Un départ précipité

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« Les nuits sans aube et les averses continuelles, Existent bel et bien dans ce monde sans valeur. »

Extrait -The Day. Op-1 My hero academia


Pdv Izuku:

La porte s'ouvrit à la volée dans un grand fracas. Je relève la tête de mon journal, dans un sursaut, il n'est pas coutume que l'on pénètre ainsi dans ma chambre. Je m'empresse de cacher mon journal sous le lit, c'est mon intimité, mon secret, je ne veux pas qu'elle sache.

Une expression de terreur sur le visage, le souffle court, le corps tremblant et des larmes sur ces joues rebondies, l'apparence de ma mère en cet instant me fit l'effet d'une décharge électrique. En 11 ans d'existence, je ne l'ai jamais vue dans cet état. Une frayeur sans nom me saisit instantanément.


- Maman... ? Que...Qu'es ce qui se passe ?


Elle s'avance vers moi, essayant tant bien que mal de se ressaisir. Elle parle précipitamment, l'air toujours aussi grave.


- Prend des affaires, le minimum, on part au plus vite mon chéri. On doit quitter la maison. Sans tarder. Se cacher. Ils...


Sa voix ce brise.

Je la regarde ahurit, la bouche entrouverte, je ne comprends pas. La panique m'envahit d'autan plus. Je viens déjà de passer la pire journée de ma vie, de perdre ma dignité... et maintenant je devrais fuir !? Hors de question ! S'en ai trop ! J'en ai assez, assez de laisser le destin me tourmenter. Je me lève d'un bond. Je sens la colère monter en moi. 


Izuku – hein ??? Non ! pourquoi ? Pourquoi on devrait partir ? Et pour aller où d'abord ?


Elle me regarde bizarrement. Comme légèrement choquée. C'est vrai que les fois où je m'énerve ce compte sur les doigts d'une main. Je ne suis même pas sûr que ma mère m'ait déjà vue perdre mon calme !

On dirait qu'une bataille se joue dans son esprit. J'ai l'habitude de la voir se triturer les méninges de la sorte. C'est la tête qu'elle fait dès que je lui pose des questions délicates, comme quand je lui demande pourquoi les gens réagissent si différemment avec moi ou encore la fois où je lui ai demandait pourquoi mon ami le plus cher c'est détourné de moi du jours au lendemain, me prenant de haut, sans que je ne sache ce que j'avais fait de mal...

Semblant retrouver contenance, elle me regarde droit dans les yeux, un regard lourd, appuyé, douloureux.


Inko – Ils...Une nouvelle loi est tombée Izuku. Le gouvernement... ils ont décidé de vous regrouper, « vous mettre sous protection » à affirme le premier ministre. Aux infos ce soir, on y voit la milice passer de maison en maison et celle-ci n'hésite pas à utiliser la violence pour séparer les familles, ils prennent même les enfants.


Elle reprend son souffle, je reste là, penaud, les yeux écarquillés. Ne sachant trop quoi pensé du haut de mon jeune âge, même si je comprends que trop bien que ce n'est pas une bonne nouvelle, loin de là. Mais je ne mesure pas encore à quel point. Elle reprend.


Inko - C'est la cohue, en ville. Je ne sais pas ce qui se passent vraiment mais j'ai un mauvais présentiment. J'ai eu Mitsuki au téléphone, elle est du même avis. On part ce soir, avec eux, Mr Bakugo étant lui aussi concerné par cette mesu....


Elle s'arrête nette. Un cri à nous glacer le sang retenti au loin, suivie de coup de feu. Je suis pétrifié. Ça vient de quelques maisons avant la nôtre.

On se regardent. Le temps semble s'être figé. On ne parle plus, ne respire plus. Il n'y qu'une seule autre personne comme moi dans le quartier...


Inko – Oublie les affaires Izu. On bouge. Maintenant !


Je n'entends pas ce qu'elle me dit. Le cri résonne encore dans ma tête. Ce cri...Je reconnaîtrais cette voix dans n'importe quelle tonalité, qu'importe l'émotion qu'elle exprime... Un voile brumeux commence à obscurcir ma vision...


- Kacchan...


Une vive douleur au poignet gauche me sort de ma torpeur. M'obligeant à courir maladroitement.

Mes jambes flanches. Je tombe à genoux, lamentablement, face à la pente de l'escalier. Le bras toujours tendu par la poigne de celle qui m'as mis au monde. Je n'ai plus de forces, cette journée m'en as trop demander...des larmes de plus en plus nombreuses s'écrasent grossièrement au sol. Je discerne à peine ma mère me jeter dans ces bras, me portant comme un bébé.


Inko – C'est trop tard pour eux...


Ces paroles émises dans un étranglement sourd, furent les dernières que ma mère prononça dans cette maison. Elle attrapa son sac à main dans l'élan de sa course, et franchit sans un regard en arrière la porte de notre cocon familiale.

Je crois qu'il pleut, mais en levant la tête je me rends compte que cette eau salée n'est pas de la pluie. C'est le reflet de la détresse et de la détermination d'une mère voulant sauver son fils unique, abandonnant son amie, sa vie, son travail, tout ce qu'elle possède...

Je me sens terriblement mal. Quelque chose d'étrange monte en moi, me grignotant de l'intérieur. Me tordant les entrailles, me donnant la nausée. Comme un vers visqueux et gluant, putride...

Un sentiment nouveau, fort, comme je n'en ai jusque-là jamais ressenti, me saisit violemment, intensément, me faisant regretter d'être né ainsi. Faible. Si faible...J'enfouis ma tête dans son coup, serrant sa chemise dans mes petits points, pleurant à chaude larmes. Celui qui cause sans cesse des soucis à ces proches. Montré du doigt par la société, lunché par les religieux, une anomalie génétique pour les scientifiques.

J'ai honte...Tellement honte! Si coupable ...


Pardon maman...pardon d'être un Oméga...


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Et voilà pour ce premier chapitre ! J'espère que ça vous à plus, bien qu'il ne soit pas des plus joyeux ( je me rattraperai promis!) il est indispensable pour la suite. Ici Izuku à 11 ans mais ce n'est que le temps de ce chapitre. Le moment où sa vie prend un tournant radical. Irrémédiable. L'histoire reprendra avec nos héros un peu plus matures.

N'hésitez pas à me laisser vos commentaires et vos votes si le cœur vous en dits !

Prenez bien soin de vous!


OuroborosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant