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Le silence qui s'était installé entre les deux jeunes hommes n'était troublé que par les bruits de la ville ce qui, étrangement, les apaisait. Harry avait lâché le bras de Louis qui pouvait à nouveau respirer à peu près correctement. Alors que leurs regards étaient accrochés l'un à l'autre pour la énième fois de la soirée, le téléphone de Louis vibra dans sa poche arrière. Il secoua la tête pour se remettre les idées en place et regarda l'écran du téléphone durant plusieurs secondes, les yeux fixés sur le nom qui s'affichait. Harry fronça les sourcils, confus. Quand Louis décrocha enfin, il comprit l'origine du trouble du jeune homme.

— Eleanor ?

— Louis, où est-ce que tu es passé ?

— Je... (Il jeta un coup d'œil à Harry qui le fixait d'un air concentré.) Le match a fini un peu plus tard que prévu.

— Deux heures plus tard que prévu, tu te fous de moi ?

— Non, mais c'est juste qu'on est allés boire un verre ensuite et puis, de fil en aiguille...

— Qui ça, "on" ?

— Ne commence pas, El. Je parle des mecs.

— Ah oui, ces amis d'enfance que tu ne m'as jamais présentés ?

Louis, qui commençait à s'impatienter, soupira.

— Tu vas vraiment me faire un scène, là, maintenant, au téléphone, devant... mes potes ?

Il jeta un regard furtif à Harry qui avait une main posée dans son cou, la tête légèrement penchée sur le côté.

— Bien, lâcha Eleanor d'un ton sec. Tu as l'air d'avoir complètement zappé, ce qui me donne littéralement envie de péter un câble mais je vais rester zen car je suis la meilleure petite amie au monde.

— O...kay ? dit Louis sans être sûr de savoir ce qu'il se passait.

— On reparle de ça dès que tu rentres. Et t'as intérêt à rentrer rapidement, par contre.

Le ton calme d'Eleanor indiquait à Louis qu'elle était encore plus en colère qu'il ne l'avait imaginé. Cependant, il se contenta de grommeler :

— Oui, maman.

— Pardon ?

Mais Louis avait déjà raccroché. Harry affichait un petit sourire en coin.

— "Maman" ? C'est un jeu de rôles entre vous, c'est ça ?

— Va te faire foutre, répondit Louis en riant.

— Alors, il était bien ce match ?

— Arrête. Tu sais très bien que je ne pouvais pas lui dire où j'allais réellement.

— Et pourquoi ça ?

— Joue pas au con, Harry. C'est simplement mieux pour tout le monde si l'ère de One Direction est définitivement enterrée.

— Wow, c'est glauque, un peu, ricana Harry.

— Tu sais très bien que j'ai raison, répondit Louis d'un ton sérieux.

— C'est vrai. Tu as toujours raison.

— Je n'ai pas dit ça.

— Moi si.

Ils se sourirent une seconde puis Harry tapa dans ses mains, ce qui fit sursauter Louis et provoqua un éclat de rire chez les deux garçons.

— Et si on mangeait, maintenant ?

— Volontiers.

Louis et Harry s'assirent sur le toit bétonné de l'immeuble et levèrent simultanément les yeux au ciel.

— T'as déjà mangé chinois sur le toit d'un immeuble en ruines sous un ciel étoilé ? demanda Harry en croquant dans un nem.

— Nope.

— Et après tu voudrais regretter d'être venu ? Tss.

Louis rit doucement.

— C'est froid, déclara-t-il au bout d'une minute.

— T'avais qu'à pas me raconter ta vie.

Louis tourna la tête vers Harry en haussant les sourcils.

— Un peu trop tôt pour ce genre de commentaire ? grimaça Harry.

— Un peu, oui.

Ils dégustèrent leur repas – froid – et une fois repus, les deux jeunes hommes s'allongèrent, les bras croisés derrière la tête.

— Oh, une étoile filante ! Fais un vœu.

— C'est un avion, Harry.

— N'importe quoi, t'es juste pas romantique.

— Oh que si, mon petit roudoudou, je peux l'être. (Harry pouffa.) Mais c'est quand même assez rare de voir une étoile filante qui clignote en rouge.

— Bon, ça va... Fallait briser le silence, c'est pour ça.

— Mouais.

— Mais on peut quand même faire un vœu, non ?

— Si tu y tiens, soupira Louis. En revanche, pas sûr qu'il se réalise.

— Ce que tu peux être rabat-joie.

Louis sourit et ferma les yeux. Harry scruta son profil aux contours parfaitement dessinés. Il scruta la barbe naissante qui s'étendait tout le long de sa mâchoire, il scruta ses cheveux emmêlés éparpillés sur le sol, il scruta ses paupières closes et sa poitrine qui se soulevait au rythme de sa respiration et il songea qu'à cet instant, il ne voudrait être nulle part ailleurs.

𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐀𝐍𝐒 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐓𝐀𝐑𝐃 " 𝐥𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐢𝐧𝐬𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant