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Louis et Harry étaient assis sur le balcon et observaient silencieusement les véhicules défiler dans la rue. Ce spectacle monotone, associé aux quelques gorgées de vodka qu'ils avaient avalées, les apaisait étrangement, alors que tout était pourtant réuni pour que les deux amis se retrouvent en pleine crise d'angoisse.

Harry venait de rompre avec sa copine qui, mine de rien, le maintenait à flot et l'empêchait de sombrer dans l'alcool ou la dépression, au choix.

Louis, quant à lui, s'était disputé avec sa copine le matin-même et n'avait aucune idée de la tournure que les choses allaient prendre.

Mais une chose était sûre, l'un comme l'autre souhaitent s'évader ce soir. Oublier tous les trucs merdiques dans leurs vies respectives et passer une bonne soirée. Un seule putain de soirée. Et pour la suite, ils aviseraient le lendemain.

Louis attrapa une cigarette dans le paquet qui était posé sur le rebord de la fenêtre.

— Merde, soupira-t-il.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Harry en voyant Louis regarder partout autour de lui.

— J'ai paumé mon briquet.

Sur ces mots, le jeune homme se leva, enjamba le rebord de la fenêtre et retourna à l'intérieur de la chambre. Il souleva les draps du lit, ouvrit tous les tiroirs de la table de nuit, regarda même sous le tapis. Louis sentait la panique monter en lui.

— Eh, du calme... commença Harry. C'est qu'un briquet.

— Tu comprends pas. J'ai vraiment besoin de fumer, là.

Harry fronça légèrement les sourcils mais ne dit rien. Louis se pencha pour regarder sous le lit et, quand il se releva, Harry se tenait debout, à quelques centimètres de son visage. Il pouvait sentir l'air chaud qu'il expirait sur son visage. Louis sentit son pouls s'accélérer malgré lui. Harry leva lentement la main jusqu'à ce qu'elle se trouve à hauteur des yeux de Louis.

— C'est ça que tu cherches ? mumura-t-il en actionnant la molette du briquet qu'il tenait entre ses doigts pour l'allumer.

Louis déglutit.

— M-merci, dit-il en tendant la main vers le petit objet.

— Tututut, déclara Harry en reculant d'un pas. Tu le veux ? Eh bien, il va falloir venir le chercher.

Et sur ces mots, il plongea le briquet dans son pantalon. Louis écarquilla les yeux de stupeur.

— P-pardon ? articula-t-il.

Un immense sourire éclairait le visage de Harry.

— Tu as très bien entendu. Come here, darling, dit-il avec un accent américain.

Louis eut un petit rire gêné et se gratta la tête.

— Allez, Harry, arrête tes conneries. Rends-le moi.

Mais il comprit que Harry ne plaisantait pas lorsqu'il vit l'air sérieux qu'il affichait. Il le regardait, les sourcils légèrement froncés. Ses yeux brillaient, comme pour le provoquer. Comme s'il lui lançait un défi.

Alors, Louis prit une grande inspiration et franchit le mètre qui le séparait de Harry.

— Très bien, dit-il d'un ton ferme avant de plonger sa main dans le pantalon du jeune homme.

Harry se plia légèrement en deux, sous le coup de la surprise et il entrouvrit la bouche de stupeur, inspirant brusquement. Il ne s'attendait visiblement pas à ce que Louis s'exécute. Mais ce dernier ne retira pas sa main. Au contraire, il la promena le long de la cuisse de Harry pour retrouver le briquet. La chaleur qui émanait du corps du jeune homme ne faisait qu'augmenter la tension qu'il y avait entre eux. Mais Louis tenait bon.

Quand il trouva enfin le briquet, coincé entre la cuisse de Harry et le tissu moulant de son pantalon fin, Louis ressortit sa main et l'objet précieux retrouvé, puis le brandit en l'air, victorieux.

Got it, dit-il simplement, avec le même accent qu'Harry avait pris quelques secondes plus tôt.

Comme il voyait Harry toujours figé sur place, il passa une main devant ses yeux.

— Bah alors, Hazza, t'as perdu les bonnes habitudes, à ce que je vois ?

Ce fut le signal déclencheur. Harry cligna des yeux plusieurs fois avant de sortir de sa torpeur. Il se racla la gorge tout en essayant de reprendre une contenance.

— Hum. Tu m'as surpris, j'avoue. C'est juste que... tu ne m'avais pas habitué à ça.

Louis remarqua malgré la pénombre que les joues de Harry prenaient une teinte rosée. Ce détail le rendit heureux et une léger rictus se plaqua sur son visage.

— Beaucoup de choses ont changé en cinq ans Harry. Beaucoup.

En voyant le sourire en coin qu'affichait Louis, Harry se demanda si un double sens se cachait derrière cette phrase mais il préféra écarter ce genre de pensées de son esprit pour le moment.

— Et crois-moi, je n'ai pas fini de te surprendre, mon chou, conclut Louis avant de retourner sur le balcon.

L'amusement du jeune homme était contagieux et Harry esquissa un sourire à son tour, tout en le suivant.

Il se rassit sur le balcon et Louis l'imita après avoir allumé sa cigarette. À mesure que les minutes passaient, une atmosphère étrange s'installa. Une atmosphère calme, paisible et agréable. Harry passa un bras autour des épaules de Louis. Alors ce dernier, comme poussé par une envie à la fois pressante et incontrôlable, se pencha lentement pour venir poser sa tête sur les cuisses de Harry. Ils ne le virent pas, mais tous les deux souriaient comment deux enfants en train de faire une bêtise.

— Je te propose pas ? demanda Louis en tendant la cigarette à Harry.

— Toujours pas, non.

Puis Harry passa lentement sa main dans les cheveux de Louis, parcourant son cuir chevelu de ses doigts habiles et fins, ce qui eut le don de détendre instantanément le jeune homme. Louis poussa un léger soupir. Son sourire s'élargit un peu plus alors qu'il fermait les yeux, se sentant happé par une sorte de demi-sommeil envoûtant.

𝐂𝐈𝐍𝐐 𝐀𝐍𝐒 𝐏𝐋𝐔𝐒 𝐓𝐀𝐑𝐃 " 𝐥𝐚𝐫𝐫𝐲 𝐬𝐭𝐲𝐥𝐢𝐧𝐬𝐨𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant