Chapitre 8

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« Nonnn ! », je réentendais mon cri strident de désespoir se répéter encore et encore dans ma tête, le pire était la dernière image qu'il me restait : Celle du cadavre de Billy et l'eau m'engloutissant. Malgré cela je ne me sentais pas morte du moins pas physiquement morte... Les sons commencèrent à me revenir et mes yeux s'ouvrirent. J'étais allongé sur un lit dans une cabine, à l'extérieur il faisait jour et les matelots faisaient pas mal de bouquant sur le pont. J'étais toujours en vie mais comment étais-ce possible, j'aurais dû me noyer. Puis je me souvenus de la dernière sensation que j'avais eu, celle d'une main m'attrapant le bras pour que la puissance de l'eau ne m'entraîne pas hors du navire. Mais même si cette personne avait pu me garder sur le Hollandais, j'aurais tout de même dû me noyer. Puis une pensée un peu irrationnelle me vint à l'esprit : et si Will devenant capitaine du Hollandais m'avait rendu la vie ou empêcher que je me noie en m'enrôlant dans son équipage comme l'avait fait Jones avec son père ?

Toutes ces théories me retournaient le cerveau, en regardant par la fenêtre à ma droite j'aperçu le Pearl voguant à vive allure dans la même direction que nous. Intriguée par ce qu'il se passait je me levais et couru sur le pont, du moins aussi vite que mon état me le permettait. En arrivant à l'extérieur, la lumière du jour m'agressa me faisant fermer les yeux par réflexe puis en les rouvrant, j'aperçu avec stupeur que les marins anciennement poissonneux de Jones avaient retrouvé leurs forment humaines et je me demandais comment aurait été Jones s'il avait lui aussi repris forme humaine. Je m'approchais du bastingage et en regardant dans la direction dans laquelle se dirigeaient les navires, aperçut l'armada de Beckett ainsi que le vaisseau de celui-ci en avant, canons sortit, prêt à se battre. Il n'avait aucune chance face aux deux navires les plus mythiques et dangereux des océans. Il ne manquait plus que le Queen Anne's Revenge ! Beckett allait être détruit, décidemment j'étais peut-être bien morte ! Cela me paraissait irréel puis, en regardant vers la barre j'aperçu William Turner tenant fièrement celle-ci, une cicatrice au niveau de sa poitrine. Il m'adressa un léger sourire quand il me vit puis reporta son regard sur son objectif. C'était bien lui qui m'avait sauvé. J'aperçu Barbossa, Elizabeth, mon père et même Bonny sur le Pearl. J'étais si heureuse de les voir, s'il y avait bien chose qui pouvait légèrement absorber ma peine suite à la mort tragique de Billy, s'était bien de voir le navire de Beckett partir en fumé. Billy voulait que je vive, il voulait que je n'aie pas fait tout ça pour rien !

J'expira lentement l'air que je venais d'inspirer, en même temps j'imaginais ma douleur s'évaporer même si je savais que ça ne serait que temporaire. Une sorte de sentiment d'extasie vient embaumer mon cœur et quand nous approchions du navire de Beckett un sourire vainqueur se dessina sur mon visage. C'est nous qui sommes maîtres des océans et tant que je vivrais, il en sera ainsi !

C'est le Pearl qui fit feu en premier très rapidement suivi du Hollandais :

- « Feu ! » S'exclama Will

- « Feu !! » Hurlais-je déterminé en regardant les premiers boulets de canons percuter le navire de Beckett.

Tout semblait se passer au ralentit, mes yeux étaient rivés sur le splendide navire de guerre de la compagnie des Indes orientale qui se faisait détruire un peu plus à chaque impact de boulet de canon. Le voir sombrer à petit feu me procurait une joie et un sentiment de soulagement extrême comme si j'avais assouvi une vengeance, comme si Billy était vraiment mort pour quelque chose.

Nos navires devancèrent ce qui restait du navire de Beckett, je lançais un dernier regard derrière moi pour avoir la satisfaction de voir cette épave couler au fond de l'océan et rejoindre Jones dans les abysses.

Une fois le navire coulé, le reste de l'armada fit demi-tour tel les lâches qu'ils étaient. « On a gagné, c'est fini. » me dis-je sans vraiment réaliser ce qui venait de se passer.

Je montais voir Will près de la barre, en me voyant arriver il me sourit et me regarda d'un air étonné :

- Tu as l'air de d'être très vite remis. Me dit-il. Je ne pensais même pas que tu assisterais à la bataille !

- - Nous ne pensions même pas que tu survivrais. Renchérit son père arrivant derrière moi.

- Alors c'est bien toi qui m'as sauvé ? demandais-je en regardant Will.

Il me désigna son père du doigt :

- C'est à lui que tu dois la vie, c'est lui qui a ordonné qu'on te rattrape pour ne pas que tu sombre dans les abysses alors que j'étais encore inconscient.

Je gratifiai son père d'un chaleureux sourire ainsi que d'un petit signe de tête en guise de remerciement, celui-ci s'avança vers moi :

- Tu dois la vie à autre chose que moi, c'est un miracle que tu es survécu, tout êtres humains normale devrait s'être noyé en restant si longtemps sous l'eau.

Je fronçais les sourcils et me remit à regarder William d'un air interrogateur :

- Mais c'est grâce à toi que je ne me suis pas noyé, tu m'as engagé dans ton équipage pour que je puisse respirer sous l'eau comme le reste ? Non ? Demandais-je.

Will nia de la tête et voyant mon expression de stupeur il renchérit :

- La malédiction reprend à zéro, je n'ai pas le pouvoir de faire ça. Le fait que l'équipage soit redevenu humain en témoigne.

J'avais du mal à avaler tout cela, je les remerciais encore puis pris congé d'eux en redescendant sur le pont inférieur. Je scrutais l'horizon en repensant aux paroles de Bill Turner : « c'est un miracle ». Un sourire bête s'afficha malgré ma volonté sur mon visage quand je pensais à Billy et à la promesse qu'il m'avait faite : Qu'il veillera toujours sur moi. Je ne voulais pas y croire car cela paraissait inconcevable mais pourtant au fond de moi je sentais que ce miracle était bien dû à lui.

Je regardais le fond de l'océan qui n'était pas vraiment visible en pensant à mes souvenirs avec Billy : De la première fois que je l'ai rencontré en passant par notre baisé puis à la dernière image que j'avais de lui. Mon sourire disparu laissant place à un air vide, triste. En relevant la tête j'aperçu mon père sur le Pearl, parmi la foule de matelots célébrant notre victoire, il était là et me regardait comme s'il regardait un fantôme. Quand je lui souris, il semblait déstabilisé mais il me rendit mon sourire. Non loin de là Elizabeth regardait pensivement William. Elle devait être si heureuse de l'avoir retrouvé. Moi aussi je retrouverai Billy un jour, mais pas aujourd'hui...

En regardant mon poigné j'aperçu une drôle de forme, comme si une lame au fer chaud m'avait scarifié une petite croix. Je n'y prêtai pas plus attention, cette marque avait dû m'être faite pendant le combat ou quand le canon avait éclaté près de moi.

A la recherche de Davy Jones 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant