Chapitre 13

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La même pelouse impeccablement tondue, les mêmes colonnes de marbre, les mêmes chemins de pavés gris perle. Rien n'avait changé, et YeoSang se demanda comment il avait pu croire que le contraire aurait été possible, il n'était parti qu'une semaine après tout, même s'il avait vécu plus d'aventures durant ce court laps de temps que pendant la vingtaine d'années qui l'avait précédé. Les lanternes étaient pour le moment éteintes, le soleil pâle se chargeant d'éclairer le domaine de ses rayons froids alors que la voiture de SiCheng passait le portail principal après avoir subi les contrôles d'usage. 

YeoSang baissa la tête sur ses genoux au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la demeure située quelques centaines de mètres plus loin. Il avait les mains moites, la gorge nouée et son cœur tambourinait violemment dans sa poitrine. Il n'était plus qu'à une poignée de secondes de la rencontre fatidique et il n'avait aucune idée de ce qu'il allait pouvoir dire à ses parents, pas la moindre. 

La voiture s'arrêta sans pour autant que le moteur ne cesse de fonctionner et l'oméga posa la main sur la poignée, tendu. Il entendit que la porte principale était violemment ouverte, et la silhouette de sa mère se précipita à l'extérieur. Le jeune homme souffla pour se donner du courage et il poussa la portière. 

SiCheng partit à peine qu'il soit sorti du véhicule et YeoSang vit sa mère arriver vers lui en courant pour finir par se stopper à un pas de lui. HyoJu avait les yeux brouillés par les larmes, et quand elle leva la main l'oméga ferma les yeux en se tassant sur lui-même. Aucun coup ne lui fut porté, à la place une étreinte chaude et tremblotante l'enveloppa. 

- Espèce d'idiot, sanglota l'actrice, ne me refais jamais une peur pareille, j'ai cru qu'on t'avait perdu... 

- Je suis désolé maman, renifla le jeune homme. 

Il referma ses bras sur le corps frêle, son nez se glissa dans le cou fin de HyoJu qui le serra aussi fort qu'elle le pouvait. Sa mère tremblait fortement contre lui, ses sanglots secouant son corps fin. Le père de famille s'approcha d'eux et les fit rentrer avec douceur, une main dans le dos de son épouse pour la soutenir. Elle paraissait si fragile que le moindre coup de vent pouvait la faire s'effondrer. La culpabilité s'immisça dans la poitrine de YeoSang, mais malgré ça elle ne parvint à supplanter son questionnement sur Kun et il se détesta d'autant plus d'être incapable de se concentrer sur la femme de sa vie. 

- YeoSang, tu devrais aller prendre une douche le temps que ta mère se calme. Nous avons appelé le médecin pour qu'il puisse t'ausculter, tu l'attendras dans ta chambre. 

Le ton doux ne cacha pas l'ordre qui était émis, et l'oméga baissa la tête en montant les escaliers, une ombre se glissant à sa suite. Il se doutait bien que son père se montrerait beaucoup moins conciliant à son égard, il avait perçu la déception de son regard derrière un soulagement évident. Il avait trahi sa confiance, l'avait blessé, et le blond allait avoir du mal à se faire pardonner. Il pouvait être certain que les prochains jours allaient être très compliqués et qu'il allait devoir faire ses preuves pour regagner l'estime des siens. Il en aurait besoin pour partir une seconde fois et rechercher Kun, parce qu'il était hors de question qu'il laisse l'alpha s'échapper ainsi. 

La douche fut rapide, il n'avait pas le cœur à se détendre ou à profiter de l'eau chaude. L'odeur de Kun partait au profit du gel douche et du shampoing, et YeoSang renifla. Il aurait aimé sentir encore un peu le brun, comme s'il était avec lui, mais ses parents étaient déjà en colère, il ne pouvait pas leur désobéir encore une fois en aussi peu de temps. Il s'enroula dans un peignoir, mais se figea en passant devant l'imposant miroir. La buée qui le maculait ne l'avait pas empêché d'apercevoir son reflet déformé et les traces qui le couvraient. 

L'Appel de la Lune [NCT-ATEEZ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant