Affaire Syzygy (Hawks x reader)

Chapitre 24 - Quand vient la nuit

Le monde n'était plus que douleur.

Les ténèbres avaient envahi son esprit.

À qui donc appartenaient ces hurlements inhumains ? Sa gorge brûlait. Elle réalisa soudainement que c'étaient les siens. T/p était en train de hurler à s'en déchirer les cordes vocales.

Le monde n'était plus que douleur.

Pourquoi cela faisait-il si mal ? Elle avait l'impression qu'on essayait de forcer sa boîte crânienne. Une force surpuissante heurtait son esprit et tentait de pénétrer dans sa tête. Chaque assaut invisible amenait une nouvelle vague de souffrance, plus puissante que la précédente. Elle allait devenir folle, elle le sentait. Son esprit allait craquer sous les attaques de cette force qui tentait de pénétrer dans sa tête.

Partir. Elle voulait qu'il parte. Qu'il s'en aille et qu'il emporte la douleur. C'était sa tête... Pourquoi essayait-il si fort d'y rentrer ?! Elle avait si mal. S'il continuait... Son être n'y survivrait pas.

Elle ne voyait plus. Elle n'entendait plus. Elle ne sentait plus. Il ne restait que la souffrance.

Et brusquement, elle sentit son esprit se déchirer. La puissance insensible pénétra dans sa tête avec violence, envahit son corps, ravagea son esprit, piétina ses pensées, détruisit sa conscience...

T/p crut perdre la raison.

Un hurlement monstrueux s'éleva de sa gorge, plus fort que tous les autres, qui fit vibrer tout son corps. Et puis ce fut le silence.

Le monde n'était plus que douleur.

Et de nouveau les ténèbres.

***

Son esprit était en train de flotter. Il faisait sombre, pourtant elle n'avait pas peur. C'était sa tête mais pourquoi tout cela lui paraissait-il si étranger ? Puis il y eut un flash de lumière et elle se retrouva ailleurs. Un souvenir...

« Madame et monsieur T/n, j'ai les résultats du scanner de votre fille. »

La cinquantenaire en blouse blanche releva les yeux de ses fiches pour les poser sur la petite famille en face d'elle. La petite fille aux cheveux c/c, âgée de seulement cinq ans, la fixait de ses grands yeux c/y curieux, la main dans celle de sa mère.

« Alors ? demanda monsieur T/n avec appréhension »

La médecin afficha une mine peinée.

« La radio de T/p montre que, contrairement à vous et moi, elle possède cette articulation sur le petit orteil. Je suis désolée, T/p est une sans alter. Annonça-t-elle finalement »

Le silence plana un instant dans le cabinet médical. Personne ne bougeait, exceptée l'enfant qui battait des pieds sur sa chaise.

« Vous êtes sûre docteur ? demanda finalement la mère en serrant un peu plus fort la main de sa fille »

Ce fut ce geste qui fit lever les yeux de la petite fille vers sa maman dont le visage grimaçait de douleur.

« Oui, je suis désolée... »

T/p sentit son père enrouler son bras autour de ses petites épaules. Elle comprenait parfaitement ce qui était en train de se passer, pourtant aucune larme ne vint piquer ses yeux. Elle attrapa fermement le bras de sa maman et se serra fort contre elle. Sa mère baissa les yeux pleins de larmes vers elle, mais avant qu'elle ne puisse prononcer un mot, l'enfant lui offrit un grand sourire.