Chapitre 10 : La nouvelle

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"Vous croyez qu'on devrait leur dire ? chuchota Esteban à l'intention de ses deux meilleurs amis.
- Oui, enfin. Il faut bien qu'ils le sachent tout de même..."

Il est aux alentours de midi sûrement, le soleil est à son zénith. Esteban pilote le condor, avec à ses côtés, Tao et Zia. Sancho et Pedro de remémorent leurs souvenir de marins, Pichu dors paisiblement sur les genoux de Tao, et Mendoza et Laguerra discutent de l'embuscade de la veille. Ce vol au dessus du désert d'Angola est étrangement calme tandis qu'ils se rapprochent petit à petit de la Namibie. La question d'Esteban intrigua Mendoza et le coupa net dans sa conversation avec sa belle espagnole.

"Que devrions nous savoir ? s'enquit-il."

Zia le toisa longuement, le sourire aux lèvres, faisant durer le suspense. Au bout de quelques secondes qui parurent des siècle au capitaine, elle se décida à parler après avoir jeté un bref coup d'œil vers ses amis.

" Hier, alors que vous étiez trop occupés à vous battre, j'ai remarqué que Zarès portait le double médaillon de Rana'Ori sur lui...
- Et elle l'a fait voler jusqu'à elle grâce à ses pouvoirs de télékinésie ! la coupa Tao, ivre de joie.
- Comment ?
[Mendoza eu du mal à cacher son étonnement et sa satisfaction]
Ambrosius sera furieux mais... Bravo les enfants, bravo Zia ! C'est un problème de réglé et nous avons cette fois un coup d'avance sur lui !
- Les cités d'or sont à nous !!" s'écrièrent Sancho et Pedro en chœur.

Mendoza sourit.
Voilà qui égayerait la journée.
Il remarqua que Laguerra n'avait pas dit un mot à cette nouvelle.

"Tu vas bien ?
- Hummm ?
- Je te demande si tu vas bien. Tu as l'air soucieuse. insista Mendoza.
- Oh. Heu... Non. Je vais bien. répondit Laguerra.
- Mouais...
- Tao ! répliqua Zia. Que lui reproches-tu encore ? Elle ne semble pas bien, c'est quoi ton problème ?
- Laguerra n'est pas heureuse lorsqu'on a de l'avance sur Ambrosius, tiens ! Comme par hasard ! C'est une espionne, je te dis ! "

Mendoza, qui avait épié la scène sans broncher s'interposa.

"Je suis de l'avis de Zia... Laguerra doit être fatiguée...
[Il s'arrêta un instant pour regarder sa bien aimée puis repris]
Elle a veillé presque toute la nuit. Elle a sûrement d'autres raisons, de bonnes raisons."

La concernée cligna un instant des yeux avant de prendre la parole avec une nonchalance dont elle n'avais encore jamais fait preuve.

"Je vais me coucher.
[Elle ouvre la soute dans a laquelle Il y avait des lits, s'arrêta à l'entrée, se retourna et dit : ]
Si vous avez besoin de moi je suis à côté. Je ne suis pas sûre de dormir, je me repose juste un peu.
[Elle s'en va et referme la porte derrière elle]
- Super, ronchonna Zia, maintenant elle est partie. Moi j'ai peur qu'elle ne se sente pas bien incluse dans le groupe. Elle est toujours à l'écart, seule.
- Ou avec Mendoza... renchérit Tao, toutefois satisfait du départ de le jeune femme.
- Je ne vois pas où est le problème. répliqua ledit Mendoza."

Il s'en alla rejoindre Laguerra sans laisser le temps à Tao de répondre.
Il s'y fera. Ils vont bien finir par s'entendre. Je suis sûr que Laguerra à plein de chose à lui apprendre. C'est une femme intelligente et elle a grandit entourée de son père, d'Ambrosius et d'Athanaos. Elle a dû beaucoup apprendre avec eux. Tao serai heureux d'en apprendre plus sur ses ancêtre, pourquoi refuse-t-il donc d'admettre qu'ils pourraient être amis.
Lorsqu'il entra dans la soute, Laguerra était assise sur son lit. Il prit donc sans surprise la décision de s'asseoir à côté d'elle. Son regard était étrange. Impossible d'en tirer la moindre émotion.
Et si Tao avait raison. Si elle nous cachait quelque chose. Si elle ME cachait quelque chose ?
Il s'en voulu tout de suite de douter d'elle. Après tous les risques qu'elle a pris pour le rejoindre. Il vit soudain qu'elle tenait une photo entre ses mains. Mendoza reconnu là tout de suite la jeune fille aux cheveux couleur de jais, déjà si belle... Elle était assise sur les genoux d'un homme. Il l'avait déjà vu... Mais où ? Aux Amériques ?
Le Docteur !
Son coeur se serra. Son père devait terriblement lui manquer. Il ne savait comment engager la conversation sans trop plomber l'ambiance déjà peu joyeuse. Il se contenta de poser une main sur la cuisse de la jeune femme, et de la regarder dans les yeux.
C'est elle qui brisa le silence.

"C'est mon père. Tu le connaissais d'après ce que j'ai pu entendre ? "

Mendoza cru discerner une lueur d'amusement dans les yeux de la jeune femme.

"Oui. Il était...
- Mon père. le coupa Isabella.
- Ton père... renchérit-il. Il était ton père. Tu devrais te reposer. Voilà plus de 24 heures que tu n'as pas dormi.
- Je ne suis pas fatiguée et j'ai mal au dos.
- Même si je te masse ?
- Ce que tu peux être têtu..."

Elle laissa apparaître un petit sourire taquin et se coucha sur le ventre. Mendoza lui éleva son corset et commença à la masser. Laguerra se laissait faire.
Il faut qu'elle soit détendue...
Pendant que les mains du capitaine parcourait de long en large le dos de sa belle espagnole, le silence régnait. Un silence des plus confortable qui soit. Un silence romantique. Après quelques minutes, le marin déposa un doux baiser sur la nuque de sa belle, se coucha près d'elle et tous deux ne tardèrent pas à s'endormir.

Laguerra, un homme, et un secret. [ Histoire Terminée ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant