―𝐓𝐫𝐚𝐜𝐞́𝐞𝐬―

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Hôte d'un désespoir plus vaste que l'océan, mon cœur brisé en valait des milliers. Tous ces milliers que j'ai négligé, abandonné et laissé derrière moi.

Ils avaient créé les fractures, je ne les ai que fracassé, ils avaient fait les pièces, je les ai fait tomber.

Ma destruction interne n'était que mienne, l'âme se torturant elle-même. Vous m'aviez enflammé, je me suis brûlé vif.

Ma tristesse s'était emparée de ma joie, l'avait torturé, anéantis, détruit. Ma haine avait pris l'emprise de ma tristesse, prenant la relève sur les flammes ardentes rongeant mon cœur, les flammes dévastant mon intérieur.

Pour toutes ces années, j'ai tant fait souffrir mon propre cœur, tant préservé pour un jour meilleur, que j'en ai épuisé tout amour.

Entre haine, anxiété, tristesse, l'amour n'avait une place où se réfugier. L'amour a fuit, l'amour a subi, et mon cœur ne produisait que des cris.

La solitude avait cessé de me guetter, cessé de patienter. Elle avait à présent mon cœur en son emprise, une lame à ma gorge et l'arme de la rancœur pour négocier avec la raison.

Et pourtant, au prix de me contredire à de nombreuses reprises, mon plus grand souhait aurait été que cette solitude soit complète.

Car, en soit, ma solitude fut toujours accompagnée, suivie par d'indésirables visiteurs. Lors de mes sommeils, de mes jours enneigés, mon âme ne se put plus d'écouter ces démons converser.

Ces monstres ne savaient que trop bien qu'ils m'empêchaient d'être serein, malgré mes efforts pour ne rien laisser paraître.

Nuit après nuit, jour après jour, semaines, mois et années, ma sanité commençait à quitter.

Mes doigts devenaient rouges à force de creuser mes cheveux, suite aux maintes reprises que mon crâne ait subi ma panique.

Mes yeux n'en pouvaient plus de déverser les larmes, de devenir grands ouverts sans cligner lors des moments de folie.

Mes poumons ne pouvaient continuer de se déchaîner chaque jour, seulement pour accompagner mon cœur pendant ses crises.

Tout mon corps me suppliait d'y remédier, il était épuisé, et je ne pouvais pas être plus en accord.

Je voulais juste respirer, je voulais fuir cette sensation d'étouffer.

𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐀𝐂𝐇𝐄 ─ sasuke.uchihaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant