AGENT C13 - 𝚓𝚘𝚢𝚌𝚊

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- Je ne sais pas quoi te dire.

Jordan est sur le point de me dire un peu ce qu'il a sur le cœur en ce moment, mais il ne semble pas très motivé à me révéler quoi que ce soit.

- Ah, j'ai l'impression de te forcer, en plus. Je lui réponds. Enfin bref, on est à 100 mètres de mon endroit secret !

Nous ne sommes plus en ville. Autour de nous s'entendent quelques champs de céréales, des arbres et des routes de béton. Nous marchons sur un petit chemin de terre entre deux talus. En face, ce fameux petit coin que j'aime tant, et que j'ai hâte de faire découvrir à Jordan.

- C'est caché sous les chênes, me dit-il.

C'est vrai, les arbres sont gros et ne laissent rien paraître derrière leurs nombreuses feuilles vertes. Nous nous arrêtons tout juste devant les branches qui dissimulent l'endroit. Je me tourne vers Jordan, enjouée et pleine d'excitation.

- Tu es prêt ? Je demande.

- Oui !

- Ne t'attends pas à un truc de ouf, hein. C'est juste un coin sympa dans lequel j'aime bien aller.

- Nan, c'est pas ce que tu m'as dit tout à l'heure. Ici, c'est TON coin. Celui dans lequel tu aimes bien te réfugier pour être dans ton monde. S'il est si important pour toi, alors il ne peut être qu'incroyable.

Je ne peux pas m'empêcher de lui sourire en entendant ses mots attachants. Vient le moment où nous devons pénétrer les lieux, je prends un petite inspiration avant de faire le premier pas. Jordan me suit et marche juste derrière moi, les yeux grands ouvert, à observer les éléments qui nous entourent.

Ce n'est pas vraiment un endroit exceptionnel, mais il reste très paisible, calme, et surtout très agréable à observer. Sous nos pieds, on peut ressentir l'herbe verte parmi laquelle les pâquerettes font leur arrivée pour le printemps. Quelques rares feuilles mortes ajoutent de nouvelles teintes au paysage. Un peu plus loin, à moins de 4 mètres de nous, se trouve une grande marre dans laquelle s'écoule un petit ruisseau dans un bruit apaisant. On peut entendre parfois les croissements des grenouilles se fondre dans le chant des oiseaux. Autour de nous, les grands chênes nous isolent du reste du monde, si bien que nous ne voyons même pas le ciel, mais seulement quelques fins rayons de soleil qui parviennent à se glisser entre les feuilles.

Décrit de cette manière, on croirait que c'est une source magique, ou un lieu sacré. Mais en vérité, ce n'est qu'une fontaine naturelle qui s'est creusée entre les arbres et une petite étendue d'herbe.

- Tu ne dis rien ? Je demande à Jordan, qui reste muet à contempler chaque recoin du paysage.

- Est-il nécessaire de dire quoi que ce soit ?

- Pas vraiment... Mais je voudrais quand-même savoir ce que t'en penses !

Il tourne son regard vers moi, et je vois ses yeux prendre un air malicieux. A-t-il quelque chose derrière la tête ?

- Ce que j'en pense, dis-tu ? Me demande-t-il avec une voix sournoise.

- Oui, oui.

- Et bien... C'est charmant.

- Charmant ?

- Un peu comme toi.

Oho, mais que me fait-il ? Il s'est cru dans un roman romantique lui ou quoi ? Non, ce n'est pas ça. Ses yeux me prouvent qu'il ne cherche là qu'à s'amuser. Est-ce qu'il me teste ? Je ne sais pas, je rentre dans son jeu.

- Et dis-moi, Jordan, dis-je en m'approchant de lui, qu'est-ce qui te fait dire que je suis charmante ?

Il m'observe, toujours les lèvres tendues dans un malin sourire.