―𝐏𝐚𝐫―

95 20 8
                                    

Tu es parti avec mon entrain, ils ont quitté avec mon bonheur, et à vous tous, m'avez laissé seul avec rancœur.

Cette sensation était la seule nutrition qu'acceptait à présent mon cœur, peureux que de tout perdre ne revienne me sourire de plus belle.

Les yeux qui me regardaient autrefois avec admiration étaient à présent ces regards haineux ou encore hagards et effarés, ne me souhaitant autre qu'être condamné.

Les lèvres me noyant auparavant de mots doux étaient maintenant ces bouches crachant le venin qu'elles croyaient justifié, dans le simple espoir de me briser.

Et j'en ai un certain regret, que cela ait marché. J'en garde un certain aspect, que ces mots crachaient vérités. Mais parfois, les mensonges venaient s'immiscer et me faire craquer.

Que de mauvais souvenirs, que de fausses joies, je ne voulais pas de tout cela.

Je voulais autrefois seulement regagner le réconfort m'ayant été volé, le reprendre de celui m'en ayant privé.

À mon plus grand malheur, ce souhait s'avéra n'être qu'un mirage fabriqué de toutes pièces par de sages menteurs.

Ma vie, ma raison d'être ici, tout avait été mensonge, tout avait été construit, décidé par autrui. Je n'étais qu'un jouet pour sauver d'une tactique cruelle ce village, un pion disposable.

À leurs yeux, je n'étais pas assez humain. À leurs yeux, je n'étais qu'un pantin.

J'étais un enfant aux origines destructrices, un garçon avec des pouvoirs qu'ils ne voulaient plus voir.

Mes yeux rouges pouvaient les faire fuir, mes larmes douces les faisaient rire.

J'étais un spectacle, une comédie, une tragédie, qu'ils suivaient de loin, observaient.

Après tout, ma vie était écrite ainsi, un poème, une histoire triste. Tout perdre aux mains de l'être m'étant le plus cher n'était que le commencement, ce début d'un ouvrage sanglant. Mon destin avait été écrit comme pour divertir, ma famille n'avait été qu'un objet pour les réjouir.

Ils m'ont épié souffrir, doucement noyer toute once d'un autre sentiment que haine et tristesse que j'osais héberger.

Alors que je voyais les autres se faire baigner de conseils et d'amour, j'entendais des accusations chaque jours.

« Tout lui a été donné. Doué à l'école, premier en tout et hérite du sharingan, quelle chance. »

Si le pouvoir est donné par la souffrance et perte d'amour, j'aurais préféré vivre sans ces atouts.

Être né pour tout perdre n'est pas de la chance, se permettre d'être envieux d'un malheureux pèse bien plus sur les balances.

Tous, dotés de leur hypocrisie, déversaient une jalousie sur un enfant de huit ans, un innocent.

Mais tout cela cessa lorsqu'ils commencèrent à y voir des conséquences.

Ils m'ont attribué le surnom de monstre sans pitié, et j'en ai adoré le son, me le suis presque approprié en guise de rappel, en mémoire de ne pas me chercher.

Je pouvais enfin respirer, ne plus avoir leurs horribles regards pour me scruter.

Je pouvais enfin rêver d'un jour meilleur, de vivre en un monde où joie et sourire ont de plus grandes ampleurs.

Je pouvais enfin imaginer le monde d'après ma vengeance, le monde avec paix.

Hélas, cette vengeance était autre part de l'endroit auquel j'avais cru. Si seulement j'avais su.

𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐀𝐂𝐇𝐄 ─ sasuke.uchihaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant