Le marché était bondé ce jour-là. Macrey a toujours été une ville surchargée à cause des nombreux voyageurs et marchands de passage venus vendre leurs marchandises plus ou moins exotiques. Alexander Clark attendait, en armure, avec l'entier de sa garde, que le dénommé George Raynold s'adresse à lui. Le soleil continuait sa course dans un ciel sans nuage et les odeurs d'épices et de mauvaise bière emplissaient les narines de tous. Enfin, un gros homme, beaucoup trop habillé pour cette journée de printemps, arriva en boitillant vers le chevalier. Il le vit s'arrêter devant lui, rouge et essoufflé.
- Je suis désolé, Messire, de mon retard. Ma charrette a été coincée sur le pont aux portes de la ville. Chez moi cela ne serait jamais arrivé car les routes sont bien plus grandes et ma charrette n'avait jamais eu de problème avant aujourd'hui.
Il rit avant de tousser et cracher dans un mouchoir, poursuivant ensuite son discours sur sa ville et sur son pays avec une fierté assez mal placée. Alexander Clark vit le char bloquer un bon quart de la place et il se surprit à critiquer assez durement le comportement de Raynold et la taille exagérée de son chargement. Des piles immenses de bric et de brac s'entassaient, tenant un équilibre précaire dans le chariot démesuré. Il bouchait le passage de tous les passants, voyageurs, marchands et badauds tant et si bien que certains commençaient à verbaliser leur mécontentement à voix hautes. Loin d'être affecté par les cris, Raynold lança des regards dédaigneux à la foule puis se tourna vers la garde qui l'accompagnerait.
- Ah, les gens d'ici. Tout le temps à se plaindre pour rien du tout. Chez moi, personne ne se plaint de rien...
Clark se détourna du marchand et ordonna d'un geste de se mettre en marche. Avec l'aide d'un garde, le ventripotent monta en soufflant sur son cheval. La pauvre bête plia presque sous le poids du négociant.
Un grand bruit se propagea dans la foule. Un murmure puis une clameur, plutôt féminine à première entente, mais un cliquetis particulier se faisait aussi entendre. La foule s'écarta au passage d'un chevalier et d'une troupe impressionnante de jeunes filles derrière lui. Clark, pas le moins du monde impressionné par tant de chahut attendit que son camarade chevalier s'arrête devant lui. L'armure noire brillait sous le chaud soleil mais le porteur n'avait pas l'air d'en pâtir. Le mystérieux chevalier s'arrêta, empêchant la garde de partir.
- Nous nous rencontrons encore, Clark.
- Je ne pensais pas te revoir de si tôt, camarade Lewis.
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Le camarade
FantasyUne histoire de rivalité entre les deux meilleurs chevaliers. Un marché bondé de gens venus voir le combat de toute une vie. Un négociant beaucoup trop imbu de lui-même. Ce combat répondra à la question : qui de Clark ou de Lewis est le plus fort...