AGENT C13 - 𝚓𝚘𝚢𝚌𝚊

90

Je ferme la porte derrière moi. ENFIN ! ALLÉLUIA ! Jordan et moi sommes finalement sortis de l'appartement, laissant seule Fiona qui prenait apparemment un malin plaisir à me caler dans des situations délicates. Je suis plutôt ravie, en fait. Je ne pensais pas qu'elle serait aussi turbulente, mais je sais qu'elle peut être encore pire que ce qu'elle a été. Alors ça va. D'un certain point de vue, c'était même un peu comique ! Certes, j'ai été un peu gênée mais rien de grave. Au contraire, j'ai pu voir Jordan rire de bon cœur, ce qui me fait plutôt plaisir, je l'avoue !

- Tu veux qu'on aille où, du coup ? Me demande Jordan, motivé.

- Hum... Je sais pas. J'ai pensé à un endroit sympa où il n'y a personne en général.

- Ah ouais ? Je veux bien y aller, alors !

- Super ! C'est pas loin, en plus. Je dirais 10, voire 15 minutes de marche.

- Ça paaaaasse !

- Yep ! J'y allais souvent avant le méchant cocorona.

Nous marchons alors vers le lieu que je veux présenter à Jordan. Il me suit gaiement et discutant avec moi. Il cherche à la fois à se divertir et à en apprendre plus sur moi.

- Tu y allais vraiment souvent ? Il fait le curieux.

- Oui. Presque tous les soirs quand j'avais le temps.

- Qu'est-ce qui te fait tant aimer cet endroit ?

- Oh, ça tu le verras par toi-même quand on y sera !

- J'ai hâte, alors ! Fit-il remarquer, le sourire aux lèvres.

Il me montre encore ce regard malicieux, à la fois amusé et aguicheur. Ce regard... qui provoque toujours en moi une attirance sans nom. Quel autre être humain serait capable de me procurer un tel effet ? Aucun, sans nul doute. Il est sûrement le seul dont ce simple regard me fera fondre d'envie.

- Tu y allais seule ?

- Hein ? Je l'interpelle, n'ayant pas bien écouté sa question.

- Quelqu'un venait avec toi, là-bas ?

- Là-bas, tu veux dire, là où on va en ce moment ?

- Oui.

- Et ben non. Je n'avais personne. Alors personne ne venait. À part Carlos quand il en avait envie.

- Tu "n'avais personne" ? C'est-à-dire ?

- C'est plutôt compliqué à expliquer.

- J'ai tout mon temps.

Sa réponse attentionnée me fait tourner les yeux vers lui, qui est toujours attentif et impatient d'écouter la suite. Je ne sais pas exactement ce qu'il veut et pourquoi il me pose autant de questions, mais étrangement, ça ne me gêne pas tant que ça. Je dirais même que c'est plutôt cool, en fait. À vrai dire, absolument personne n'est au courant de cet endroit, pas même Fiona qui est pourtant ma meilleure amie ! Elle et moi n'avons jamais vraiment l'occasion de sortir nous promener juste entre copines, alors je n'ai pas pensé à lui en faire part. Mais je sens qu'en parler à Jordan ne peux pas faire de mal. D'un certain point de vue, c'est même une façon pour moi de tourner pour de bon la page de mon ancienne vie. Cette fausse vie.

- Je n'ai pas toujours été quelqu'un de bien, je commence à dire, de mon adolescence à ma majorité, j'ai été à la fois manipulée et manipulatrice. C'est un combo parfait pour des pestes comme moi à l'époque.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

- Que j'étais le genre de fille à qui il fallait éviter de parler.

- ... Mais ?

- J'étais le genre de fille à qui tout le monde voulait parler.

- ... Donc ?

- Disons que... hum... Bah j'étais une CONNASSE en fait !

- Pfff, rit d'un coup Jordan en soufflant du nez. J'ai du mal à t'imaginer en mode "connasse", comme tu le dis !

- C'est plutôt gentil de ta part ! Mais je peux t'assurer qu'il fallait mieux m'éviter !

- Dis m'en plus.

- Crois-moi, tu n'as pas envie de savoir.

- Et là ça me titille encore plus !

Est-ce que c'est vraiment une bonne idée ? Après tout, c'est du passé, tout ça. Oui, ça n'existe plus. C'était AVANT. C'était une tout autre histoire que celle que je vis aujourd'hui. Un tout autre livre. Mais ce livre... a-t-il aussi bien brûlé que je l'aurais espérer ? Je pensais que de mes yeux en avaient coulé ses cendres mais n'étaient-ce pas simplement des larmes de détresse ? Je pleurait à l'aide à bon entendeur mais personne ne percevait mes appels. Le message n'était pas bien passé. Il était camouflé par ce gros livre maudit qui m'écrasait. Je ne suis même pas certaine de l'avoir réellement fermé.

- Je n'aime pas cette fille que j'étais avant. Cette fille qui faisait passer son bonheur avant la vie des autres. Cette fille aimée, mais sans cœur.

- C'est beau c'que tu dis putain ! S'exclame-t-il en essuyant une larme imaginaire sous son œil.

Suite à ça, je lui donne un léger coup d'épaule.

- Mais aïeuuuh ! Crie-t-il comme un enfant.

- C'est interdit de se foutre de la gueule de la maîtresse, d'accooooord ?

- Mais je suis pas en maternelle eh oh !

- Calme-toi, jeune homme, aies un minimum de respect pour ton aînée ! Je le rouspète faussement.

- Pardon maîtresse...

- C'est bien t'apprends vite.

Suite à ma remarque, il m'adresse un regard rempli de faux bonheur (un truc comme ça : 🥲 ---> le regard du bon gros seum, tu connais).

- Je suis pas un chien, je suis Jordan.

- Exact, je réponds, en revanche je n'ai jamais dit que tu étais un chien.

- La façon dont tu m'as traité m'a pourtant montré le contraire.         ...       Lol.

Nous nous regardons un court instant avant d'éclater de rire en coeur. Nous ne parvenons plus à retenir cet élan de folie, et partageons ce moment de joie ensemble.
C'est fou comme un rien peut nous rendre heureux, tous les deux. Peut-être est-ce parce que nous sommes ensemble ou peut-être parce qu'on en a juste besoin. Ou les deux.

En tout cas, il est tant de jeter mon vieux livre poussiéreux aux ordures. Et je sens que Jordan me sera d'une grande aide.

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Coucouuu !

On est déjà au 90ème chapitre !
(Oulala, ça fait beaucoup et ils sont même pas encore en couple, grrrrrr.)

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On se revoit bientôt !

Bonne nuit mes p'tits kiwis ! 💙
Bonne journée les saladiers ! 💚