Ch. 7 · Terreurs nocturnes

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Les yeux rivés sur son téléphone, le message s'est déjà envoyé depuis quelques minutes déjà mais aucune réponse n'a été reçue. Un sentiment de regret s'installe dans le cœur de Taiyou. Est-ce que j'aurais dû lui envoyer? Un soupire s'échappe d'entre ses lèvres tandis que ses yeux se posent sur la faible lumière blanchie de la lampe de bureau. Plus les numéros défilent sur le cadran du réveil plus le poids dans sa poitrine se ressent.

C'est alors que déçue mais pas pour le moins surprise qu'elle dépose son téléphone, écran caché, sur sa table de nuit en se calant entre ses doux oreillers. La brune s'engouffre peu à peu dans les coussins en ne lâchant pas les yeux du film qui a commencé depuis quelques minutes déjà. Alors qu'elle essaye de se distraire l'esprit, la lycéenne ne peut pas s'arrêter de penser à ce qu'elle a envoyé plus tôt.

« De toute façon je n'ai pas besoin de lui. » Crache-t-elle en accentuant les traits de son visage.

Tandis qu'une odeur s'évapore du diffuseur de parfum, l'attention de la jeune fille se coupe par la vibration que son téléphone produit. Hésitante, elle attrape d'une main frêle l'appareil et tourne lentement l'écran vers elle. C'est alors lorsque la lumière éclaire ses yeux grands ouverts, ses pupilles dorées qui visualisent la notification que l'adolescente vient de recevoir. Elle ne sait pas réellement comment réagir. Se réjouir? Être ennuyé? Ne pas répondre? Toutes ces questions mènent une cacophonie dans l'esprit de Taiyou. Ses yeux ont quitté l'écran, ses paupières se sont baissés et ses sourcils se sont froncés. Alors qu'elle essaye de remettre en ordre ses idées, ouvrant doucement ses yeux cernés par la fatigue son attention est directement captée à nouveau sur cet ensemble de mots.

« On s'en fout de mes intentions pour le moment, ça va? :) »

Cette question qui semble pourtant être si banale, classique est cependant perçu par la lycéenne comme une arme tentant de briser le bouclier qui protège son cœur. Néanmoins, quelque chose au fond d'elle lui donne des ailes pour pouvoir répondre, quelque chose qui l'incite à s'ouvrir aux autres. La brune s'empresse de pianoter sur le clavier à l'aide de ses fins doigts pâles.

« Je vais bien. Pourquoi ?

- Je ne sais pas j'avais juste envie de voir comment tu allais depuis que tu travailles au magasin auquel je viens, tu ne me demandes pas et toi? :( »

Un léger rictus sort de sa bouche et un faible sourire se creuse sur son visage montrant les fossettes de ses joues.

« Déjà, c'est toi qui vient dans le magasin dans lequel JE travaille et je sais que les idiots comme toi sont toujours heureux pour rien.

- Ne soit pas de mauvaise foi! C'est pas cool Akai-san...

- Je vais te bloquer Miya.

- Non, t'es bien trop sage pour pouvoir me bloquer, heiiin? »

Elle claque la langue au palais et soupire. Elle détourne son regard vers le réveil situé sur sa table de chevet, son cadran affiche une heure nocturne tardive : minuit. Cette courte discussion avec le passeur d'Inarizaki a pu légèrement égayer sa triste soirée où elle était noyée dans les abysses de la solitude. Décidant de lui répondre plus tard, voire ne pas poursuivre la conversation avec le blond. C'est alors que l'adolescente pose ses appareils sur sa table et s'apprête à tomber dans les bras de Morphée. Bien installée entre les coussins moelleux sur les côtés de son crâne, protégée du froid par une épaisse et douce couverture donc plongée dans l'obscurité la plus sombre après avoir fait disparaître la lueur de l'ampoule.

La jeune fille laisse ses mèches ébène retomber sur la surface de son visage, c'est alors que son souffle chaud s'échappe de ses lippes, joignant ses mains sous sa douce chevelure puis, ferme lentement ses paupières pour espérer de tomber dans un bon sommeil. Du moins, c'est ce qu'elle espère désespérément.

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Encore. Ça s'est encore passé. Alors qu'à l'extérieur des murs de sa demeure la pluie fait rage, des sueurs froides glissent le long des tempes. Quant à elle, ses fines mèches noires se collent sur la surface de sa peau encore humide. Taiyou s'est réveillé brusquement il y a quelques minutes de cela, les jambes repliées vers sa poitrine et les mains appuyées sur chaque côté de sa tête. Sa respiration est lourde et tremblante tout comme ses cuisses qui ont du mal à rester en place. Ça s'est encore passé cette nuit. Son doux sommeil était de courte durée car en effet, les cauchemars reprennent le rythme dans l'esprit de la jeune fille et les images se ressassent sans arrêt. Une sensation de vide, de tristesse et d'angoisse fait effusion dans son corps jusqu'en glacer son sang remontant dans ses veines.

C'est toujours la même vision, le même cauchemar qui se passe dans son monde onirique. La peur de se faire abandonner, en personne. Bien qu'elle évite de s'attacher à une personne pour limiter les dégâts sur ses sentiments, la peur d'être lâchée, mise de côté, abandonnée est quant à elle toujours présente. Étant déjà noyée dans les profondeurs de la solitude, sa plus grande peur est de se faire emporter par le voilier de l'abandon.

La jeune fille ne veut pas avoir mal, ne veut plus avoir mal. L'éloignement de sa famille a déjà bien affecté son cœur, la brune refuse un dommage supplémentaire. Bien qu'à chaque fois que ce rêve se produit, à chaque fois son armure protectrice se durcit ce qui devient un cauchemar pour elle; à la recherche d'éloignement et de rapprochement à la fois.

Alors qu'elle peut entendre son cœur battre des plus belles, la jeune lycéenne décide de prendre son téléphone qui est posé préalablement sur la table quelques heures auparavant. La vision encore brouillée par les larmes qui habitent la paroi de ses yeux dorés, elle réussit quand même à lire un nouveau message d'Atsumu qui a continué de lui parler quoiqu'elle n'ait communiqué aucune réponse. Pendant qu'elle prend de longues et profondes inspirations dans l'air frais de sa chambre, Taiyou hésite à renchérir sur la conversation. Il doit forcément dormir, mais de toute façon je n'ai pas besoin de lui. Au moment où elle s'apprête à retourner sous la couverture, son correspondant masculin en a décidé autrement en s'accaparant lui-même de la préoccupation de l'adolescente.

« Tu dors déjà ? Cela m'étonnerai que l'insolente vendeuse sans scrupule cède déjà au sommeil. »

Elle renifle en laissant couler les gouttes d'eau le long son visage, tâchant accidentellement son pyjama blanc. La brune répond avec lenteur au message toujours boulversée par son sommeil traumatisant. La pluie violente qui s'abat sur la toison ne l'aide pas non plus à retrouver un bon rythme.

« J'ai fait un cauchemar. » Accorde la lycéenne fixant son écran en l'attente d'une réponse, « et toi, tu ne dors pas? Il est 4h00 abruti.

- Akai-san! Non le frigo vivant qui me sert de frère m'a séquestré dans les toilettes alors que je me réveillais, j'ai dû le supplier la honte...

- Gros naze, rétorque-t-elle en esquissant un léger sourire caché par les rougeurs de son visage.

- Sinon, raconte moi ton cauchemar, Sunshine girl. »

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H-E-Y! Désolée pour la publication tardive de ce chapitre (les cours et tout vous voyez) et que le fait qu'il soit assez court mais c'est normal ! Il fallait que ça s'arrête la enfin vous allez voir la suite :)

« Sunshine » · Miya Atsumu x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant