important et décide d'en prévenir immédiatement son supérieur.

Prenant son talkie walkie en main, il va vers la porte, le regard rivé sur la jeune femme observant l'epaisse couche se fissurer de plus en plus.

-Monsieur ?

Quentin ? Qu'y a t il ?

-Il se passe quelque chose d'étrange avec la jeune femme. Le givre qui l'emprisonnait se détruit tout seul.

Ne bouges pas, j'arrive tout de suite. Appelle le médecin.

-Bien.

Comme demandé, il requiert la présence du médecin sur une autre fréquence.

Les deux hommes arrivent en même temps au même moment que toute la moitié restante de givre se brise d'un coup, tout celui ci tombant au sol dans un bruit de verre cassé.

Sans qu'ils ne fassent quoi que ce soit, une autre couche, plus fine, enveloppe parfaitement l'intégrité de son corps et son visage, telle une seconde peau, laissant apparaître la jeune femme comme une statue de glace aux détails impeccables.

Sous celle ci, le corps de la jeune femme s'illumine délicatement d'une douce lumière bleutée quelques secondes à peine, et la pièce retrouve sa luminosité originelle.

Cette fois, la couche de glace ne se fissure pas, mais rentre lentement dans la peau de la jeune fille inconsciente, comme aspirée par tous ses pores.

D'abord les jambes, puis toujours de bas en haut, suit les cuisses, le bassin, la poitrine, les bras et le cou.

Seuls restent ses cheveux, et son visage.

Les cheveux sont les premiers à subir l'absorption, plus lentement encore que le reste du corps, mais en même temps que la glace disparaît, l'allure se modifie.

D'un naturel très légèrement bouclés, ils deviennent sous leurs yeux béats parfaitement lisses sans aucune fourche, allongeant encore un peu plus leur longueur, les faisant atterrir au bas de ses fesses. Leur blanc opaque laisse place à un blanc éclatant , et sous les rayons de lumière, ils reflètent la même brillance lumineuse que la neige au soleil.

L'avancée du givre se stoppé quelques secondes lorsqu'il atteint son visage. Lorsqu'elle recommence, les bords disparaissent en premier.

Ses yeux finissent enfin dévoilés, et au grand étonnement de tous, ses paupières sont légèrement bleutées, teinte bien plus prononcée sur ses lèvres découvertes d'un bleu océan.

La couleur bien que belle, reste innatendue et trop originale, déstabilisant les hommes présent dans la pièce. La dernière zone encore gelée est ses narines. La givre rentre d'un coup dans celles ci en même temps que la jeune femme prend une brusque inspiration, son dos se voutant sous la nouvelle vie emplissant son corps.

Élémentaires : La Fille de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant