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Louis poussa la porte de l'appartement en s'efforçant de faire le moins de bruit possible mais le petit grincement habituel se fit entendre malgré tout. À cet instant, Eleanor surgit de nulle part et Louis sursauta.

— Tu m'as fait peur, dit ce dernier en riant légèrement.

— J'espère bien.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Tu me poses vraiment la question, Louis ? Tu as perdu la mémoire ou ce ne sont que les effets de l'alcool ?

— Que... Quoi ? Quel alcool ? Je n'ai rien bu.

— Tu n'as pas oublié quelque chose par hasard ?

Devant l'air étonné et perdu de Louis, Eleanor perdit patience et dit :

— On devait aller où, après ton match ?

— Oh merde.

— Eh ouais, oh merde.

— L'anniversaire de ta mère.

Le jeune homme baissa la tête, honteux et ne sachant pas quoi dire.

— Je te laisse toujours faire tout ce que tu veux, Louis. Je te laisse toujours sortir à n'importe quelle heure avec n'importe qui, mais là c'est trop. Quelle excuse tu vas trouver, cette fois-ci, hein ?

Il ne répondit rien.

— Avec qui tu étais, Louis ?

Le jeune homme sentit son visage s'empourprer alors il garda les yeux rivés au sol.

— Réponds-moi. Avec qui ?

Louis avait toujours été un piètre menteur. Eleanor était comme elle était, il n'avais jamais pu lui mentir bien longtemps. Et il savait qu'à cet instant, il en était simplement incapable.

— Harry.

Eleanor ouvrit de grands yeux pleins de stupeur.

— Je te demande pardon ?

— J'étais avec Harry, répéta Louis.

— Et je peux savoir ce que diable tu faisais avec lui, à une heure pareille en plus ?

— Je... je voulais juste assister à son dernier concert. Ca faisait longtemps que...

— Oui, ça faisait longtemps. Et c'était bien mieux ainsi. One Direction, c'est fini, Louis. Mets-toi ça dans la tête une bonne fois pour toutes. Rien ne sert de ressasser le passé, tu es mieux placé que n'importe qui pour le savoir. Je pensais que tu étais passé à autre chose.

— C'est le cas ! s'emporta Louis. Je voulais simplement voir mon ami jouer une dernière fois sur scène, qu'y a-t-il de mal à ça ?

— Bien. Je te fais confiance. J'ai envie de te croire. Après tout, tu as raison, vous avez bien le droit de rester amis et je n'ai pas mon mot à dire à ce sujet.

Louis fut légèrement étonné que sa copine réagisse de cette manière mais il ne s'en plaignait pas. Il hocha la tête en essayant de ne pas paraître trop confus et quitta la pièce.

A peine s'était-il éloigné de quelques mètres que le portable d'Eleanor sonna.

— Hey, ma chérie ! Quoi de neuf ?

Louis soupira en levant les yeux au ciel. La seule personne qu'Eleanor appelait "chérie" était sa meilleure amie. Lui n'avait le droit qu'à "Lou" de temps en temps et parfois, sa copine laissait échapper un petit "bébé". Mais ça, c'était seulement pour les jours de fête. En réalisant cela, Louis ne savait pas s'il devait rire ou pleurer. Il décida alors d'écouter la conversation des deux meilleures amies pour penser à autre chose.

— Demain soir ? reprit Eleanor. Oui, nous sommes libres. Évidemment que Louis viendra, voyons ! Et s'il n'est pas libre, il se libérera.

Des éclats de rires parvint aux oreilles de Louis qui soupira de plus belle. Ils n'ont même pas trente ans et font déjà des dîners entre amis comme des quinquagénaires. Même s'il refusait de l'admettre, Louis était en train de devenir un adulte. Il n'était plus l'adolescent qui avait intégré un boys band au début des années 2010. Il avait changé et, bien qu'il s'efforce de se le cacher, il ne pourrait pas continuer à faire la fête et s'amuser comme un enfant éternellement.

— Bien sûr que non, continua Eleanor. Il a intérêt à venir !

De nouveaux rires fusèrent.

— Et je suis sûre qu'il sera ravi de découvrir l'identité de ton nouveau copain. Je me demande toujours pourquoi tu ne me l'as pas présenté plus tôt, mais je ne vais pas me plaindre maintenant que tu es enfin décidée à le faire !

Louis aurait voulu qu'on l'achève sur place. La plus grande différence entre Eleanor et sa meilleure amie est leur rapport aux hommes. Tandis qu'Eleanor n'était sortie qu'avec trois hommes dans sa vie, leurs relations durant plusieurs années à chaque fois, sa meilleure amie enchaînait les relations de quelques semaines. Elle n'avait jamais réussi à se poser avec quelqu'un plus d'un mois ou deux et bizarrement, les hommes qu'elle fréquentait n'étaient pas vraiment du genre à s'attacher.

Alors qu'Eleanor s'apprêtait à partir à la recherche de Louis pour lui exposer la situation, celui-ci sortit de derrière le mur où il était caché et lui coupa l'herbe sous le pied :

— Te fatigue pas, j'ai entendu.

Eleanor avait un immense sourire et Louis comprit qu'aucune négociation n'allait être possible.

— C'est pas la peine que j'essaie de débattre ?

— Hun-hun, déclara Eleanor en secouant la tête sans se départir de son sourire.

— Bon. Mais tu m'en dois une, déclara Louis en soupirant.

— À condition que tu te comportes correctement.

— Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

— Je dois te rappeler ce qu'il s'est passé avec Cameron ? demanda Eleanor en haussant un sourcil, manie que Louis trouvait à la fois adorable et insupportable.

— Oh, c'mon, il était débile au possible, ce gars.

— Ce n'était pas une raison pour mettre trois kilos de piments dans sa salade !

— Je lui ai rendu service, à ta pote, protesta Louis.

— Il a passé la nuit sur les toilettes !

Louis ne put retenir son rire en se remémorant cette soirée durant laquelle la meilleure amie d'Eleanor leur avait présenté son dernier petit copain en date.

— Bref, ne fais pas de vagues cette fois-ci. J'apprécierais de ne pas avoir à m'excuser pour ton comportement de gamin à chaque fois qu'on va chez des gens.

Pour toute réponse, Louis lui fit une grimace avant de tourner les talons.

𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐀𝐍𝐒 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐓𝐀𝐑𝐃 " 𝐥𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐢𝐧𝐬𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant