Affrontement 1/2

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Le soleil se faisait de plus en plus pesant et les cris de la foule haranguaient les deux combattants. Ils tirèrent leurs épées, se faisaient face. Ils tournèrent lentement en un cercle parfait, décidant d'attendre le meilleur moment pour attaquer l'autre. Lors d'une respiration trop longue, d'un regard étourdis, d'un pied mal-assuré cependant aucun des deux ne semblaient flancher. Leurs concentrations avaient l'air aussi intense que l'alcool d'ici et leurs regards plus glaciaux que les yeux d'un loup. La dance continua comme ça, les clameurs se sont gentiment calmées, tous étaient dans l'expectative de voir les deux meilleurs chevaliers se battre l'un contre l'autre. Tout était affaire de précision et de patience, voilà ce qui était enseigné à l'Académie.

- Bon, vous y allez-là, on a pas cinq heures non plus ! Troublé, Clark regarda un court instant l'orgueilleux marchant. Lewis en profita pour porter le premier coup, brandissant son épée tendue vers la gorge de son adversaire. Tout juste avant qu'il ne le touche, Clark se déplaça d'urgence sur le côté pour essayer d'éviter le coup puis para une deuxième pique avec son épée. Les deux hommes, coinçaient l'un et l'autre de leurs armes. Personne ne voulaient lâcher. Les cris de la foule reprirent de plus belle à chaque coup, criant les noms des deux combattants faisant des paris que Raynold avait proposé en premier en bon marchand et négociateur. La population criait de plus en plus fort, tellement qu'une masse encore plus grande et encore plus informe se mouvait en fonction des deux combattants. Les chevaliers se fixaient dans les yeux, dans l'optique de trouver la faille, le point de faiblesse chez l'adversaire. Mais les deux avaient suivi les mêmes cours dans la même académie. Ils connaissaient leurs tactiques par coeur et chaque initiative était bloquée par l'épée de l'autre et ainsi de suite.

Ils finirent par se séparer d'un mètre. Le rassemblement se calma. Le soleil de midi écrasait toujours la ville et les perles humides courraient éparses sur les fronts des combattants. Pourtant, Lewis fanfaronnait toujours devant les spectateurs :

- Vous voyez, JE suis le meilleur chevalier.

Il se retourna vers Clark.

- Abandonne ! Tu vois que tu ne fais pas le poids face à moi.

Le chevalier resta silencieux un moment, attendant que Lewis se retourne encore vers la foule.

- Bon, ça va bientôt se finir de combat de chevalier ? J'ai du chargement à transporter moi aussi !

Le gros négociateur criait sur les deux combattants, essayant d'attraper le regard de Clark. Mais la rage du chevalier, si longtemps contenue en lui depuis le début de cette journée éclata soudainement. Il voulait que le combat se termine vite ? Il n'allait pas durer plus de cinq minutes.

Le camaradeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant