3 🥑

654 40 2
                                    

Harry rejoint Louis, toujours énervé par le comportement de son manager. Le jeune homme avait à présent les yeux rivés vers le ciel, observant les étoiles. Harry ne put retenir un petit sourire en coin.

— Ça te dit de me suivre ? demanda-t-il.

Louis n'état vraiment pas sûr de ce qu'il était en train de faire mais il en avait assez de douter constamment. Alors, sans plus réfléchir, il hocha la tête et attrapa la main que Harry lui tendait pour l'aider à se relever.

Les deux jeunes hommes rentrèrent à nouveau dans le bâtiment et Harry se fit un malin plaisir à donner un coup d'épaule Jeff en passant devant lui. Il conduit Louis dans sa loge et, sans prévenir, commença à retirer sa chemise.

— Wow, attends ! Harry, tu fais quoi, là ? s'exclama Louis en se sentant rougir.

Harry se figea et leva la tête vers lui en le regardant tel un lapin pris dans les phares d'une voiture. Puis, la seconde d'après, un immense sourire éclaira son visage. Il lui jeta un hoodie vert à capuche avant de déclarer :

— Je me change. Mission camouflage. Tu devrais faire de même si tu ne veux pas te faire assaillir par les fans qui étaient au concert.

Et il se hâta d'enfiler un hoodie bleu marine. Quand sa tête ressortit du vêtement, il découvrit Louis en train de sourire lui aussi, ce qui propagea une étrange et inhabituelle sensation de chaleur dans tout son corps. Il regarda le jeune homme enfiler le sweat à son tour, soudain un peu mal à l'aise. Ils mirent la capuche de leur hoodie sur leur tête et sortirent de la loge.

— On va où ? demanda Louis en suivant Harry dans le couloir principal du bâtiment, étrangement calme.

— Aucune idée, répondit Harry en poussant une imposante porte.

Arrivés à l'extérieur du bâtiment, les deux jeunes hommes se retrouvèrent devant une enseigne de restaurant chinois. Il se regardèrent d'un air entendu et Harry demanda :

— T'as faim ?

Hell, yes.

Ils prirent à emporter et parcoururent la ville à la recherche d'un endroit où s'installer. Au bout de quelques minutes de marche dans les rues de la ville, Louis leva les yeux vers un petit immeuble délabré qui semblait si vieux qu'il se demanda qui pouvait bien vivre dans un taudis pareil, puis il regarda Harry. Et il devina dans son regard qu'ils pensaient à la même chose. Harry agrippa le barreau en fer d'une balustrade en mauvais état et se hissa sur la petite plateforme étroite et bancale. Il fit signe à Louis de le suivre et les deux jeunes hommes escaladèrent tout l'immeuble en reproduisant ces mouvements pour les quatre balcons des quatre étages. Arrivés sur le toit, ils se penchèrent pour regarder le vide et Harry déclara :

— Je n'en reviens pas d'avoir fait ça. Ça fait des années que je n'avais pas fait quelque chose d'aussi dangereux mais c'est fou la dose d'adrénaline que ça produit.

— Ça te manque ? demanda Louis en s'accoudant à la rambarde fragile.

— Je ne sais pas, répondit Harry en l'imitant. Je suppose qu'il y a aussi des avantages à ma vie d'aujourd'hui.

— Lesquels ?

Louis se moquait de paraître curieux ou intrusif. Il n'avait pas vu Harry depuis cinq ans et il n'avait aucune idée de ce qu'il allait advenir d'eux après cette soirée, alors il comptait bien en profiter du mieux qu'il pouvait en essayant de trouver des réponses à ses questions.

— C'est plus reposant. Même si cette tournée a été plutôt épuisante, ce n'est pas toujours comme ça. Je vais pouvoir prendre un peu de temps pour moi, à présent. Et je ne regrette absolument rien.

Louis déglutit. Il était clair que Harry était passé à autre chose. Contrairement à lui.

— Et toi, quoi de neuf ?

Quoi de neuf ? Sérieusement, Harry ? Tu m'abandonnes du jour au lendemain sans me donner d'explication, c'est silence radio pendant cinq ans et aujourd'hui tu oses me demander "Quoi de neuf ?" ? Dis-moi que c'est une blague.

Louis prit une grande inspiration et déclara d'une voix tremblante :

— Je suis désolé, je ne peux pas. Je ne peux pas faire semblant. Je ne peux pas agir comme si tout allait bien, comme s'il n'y avait rien de plus normal que d'être ici, sur le toit d'un immeuble qui menace de s'effondrer d'une minute à l'autre, avec toi, cinq ans après que tu m'aies jeté comme une merde. C'est au-dessus de mes forces.

𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐀𝐍𝐒 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐓𝐀𝐑𝐃 " 𝐥𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐢𝐧𝐬𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant