ARK I: Épreuves

Chapitre 3: Survie

Les rayons de la lune des rares ouvertures dans le plafond végétal éclairaient faiblement le sol. Sur sa branche imposante, l'adolescente tenait fortement l'écorce d'une main, crispée au possible. Ses phalanges blanchissaient à vu d'œil tellement elle serrait le manche de son couteau et son point d'accroche. En contre-bas, trois créatures étranges reniflaient le sol et poussait des petits cris. Ça ressemblait à des grands lézards effilaient campé sur leur patte arrière. Leurs écailles renvoyaient parfois la lumière lunaire. Ils avaient également des plumes tout le long de leur colonne vertébrale, sur le bout de la queue et derrière les pattes avant. Ils avaient des griffes vraiment très impressionnante, claquant nerveusement entre elles. Il y avait un rouge, visiblement le plus maigre des trois par ses côtes saillantes, qui avait des yeux violets et des plumes dans différent ton de couleur chaude. Un verdâtre aux plumes beiges et aux yeux jaunes était le plus grand et musclé de la bande. Il surveillait les alentours d'un mouvement nerveux de la tête. Le dernier était noir aux plumes grise et aux yeux rouges. Il était plus petit que le premier, mais tout de même costaud. Il reniflait les racines de l'arbre où se trouvait l'adolescente.

À cause du peu de luminosité, Sinecka n'était pas sûre des couleurs et du physique exact de ces créatures. Mais elle savait tout de même une chose, surtout avec l'alarme de son cerveau.

Des carnivores.

Des prédateurs.

Elle était en danger. Ne pas bouger. À peine respirer. Rester silencieuse. Invisible.

Le noir leva son museau, le pointant inconsciemment sur l'adolescente. Il renifla l'air, alors que ses yeux cherchaient quelque chose dans les branches. L'humaine ne bougeait pas, terrifié par ce regard rouge-sang aux pupilles verticales. Elle avait bien fait de ne pas dormir à même le sol.

Qu'est-ce que c'était que ces choses?

Ça ressemblait vaguement à des vélociraptors dans Jurassique Park. Avec des plumes, et un regard qui faisait froid dans le dos.

Non, c'était impossible. Ça ne pouvait pas être des dinosaures.

Elle débattrait sur ce sujet plus tard. Pour le moment, rester concentrer sur les créatures et rester stable sur son perchoir. Être si tendu sur la branche ne l'aidait pas à garder son équilibre.

Le rouge poussa un petit cri, coupant le silence pesant qui c'était installer. Le verdâtre lui répondit par un grognement peu amical et se dirigea vers lui. Le noir les coupa en claquant des mâchoires, toujours le museau levé. Le second s'arrêta, poussa un bref grognement d'agacement et se remit en place pour surveiller les alentours.

L'Alpha. Le noir était sûrement le grand chef de la bande.

Ils restèrent immobiles pendant un moment. Les créatures, comme pour l'humaine.

L'adolescente se sentait de plus en plus mal. Elle se retenait de pleurer sous cette pression incroyable. Elle devait se remettre sur sa branche avant de glisser et de tomber. Mais elle savait que bouger reviendrait à montrer sa présence. Alors elle patientait, priant pour qu'ils partent. L'adrénaline l'empêchait de relâcher sa prise sur l'écorce de l'arbre et sur son couteau. Également de s'endormir.

Le noir finit par pousser un cri et fit volte-face pour entamer une progression entre la végétation. Le verdâtre le suivit rapidement, scrutant toujours les environs de ses yeux jaunes. Mais ils s'arrêtèrent quand le rouge, au lieu de les suivre à son tour, s'approcha de l'imposant tronc. Le plus costaud de la bande repoussa un grognement dans sa direction, mais son interlocuteur ne lui répondit pas. Visiblement agacé, il se dirigea vers lui et lui envoya un second grognement remplit d'avertissement.