Chapitre 40

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Les larmes dégringolent des yeux de Dylan, sincères et pleine de culpabilité.

Ashana reste muette, stupéfaite de tout ce qu'elle vient d'apprendre en une seule fois.

Elle qui pensait que rien n'aurait pu être pire que ce qu'ils avaient vécus, elle était drôlement surprise.

Mais cette fois on pourra pas faire pire, si ?

Dans toute cette histoire, elle se sent encore plus coupable.

Lorsqu'ils étaient encore à Paris, et qu'elle avait surpris la conversation téléphonique du médecin, elle ne savait pas l'identité de l'homme à l'autre bout du fil, juste qu'il était la tête pensante, celui qui dirigeait tout dans l'ombre.

Mais quand elle a rencontré Pascal, son instinct lui a fait savoir qu'un détail lui était familier. Elle a cherché, mais pas assez.

Elle aurait dû s'en rendre compte, elle aurait dû y faire plus attention ! Les indices ne manquaient pas pourtant bordel !

Les hommes de son père : tous portaient des combinaisons protectives semblables à celles des soldats de Paris...

Et sa voix... Sa putain de voix...

Était la même que celle au téléphone.

La jeune femme serre des poings et grince des dents, se maudissant comme jamais.

Depuis le début, elle avait toute les cartes en main, depuis le début, elle aurait pu éviter cette situation catastrophique.

À cause de sa négligence, à cause de sa faiblesse tout est perdu...

Ses amis, les autres Élémentaires, tous se sont fait capturés ou même tués pour certains ;

Le médecin a réussi à garder son sang, et sa découverte à obligé son père, la chair de sa chair, à la vendre pour ses expériences et la survie d'un peuple qui ne le mérite pas ;

Et son frère de cœur, celui qui a révélé l'aimer indirectement, a retrouvé son frère et à décidé de les trahir.

-Je suis vraiment navré Ashana... Tellement... Mais mon frère est le plus important pour moi... Notre passé, sans le virus, n'était déjà pas joyeux. Nous étions tout l'un pour l'autre, l'oxygène qui nous faisait survivre chaque jour qui passait. Alors quand je l'ai perdu, quand j'ai cru qu'à cause de moi, il était mort, je n'avais plus rien à quoi me raccrocher. Puis en me réveillant, j'étais à Paris. Quelques jours plus tard, j'ai rencontré notre petit groupe d'amis. Ils ont essayés tant bien que mal de remplacer le vide créer par l'absence de mon frère. Et si ma blessure s'est atténuée au cours de ces cinq années, elle ne s'est jamais refermée pour autant... Et puis je t'ai rencontrée toi. Et je me suis vu comme dans un miroir. J'ai alors tenté de t'aider, et de m'aider par la même occasion. Petit à petit, au gré des montagnes russes qu'à été notre cohabitation, les émotions sont devenues sentiments, et ils se sont amplifiés encore et encore. Mais comment te le dire ? Je n'en avait pas le courage. Mon courage avait brûlé avec mon frère. J'essayais de faire le fier, de jouer au durs et de jouer  de mon autorité, mais au fond, je n'étais rien... Rien de plus qu'une âme meurtrie. Et puis tu as avoué tes sentiments... Mais je n'étais pas celui à qui ils étaient destinés. Mais peu m'importait finalement : j'avais réussi à t'aider. Ta blessure à toi a guérie. Mais au lieu de m'aider, je ne me suis affligé qu'une seconde blessure...

Il lève ses yeux larmoyants vers elle et continue d'une voix qui appelle à la réponse

-Est ce que ça aurait changé quelque chose si j'avais eu la force de te prendre à part, et de t'avouer tout ça plus tôt ? Est ce que tu aurais pu me donner ton amour ?

Élémentaires : La Fille de GlaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant