Acte V - Scène IV

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Roxane seule, puis deux sœurs, un instant.

ROXANE
Ah ! que ce dernier jour de septembre est donc beau !
Ma tristesse sourit. Elle qu'Avril offusque,
Se laisse décider par l'automne, moins brusque.
(Elle s'assied à son métier. Deux sœurs sortent de la maison et apportent un grand fauteuil sous l'arbre)
Ah ! voici le fauteuil classique où vient s'asseoir
Mon vieil ami !

SŒUR MARTHE
Mais c'est le meilleur du parloir !

ROXANE
Merci, ma sœur.
(Les sœurs s'éloignent)
Il va venir.
(Elle s'installe. On entend sonner l'heure)
Là... l'heure sonne.
— Mes écheveaux ! — L'heure a sonné ? Ceci m'étonne !
Serait-il en retard pour la première fois ?
La sœur tourière doit—mon dé ?... Là, je le vois ! —
L'exhorter à la pénitence.
(Un temps)
Elle l'exhorte !
— Il ne peut plus tarder. — Tiens ! une feuille morte ! —
(Elle repousse du doigt la feuille tombée sur son métier)
D'ailleurs, rien ne pourrait. — Mes ciseaux ?... Dans mon sac ! —
L'empêcher de venir !

UNE SŒUR (paraissant sur le perron)
Monsieur de Bergerac.

Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant