SORROWFUL

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Sur le chemin les menant chez eux, la jeune lycéenne était muette. Son ami de toujours s'inquiétait de ce silence inhabituel.

— Il se passe quelque chose Melissa ?

— Non. Pourquoi ?

Il se tourna face à elle et la stoppa dans sa marche.

— Tu es bien silencieuse depuis qu'on a quitté le lycée.

— Ne t'en fais pas Sam, soupira-t-elle.

Elle ne le regardait pas dans les yeux, avait-il remarqué. Elle le fuyait. Il déposa doucement sa main sur l'épaule de son amie et la força à relever sa tête, lui tenant le menton entre son pouce et son index libres.

— Tu ne t'en sortiras pas cette fois-ci Mel.

Les yeux couleur noisette de ladite Mel rencontrèrent l'océan verdoyant que formaient ceux de Sam et il vit alors en eux quelque chose d'inédit : l'effroi.

Il lâcha un juron sous sa barbe et lui lâcha le menton, reprenant sa marche, l'air de rien.

Elle baissa sa tête et riva son regard sur le sol goudronné du trottoir. En cette belle saison qu'est l'hiver, il fut couvert de son scintillant manteau de neige. Seules les traces de leurs pieds entachaient la netteté de ce paysage d'une beauté sans nom.

Il avait fait déjà quelques pas avant qu'elle ne reprenne elle aussi le chemin de sa maison. Ils ne se parlaient pas de tout le trajet.

Chacun rentra chez lui et Melissa ne fut pas surprise de voir dans le salon de la bâtisse un jeune homme installé sur le sofa et leurs parents respectifs en pleine discussion.

Ils parlaient de cet événement comme si c'était le plus beau de leur existence. Mais pour elle c'était tout l'inverse. Ce serait le pire. Un cauchemar éveillé.

Elle se décida à ne pas les rejoindre et à faire fi de leur présence en montant silencieusement les marches de l'escalier donnant accès à l'étage de la maison.

Au bout du couloir se trouvait la porte de sa chambre, dans laquelle elle alla se réfugier en vitesse.

Il était affalé sur son lit, le regard fixé sur le plafond bleu nuit. Ses pensées vagabondaient, mais il repensait toujours à la même chose, non, la même personne : Melissa. Son état lui paraissait anormal et inquiétant.

Il attrapa son cellulaire et composa sans hésitation son numéro puis apporta l'appareil à son oreille.

Une sonnerie... Une seconde... Une troisième... Puis, au moment où il se dit qu'elle ne prendra plus l'appel, elle décrocha.

— Qu'est-ce que tu veux Sam ?

Sa voix lui paraissait différente, froide, éloignée. Il prit une profonde inspiration pour se calmer. Calmer ce tourbillon d'émotions qui se logeait en son être.

— Je n'ai plus le droit de te téléphoner pour te parler ?

— Non, lui répond-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu.

— Tu ne comptes pas m'expliquer ce qu'il se passe pour que tu sois ainsi?

— Si tu m'as appelé pour ça tu perds ton temps. Je te dis que je vais bien et qu'il n'y a rien dont il faille s'inquiéter.

Il sentait que quelque chose clochait. Il la connaissait assez pour dire qu'elle n'était pas elle-même en ce moment.

Au moment où il allait rétorquer, une voix résonna à l'autre bout du fil.

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