L'amour Des Sens (Terminé)

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C'est étrange comme Chelsea peut être différente. Joliment présenté et apprêté le jour et semblable à la moitié des filles qui se trouvent sur la plage la nuit. Même sa personnalité a changé, elle est plus enclin à faire connaissance avec moi. Pourtant je ne peux que comprendre puisque moi-même je joue un jeu. La différence c'est que je dois garder ce côté théâtrale en permanence. Je peux être moi-même loin des regards ... Je ne peux pas être vulnérable ! La série des questions s'enchaînent. Je passe d'une a l'autre sans rentrer dans les détails, je n'ai pas le courage de leur dire que mes parents ne font plus partie de ce monde, que ma grand-mère est une vrai manipulatrice, que mon frère me manque, que je fais des cauchemars toutes les nuits et que je vis un enfer sur terre.

Chelsea quitte les conversations pour se diriger vers un homme qui s'avance vers elle.
J'ai vite cerné Juliet, une petite fouine qui aime par dessus tout, avoir le dernier potin entre ses mains. Elle s'agrippe à mon t-shirt pour me contraindre à écouter ses commérages.

- Voici Chelsea qui se dirige tout droit vers sa proie.

D'un petit sourire de complicité, j'en viens moi-même a me demander à quoi il ressemble. Il est élancé vêtu d'un short clair et d'un pull en maille fine qui sculpte son corps. Plus il avance, plus je m'aperçois de quel idiot il s'agit. C'est Monsieur Escorte !
Je m'isole rapidement avec Juliet qui semble aimer ma curiosité soudaine.

- Tu peux me dire qui est le mec avec Chelsea ?

- Je t'ai dit sa nouvelle proie !

- Non je veux dire qui il est ?

Elle lève un sourcil et s'interroge elle même de ma naissante envie de commérage.

- C'est Julian Parker ...

Elle voit comme je manque d'information et continue mon instruction.

- Parker Industrie ça te dit quelque chose ?

- Non

- La famille la plus riche de la côte ouest ! Enfin Hayley tu vivais où ?

Elle ne peux pas s'empêcher de rire en voyant à quel point je suis à l'opposé de leur train de vie.

- On ne va pas beaucoup dormir si je dois parler de tout ça avec toi.

Elle me saisit la main, saluant rapidement nos colocataires pour me ramener dans la chambre. Le retour fut beaucoup pour rapide, mon besoin d'en apprendre plus et son envie  de ne plus jamais s'arrêter de parler motive nos pas.

Chacune vêtue de son pyjamas respectif, nous glissons rapidement sous les draps de nos lits. Éclairé par une petite lampe de chevet rose, je l'écoute attentivement. Chelsea semble tellement superficielle et manipulatrice. Perpétuant depuis petite une tradition de famille riche. Trouver une proie encore plus riche ! Cherchant désespérément à trouver un époux qui la comblerait et si en plus il était beau c'était le bonus extrême.
Et puis on en vient à Monsieur Escorte qui typiquement ressemble au stéréotypes de l'homme fortuné. Profitant de sa condition pour mettre une fille dans son lit quand il le désire. Ne pas s'attacher ! Et s'amuser !.
Ce n'est pas très original, un vrai scénario de film ... Mais il y a toujours dans ces histoires une pauvre jeune fille qui débarque de je ne sais où ? Et qui semble avoir le remède miracle pour changer ce genre d'hommes ...

Je m'arrête rapidement dans mes pensées, analysant la situation ... Je me rend rapidement compte que si le script était déjà écris je serai cette pauvre fille ! Je le refuse ! 

- Hayley tu m'écoutes ?

- Oui tu disais ?

- On est pas a l'abri d'une nuit torride dans la chambre voisine ! Si tu vois ce que je veux dire ?

- Si c'est le cas je préfère m'endormir maintenant...

Dans le noir totale et le silence apaisant je glisse ma main sous mon oreiller pour y dénicher le foulard de ma mère. Je l'enroule autour de mon poignée droit. Recroquevillé sous les couvertures, je mets en place le seul rituel qui me permet de m'endormir. L'odeur de son parfum, le silence absolu et la noirceur de mes draps me permaient enfin de fermer les yeux.

Il est presque quatre heures du matin lorsque je me réveil en sursaut espérant ne pas avoir crié durant mon sommeil. Habitué à ces nuits terrifiante qui m'obligent à revivre sans cesse la nuit du cambriolage. Je me lève en direction du salon, derrière la porte d'entrée se trouve un évier et un meuble haut. J'attrape un verre que je rempli d'eau fraîche. Je tourne en rond dans la pièce scrutant chaque recoin sans faire le moindre bruit. Les livres sont rangés par ordre alphabétique et je ne relève aucune erreur de rangement. L'horloge qui bat les secondes rythme ce silence angoissant tandis que la légère brise carresse les feuilles de l'arbre se trouvant face à la fenêtre. Dessinant sournoisement des ombres différentes à son passage.

Au moment, où enfin, je laisse, Hayley reprendre le contrôle de son corps. Les larmes naissantes au bord de mes yeux la poignée de  porte de la chambre de Chelsea me ramène à la réalité. La porte s'ouvre laissant s'échapper une personne au besoin étrange de se glisser silencieusement hors celle-ci. A peine vêtu, les bras chargeaient de ses vêtements, Monsieur Escorte, sursaute à l'instant où il m'aperçoit. Il prend le temps de s'habiller face à moi et en silence. Mes yeux ne quittent pas son corps scultaient et magnifiquement dessinait. Je ne serais pas la fille du script mais j'avoue qu'à cet instant mes yeux me trahissent. Il chuchote c'est à peine audible ... Je tend l'oreille.

- Tu ne dors pas ?

- J'en ai l'air ?

- Toujours aussi agréable Mlle Miller. Y a t'il une heure où la conversation avec toi serait intéressante ?

- Disons que de 19h00 a 19h20 je pourrais être plus patiente ...

Il finit par mettre ses chaussures lorsque dans l'embrasure de la porte il finit par chuchoter une dernière phrase.

- Le rendez-vous est pris ...

Il est tellement agaçant, sur de lui et provocateur qu'il me rappel James. Mon premier petit ami à qui j'avais du dire adieu le jour de notre départ de Woodvillage. Notre relation était déjà terminée au moment où j'ai accepté que j'étais responsable de la mort de mes parents et de l'état de santé de Jarod. C'est à cet instant que j'ai juré de toujours faire en sorte que mon frère soit ma priorité. Une fois, mes études terminées et que mon travail subviennent suffisamment à nos besoins je l'éloignerai de ma grand-mère. C'est ce que ma mère aurait voulu et j'y compte bien m'y tenir.