La dette

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Clark leva la tête et les juges aussi fixèrent leurs regards vers la porte que quelqu'un essayait de forcer.

Raynold entra dans la salle sombre en courant aussi vite que son corps de marchand lui permettait. Quand il arriva aux côtés du chevalier, essoufflé et rouge aux joues, les juges commençaient déjà à sortir de la salle. Mais le négociant lança à leur attention :

- Je veux connaître la sentence de ce jeune homme !

Les juges sortirent sans s'en préoccuper. Il hurla alors.

- Je veux connaître la sentence de ce jeune homme ! Dans MON pays, nous pouvons savoir la sentence des condamnés, et comme je suis l'employeur de ce jeune homme, je veux connaître son sort !

Le vieux juge se retourna alors avec un sourire narquois sur le visage.

- Votre employé est démis de ses fonctions de chevalier, est condamné à l'exil pour l'aggression d'un autre chevalier et doit payer un montant de 170 pièces d'or avant la pleine lune.

Le gros marchant croisa le regard détruit et résigné du jeune homme alors que le dernier juge s'apprêtait à sortir de la salle. Il se redressa indigné et s'adressa encore une fois au juge.

- JE suis l'employeur de ce jeune homme et JE suis l'instigateur de ce duel. Donc je compte assumer sa peine !

- Vous voulez perdre des titres que vous n'avez pas ? Être exilé d'un pays dont vous ne venez pas ? Et payer une somme que vous ne possédez pas ?

Un rire tonitruant sortit de la gorge du marchand avant qu'il ne commence à tousser de son effort. A demi plié sur lui-même, il sortit d'une bourse en cuir qu'il tendit devant lui. Il en retira une dizaine de pièces

- 170.

Le visage du juge s'éclaira.

- Très bien. Votre dette est acquittée mon Sieur Clark. Vous pouvez quitter la salle.

Le juge sortit finalement, la bourse en main. Le chevalier déchu et le négociant quittèrent l'endroit et s'assirent ensemble sur les marches devant la bâtisse de l'académie. Le regard de Clark semblait toujours humide après tous les évènements qui s'étaient passés. Raynold posa une main réconfortante sur son épaule.

- Comme vous ne pouvez plus vivre ici. ça vous dirait de venir chez moi ? Je pourrais vous apprendre à être un négociant et on pourrait voyager ensemble ?

Alexander passa le revers de sa main sur ses yeux et se leva précipitamment pour descendre les marches. Il se retourna alors vers le marchant :

- Bon, vous y allez-là, on a pas cinq heures non plus ! On a une longue route à parcourir jusqu'à chez vous !

Surpris, Raynold se leva et suivit son nouvel apprenti vers le chargement qui attendait toujours sur la place.


FIN

Le camaradeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant