SAVED

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Elle est enfermée dans sa chambre, regardant l'extérieur à travers sa fenêtre de bureau.

Il est sur le trottoir d'en face, lui faisant signe de le rejoindre. Signe auquel elle répondit par la négative. Elle ne pouvait pas.

Il la fixa, ses yeux noirs la scindant d'un regard inquisiteur. Elle se sentit mise à nue.

Il fit quelques pas vers sa maison et elle se crispa. Suite à ça il se stoppa sur son trottoir à elle et ne la lâchant pas une seconde des yeux, lui demanda silencieusement d'ouvrir sa fenêtre.

Elle s'exécuta et il prit la parole.

— Rejoins-moi ici Julie.

— Non, murmura-t-elle d'une voix chevrotante.

— Ils t'ont fait ou bien dit quelque chose ? l'interrogea-t-il ses yeux teintés d'inquiétude.

— Non... Rien Tom. Rien qui te concerne.

Il sut qu'il avait été question de lui, la peur dans la voix de la jeune femme à la chevelure blanc neige l'avait trahie.

— Descend par la fenêtre Julie. Tu ne resteras pas une seconde de plus ici, lui ordonna-t-il sous l'emprise de l'effroi.

— Tom... S'il te plaît. Calme-toi..., réussit-elle à lui demander.

Son corps à elle était en proie à une peur sans nom qui résonnait dans chaque partie de son être. Lui, sentait ses muscles se contracter de rage. Sa colère lui fit crisper les mâchoires. Il se dépêcha alors de rejoindre la maison de Julie et se posta en dessous de la fenêtre de sa chambre afin de la rattraper, les bras ouverts.

— Saute maintenant Thomson, lui ordonna-t-il d'une voix remplie de rage, de peur, de douleur.

Elle pencha sa tête par la fenêtre et le vit là, l'attendant, bras étendus, prêts à la rattraper dans son saut. Elle prit une immense inspiration et enjamba la rambarde de sécurité face à sa fenêtre et, une fois les deux pieds de l'autre côté, debout, tenant d'un équilibre précaire, elle sauta dans ses bras, trois mètres plus bas.

Il la rattrapa correctement, la serra toute contre lui et rebroussa chemin en direction de son véhicule. Il vivait à une bonne demi-heure de route de chez sa petite amie.

Une fois dans l'habitacle de la voiture, attachés, la jeune femme se mit à fuir le regard insistant de son copain.

Tom glissa alors tendrement sa main sur la cuisse de Julie. Cette dernière se crispa un instant et, sentant la chaleur de la paume du brun se répandre sur son membre inférieur, elle se détendit très légèrement. Cela lui faisait toujours cet effet lorsqu'elle avait un contact avec quelqu'un.

— Ce n'est que moi, ma chérie, la rassura-t-il d'une voix remplie de douceur et d'amour.

Sa colère s'était éphémèrement évaporée lorsqu'il l'avait eu dans ses bras. Il avait été en partie rassuré en la sachant tout près de lui, en sécurité.

Son inquiétude quant à elle était toujours présente. Lui rongeant à petit feu les tripes et lui brûlant la gorge.

Il se mit à doucement lui caresser la cuisse, en cherchant éperdument un contact visuel avec elle.

Au bout de ce qui lui parut être une insoutenable éternité, elle se décida à déposer sa paume froide, dû au stress, la peur, l'appréhension, sur le dos de la sienne qui était tout son contraire, chaude, tendre.

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