ARK I: Épreuves

Chapitre 1: Perdue

Elle prenait peu à peu connaissance sans pour autant bouger. Elle avait mal, partout dans son corps. Sa tête tournait désagréablement et sa bouche était pâteuse. L'adolescente de seize ans bougea légèrement sous ses sens qui revenaient, grimaçant sous l'onde de douleur que lui procura ce bref mouvement. Mais elle se força, ses doigts se resserrant sur quelque chose de granuleux et de plutôt chaud. Elle sentait une chaleur cuisante, mais reconnaissable sur elle. Un vent tiède courait, faisant chanter les branches des arbres. Le son de vagues mourants sur un rivage se rajoutait à ce chant naturel.

L'adolescente se redressa vivement en position assise, ses yeux jaunes-orangés grands ouverts. Elle les referma aussitôt sous la lumière aveuglante qui agressait ses rétines. Quelques secondes plus tard, une fois habituée, elle put regarder ce qui l'entourait.

Une plage. Une plage d'un sable beige, contenant quelques morceaux de bois flottés, coquillages, petits palmiers et fougères éparpillaient. Le ciel était bleu, moucheté de quelques nuages blancs et le soleil était haut, dardant ses rayons. En face d'elle, la mer scintillait et continuait jusqu'à l'horizon, où une brume de chaleur c'était formé.

Figée, l'adolescente était incapable de faire quoi que ce soit. Elle était perdue par cette vision panoramique à couper le souffle. L'endroit était beau. Mais surtout très inquiétant, car elle ne le connaissait pas et savait encore moins ce qu'elle faisait là.

Elle finit par remarquer ses jambes tendues sur le sable. Sans pantalon ni chaussure. Tremblante d'incompréhension, elle regarda le reste de son corps. Sa peau basanée laissait des reflets cuivrés par le soleil, ses longs cheveux noirs étaient emmêlés, détachés et ébouriffés, gâchant une partie de sa vue. Elle ne portait qu'une brassière et une culotte beige sur son corps fin. Se manque d'habit pouvait laisser voir trois trace blanchâtre parallèle sur son ventre, comme si un animal sauvage l'avait griffé. Des traces qu'elle avait depuis sa naissance.

Elle se leva vivement au risque d'avoir mal à la tête et tourna plusieurs fois sur elle-même. La douleur continuait à pulser dans ses muscles, mais la panique l'emportait. Une forêt se dressait à quelques mètres dans son dos, alors que la plage servait de frontière à la mer infinie situé devant elle.

D'une maison en pleine ville, elle se retrouvait sur une plage à l'allure paradisiaque. En petite tenue.

Comment? Comment c'était possible?

-Mais... Commença l'adolescente, perdue.

Elle poussa une plainte lorsqu'une vive brûlure se fit sentir à son poignet gauche. Elle posa par réflexe sa main sur la douleur plus teigneuse que les autres. Elle poussa un petit cri de surprise quand elle sentit, non sa peau, mais du métal sous ses doigts. Elle regarda l'endroit en question et resta paralyser pendant quelques secondes, choquer par ce qu'elle voyait.

Un losange d'une quinzaine de centimètres était greffé à cet endroit. Il était fait de métal, et il était étrangement tiède sous ses doigts. Un symbole de la même forme géométrique était ciselé en son centre et dégageait une intense lumière rouge. C'était ça, qui dégager une sensation de brûlure de plus en plus forte. L'adolescente repoussa une plainte, alors que cette douleur se propager. De la pièce métallique, elle atteint tout son bras et continua dans le reste de son corps. Les larmes aux yeux, elle se dirigea vers l'eau à la hâte. Ça lui faisait tellement mal!

Mais dès qu'elle posa un pied dans l'eau fraîche et salée de la mer, la brûlure s'envola sans laisser de trace. Disparue. Seul les douleurs dans ses muscles perduraient, bien plus supportable.

L'adolescente regarda de nouveau le losange qui avait toujours cette teinte rouge, moins lumineuse. Elle resta immobile, attendant un quelconque autre changement. Mais rien n'arriva.