Partie IV

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Les jours passaient, lentement ou non selon les évènements. Elle apprit par les médias dans la catégorie « Faits divers » et non par sa famille que sa cousine, Lydia avait mis fin à ses jours. Il était écrit dans les nombreux articles qu'elle s'est forcée à lire que sa cousine avait pris des anti-dépresseurs appartenant à sa mère. Les causes pouvaient être selon les journalistes, le harcèlement scolaire. La jeune fille savait qu'au fond ce n'était pas la principale cause de mal-être de sa cousine. Elle avait appris par sa mère que sa cousine avait fini à de nombreuses dans des foyers pour être éloignés de sa mère. Le cocon familial était loin d'être propice au bonheur. D'un autre côté, la protagoniste savait qu'elle et sa cousine avaient une famille aimante que ce soit leurs grands-parents ou leurs oncles et tantes.

La jeune brune continuait à voir la psychologue de son établissement et elle sortait petit à petit de la phase de déni. C'est la colère qui l'habitait, elle était encore plus irritable que d'ordinaire. Elle n'arrivait pas à expliquer sa colère sous une phrase, elle ressentait juste cette colère en elle. Cela perturbait ses amis qui avait subi à plusieurs reprises ses crises de colère. Ils comprenaient évidemment mais c'est vrai que cela pouvait être blessant.

La colère avait fait place à la peur. La peur de reconnaitre ce qui s'était passé. C'était une peur qui se mêlait à la tristesse de la disparition d'un être cher. Pour autant, elle ne travaillait pas moins, au contraire, pour ne pas se morfondre entre les murs de sa chambre, elle travaillait plus et encore plus. Travailler et apprendre lui permettait d'avoir l'esprit concentré sur rien d'autre que ses leçons. Alors sa moyenne augmenta et avoisinai les dix-huit points sur vingt. Bien sur cela augmenta les critiques d'un groupe d'élèves. Ces élèves qui préféraient critiquer les réussites des autres que de voir la leur. Alors elle garda la tête haute face à ces critiques infondées. Ses amis étaient vraiment présents, ils étaient un soutien moral énorme. La psychologue lui avait proposé comme idée pour passer dans la phase d'acceptation de se rendre au cimetière où sa cousine était enterré.

Après chaque rendez-vous, elle aimait parler à son amie, Léa. Et après ce dernier rendez-vous avant les vacances de Toussaint, elle expliqua à Léa l'idée de la conseillère d'orientation. Elle fut ravi d'entendre que son amie serait présente à son retour. Elle n'y avait pas pensé mais comment allait-elle faire chez son père ? Allait-elle supporter d'être à l'endroit où sa cousine a succombé ? Cela allait être très dur.

La voiture se gara devant l'immeuble de son père, elle retint son souffle. Elle ferma les yeux et sortit de la voiture. Elle monta les trois escaliers le plus vite possible. Elle s'enferma dans sa chambre, se laissa glisser contre la porte. Il était quatorze heures. Elle observa sa chambre habitée trois mois par an, contre le mur de gauche était installé un bureau, son bureau. Dans le coin de ce mur était depuis son enfance placé une armoire très simple. Rose avec des fantaisies, elle faisait très princesse. Face au bureau, son lit était situé. Son lit pouvait contenir une personne et cela la satisfaisait chez son père. Elle ne mettait pas d'énergie dans la décoration de sa chambre. Elle ne voulait tout simplement pas puisque à chaque fois qu'elle y était, la plus grande partie de sa chambre était occupée par sa valise.

Il était vingt et une heure trente et elle n'avait mangé qu'une cuillère de son repas. Depuis qu'elle avait pris la route elle n'avait pas mangé, elle se sentait mal, vraiment mal. Mais elle sentait que c'était plus profond que deuil de sa cousine. Un souvenir lui avait effleuré l'esprit mais elle chassa rapidement cette idée, c'était insignifiant comparé à ce qu'elle vivait. A cette heure-ci, il était l'heure pour elle et son petit frère d'aller se coucher. Il est vrai que ça ne l'enchantait guère mais elle n'avait pas la capacité de faire face à son père. Elle avait du mal à se confier à son père, en fait elle ne le faisait pas. La communication avec son paternel n'était jamais bénéfique au contraire. Son père avait un avis très tranché sur certaines choses tel que l'homosexualité, la transidentité, le féminisme... Selon lui il n'était pas contre, ces concepts ne devaient exister. Elle n'avait non plus pas le droit au maquillage, au vernis, à la musique, aux vêtements courts ou bien de parler seule à seule avec un garçon. Elle en souffrait. Selon elle, son père avait ses croyances mais qu'il poussait à l'extrême. Alors elle supprimait souvent ses messages au cas où son père venait à fouiller son téléphone. Alors elle ne le laissait plus sans surveillance, elle l'avait sous dans son champ de vision, soit dans une de ses poches.

Dans la semaine, elle se décida à aller se recueillir sur la tombe de sa cousine. Elle prit son téléphone, ses écouteurs et entama le chemin nécessaire. Elle connaissait ce village comme sa poche, elle y avait vécu, grandit jusqu'au divorce de ses parents. Arrivée près de sa destination, elle arrêta sa course. Son corps refusa d'avancer plus. Elle avait besoin d'air. Son premier reflexe fut de se réfugier dans le skate-park du village. Cet endroit était chargé de souvenirs pour elle. 

Ces petites étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant