A la recherche de Davy Jones 2

Chapitre 5

La première chose que je vis en remontant à bord du Revenge fut la tête énervée de Low qui commençait à s'impatienter :

- C'est bon t'as réglé tes affaires. Me dit-il un ton insolent.

Je ne lui répondis pas et me contenta de lui lancer un regard noir, pour qu'il comprenne qu'il fallait me laisser tranquille. Je montais à la barre et releva Paolo de ses fonctions.

- Levez l'ancre matelots et déployez la grande voile, il nous faut prendre de la vitesse ! Dis-je en tournant la barre dans la direction de notre cap.

Le reste de la soirée fut plutôt calme et une fois ses tâches finis, Billy vint me voir et je lui racontais tout ce qui c'était passé. Comme à son habitude il rit mon parti en injuriant barbe noire et ma mère. Il avait vu se mélange de rage te de tristesse dans mes yeux et avait délicatement posé sa main sur mon épaule avant de me lancer un regard tendre et sincèrement pleins de compassion et d'amour. C'était la première fois que l'on me regardait comme ça, j'avais l'impression qu'il s'inquiétait pour moi, qu'il tenait à moi... Le pire c'est quand il se mit à regarder mes lèvres et qu'il se rapprochais doucement. Mais je vis un Ned Low jaloux et furieux s'approcher du coin de l'œil et se planter à côté de nous deux, Billy se recula brusquement comme si de rien n'était :

- Je vous dérange peut-être, dit Ned d'un air suspicieux, si je puis Mary j'aimerais te parler en privé !

Je conduis Ned à ma cabine pour que nous soyons au calme, j'ouvris une bouteille de rhum, il en bu trois gorgées avant de me la redonner :

- Alors Ned dit moi ce qu'il y a de si important pour...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il me coupa la parole :

- Pour t'empêcher d'embrasser ton second ? Oh franchement Mary, c'est pathétique.

Son ton méprisant me restait en travers de la gorge, je posais ma bouteille de rhum violemment sur mon bureau, m'avança vers Ned et le saisit par le col :

- Je ne t'ai pas embarqué avec moi pour que tu te mêles de mes affaires ! M'exclamais-je. Et si c'est pour me parler de mes relations avec mon équipage que tu m'as dérangé alors tu peux retourner dans ta cabine !

Il enleva délicatement ma main de sa chemise et la garda dans les siennes :

- Voyons ma belle je ne veux juste pas que tu t'engages avec n'importe qui, je...

Je retirais sèchement ma main et fis volte-face :

- Quoi que tu t'imagines je ne compte absolument pas me marier et je ne sais absolument pas où tu vas chercher cette idée ! L'interrompis-je. Maintenant dis-moi de quoi tu voulais me parler ?

- Et bien... Commença-t-il. J'aimerais que tu me dépose dans le port le plus proche.

Je me retournais brusquement vers lui :

- Quoi ! Tu ne vas pas combattre !

Il racla sa gorge avant de reprendre la parole :

- Ecoute Mary, tu sais bien que la situation de Nassau est compliquée et qu'elle n'a pas vraiment de dirigeant. Cependant c'est notre République pirate et nous devons coûte que coûte la protéger et pour cela il faut qu'elle ait quelqu'un à sa tête. Il se trouve que j'ai parlé avec de nombreux maîtres pirates lors du tribunal de la confrérie et figure qu'il serait très favorable pour me laisser à la tête de Nassau.

- Alors c'est pour ça que tu m'as accompagné ? Tu ne voulais pas prendre part au combat mais juste lécher les bottes des seigneurs de la piraterie ! Le coupais-je d'un ton dégouté.

- Non ! Je t'ai effectivement accompagné dans l'optique de faire valoir ma « candidature » en tant que dirigeant de Nassau auprès des seigneurs de la piraterie mais aussi par ce que je voulais botter les fesses de cette satané Compagnie des Indes.

- Alors pourquoi ne veux-tu plus te battre ! Lui recoupais-je la parole en m'avançant vers lui.

Il hésita un long moment avant de me répondre mais finit par cracher le morceau :

- Mon second que j'avais envoyé à la pêche aux informations durant le tribunal m'a confié que la Compagnie des Indes avait toute une armada, en plus du Hollandais Vollants. Nous ne gagnerons pas cette bataille Mary, mes nos forces peuvent bien affaiblir la Compagnie. Et tant qu'à moi, j'ai bien réfléchi et je ne laisserais pas Nassau aux mains de Beckett, je vais la défendre !

- D'où ton second tient-il cette information, elle est peut-être fausse ? Demandais-je.

- C'est un déserteur de l'équipage de Dame Ching qui lui a dit, et crois moi pour qu'il déserte un poste prestigieux auprès d'un seigneur des pirates c'est que ça doit être vrai.

Il y eu un grand moment de silence, je croisais mes bras et m'adossais à un mur de ma cabine pour réfléchir tandis que Ned attendait que je dise quelque chose. Finalement je m'avançais vers lui et mis mon visage très proche du siens :

- Et que crois-tu que les habitants de Nassau vont penser quand ils seront que le grand Ned Low à fuit le combat laissant ses confrères se faire tuer ? Lui demandais-je.

- Je leur dirais que c'était une question d'intérêt, que c'était pour les protéger, ce qui est vrai.

- Ah oui ? Dis-je d'un ton séducteur en posant mon doigt sous son menton. Mais que penserait-il si leur futur dirigeant revenait vainqueur de cette bataille, tu serais alors un homme reconnu voir même un seigneur des pirates.

Il fit des yeux doux et semblait flatté par mes paroles, je retirais mon doigt et m'écartais de son visage :

- Alors que si tu fuis comme un lâche tu survivras, mais tu n'auras que peu de moyens et d'hommes pour défendre Nassau de l'armada de Beckett. Combat à nos côtés et nous aurons une chance de tuer Beckett. Fuis et meurt couvert de honte par l'épée de celui-ci. Quel genre de dirigeant veux-tu être ? Un grand et fameux pirate ? Où un rat de cal de bas étage lâche et trouillard ?

Ned semblait profondément touché par mes paroles, mais j'avais l'impression qu'il restait très dubitatif.

- Nous avons plus de chance de l'emporter si nous restons tous unis, si tu fuis combien d'autre vont suivre ton exemple ? Beckett n'aura plus qu'à nous chasser et nous exterminer les uns après les autres ! Fais le choix de te battre, montrons-leur que les pirates ne se battent pas seulement pour leurs intérêts mais aussi pour leurs libertés de voguer et vivre sur ces eaux ! Moi mon choix est fait et je préfère mourir par le sabre d'un des hommes de Beckett que pendue au bout d'une corde devant une assemblé de gens n'attendant que mon trépas.

Ned me lança un regard sérieux et s'avança vers moi, il prit mon visage entre ses mains et me souris :

- Je crois que personne ne mérite une femme comme toi Mary, je t'ai aimé mais je ne méritais aucunement ton amour. Il enleva ses mains de mon visage. Je vais me battre et montrer à Beckett que s'il veut la fin de la piraterie, il devra d'abord me tuer.

Sur ce, il sortit de ma cabine me laissant fière de ce que je venais d'accomplir sans compter que mes propres paroles m'avaient moi-même motivé.