La rage contenue de Clark éclata en un cri de guerre si puissant que la populace recula apeurée. Le chevalier avait été patient avec son employeur, avait supporté ses manières grossières et stupides, avait même fini par accepter un duel contre son gré pour lui faire plaisir mais à cet instant-là le paladin n'avait plus envie de jouer. Il brandit son épée en direction de son camarade dans l'espoir de l'embrocher. Les gens hurlèrent à Lewis de se retourner, juste à temps. Le jeune chevalier réussit de justesse à bloquer l'épée à quelques centimètres seulement de son visage. Acceptant le défi, Il essaya de répliquer mais la violence de Clark ne faisait qu'augmenter sa force et sa dextérité. Il eut finalement du mal à suivre les mouvements de son adversaire. Aveuglé, le chevalier frappait de plus en plus fort, de plus en plus vite et toujours avec une violence inouïe. Lewis finit par se plier sous le poids des attaques de plus en plus pressantes de son rival. Il tomba sur le dos dans la poussière fine et sableuse de la place. Mais Clark n'en avait cure. Il profita de la position de faiblesse de son camarade pour le rouer de coups de pieds avant de l'attaquer directement avec les poings. Le visage du jeune chevalier se couvrit de sang. Cependant, malgré ses cris et ses supplices. Clark continuait, et continuait, et continua encore. Le combat s'était transformé en règlement de compte. La populace, terrorisée voulut se sauver de cette scène épouvantable, criante et hurlante comme un seul homme mais éparpillée en autant d'individus qui ne savait pas où se sauver. Ils se précipitèrent tous dans le marché essayant de s'enfuir mais les étales tout comme l'énorme chargement de Raynold les freinaient dans leur fuite. Dans la panique générale, le chariot fut renversé sur le côté et les tables renversées pour faciliter le passage. Le pugilat continuait toujours entre Clark et Lewis qui maintenant implorait son adversaire de le relâcher. Mais toujours mû par sa colère et sa frustration, Clark ne lâcha pas prise.
On le maintint par les épaules et une épée blanche et tranchante fut glissé sous sa gorge. Lewis, toujours au sol, le visage méconnaissable, tomba dans l'inconscience. On attacha les mains de Clark dans son dos et on le fit se lever pour éviter qu'il n'écrase encore son pauvre camarade sous le poids de son armure.
La garde qu'il commandait le maintenait à genoux, le temps que plus de soldats arrivent sur la place.

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Le camarade
FantasiUne histoire de rivalité entre les deux meilleurs chevaliers. Un marché bondé de gens venus voir le combat de toute une vie. Un négociant beaucoup trop imbu de lui-même. Ce combat répondra à la question : qui de Clark ou de Lewis est le plus fort...