𝑺𝒉𝒊𝒏𝒈𝒆𝒌𝒊 𝑵𝒐 𝑲𝒚𝒐𝒋𝒊𝒏 𝑶𝑺

~ [ Aruani ] ~

[ Désespoir ]

Les doigts d'Armin touchaient de leur bout excentrique, les quelques mèches blondes de son amante qui s'étiraient sur le sol doré.

Ceux de la jeune femme plantaient dans le sable, de légers puits instables creusés sous l'anxiété.

Qu'ils étaient bien ! ici, au milieu de rien.

- La mer est calme, aujourd'hui.

Armin s'était une nouvelle fois laissé bercer par le fruit de sa réflexion, se perdant ainsi au milieu de milles et une questions.

- Armin, bonté divine ! Pose moi, cette fichue tête sur le sable. On est venu ici pour se détendre, par pour réfléchir sur des sujets auxquels nous n'auront jamais de réponses.

Car Annie le savait, elle savait que derrière cette remarque vide de sens, ce cachait en réalité un grand questionnement subtilement dissimulé.

- Annie...

Armin emjamba je corps de sa compagne, laissant ainsi ses avant bras s'enfoncer un peu plus dans le sol rugueux et diforme pour n'éviter qu'Annie n'étouffe sous le poids de son corps. Le bas de son pantalon, retroussé en quelques plis lisses, laissait ses tibias frôler la plage; tandis que son torse embrassa le sien.

Son pousse effleura lentement le haut de son front, les yeux d'Annie brillaient infiniment plus que la lune qui les éclairait, à défaut de ne jamais s'éteindre.

- Armin, ça ne va pas ?

- Si... si.

Son souffle vint s'écraser sur son coup bouillonnant de chaleur sous l'épaisse couche de son sweat-shirt blanc, une légère brise qui rafraîchit Annie.

- Et si... toi et moi... non rien oublie.

- Armin...

Son index fut le premier à entrer en contact avec la douce joue du jeune homme, suivi de près par son pousse qui exécuta de fins ronds parfaitement circulaires sur sa pommette.

- Si, dis moi.

- Et si toi et moi on avait eu des enfants ? Et si on avait eu un futur.

- Tu sais bien que-

- Je sais. La mort viendra nous prendre à toute heure. Mais "si", tu sais ce qu'on dit, avec des "si" on aurait pu refaire un monde.

- Alors, laisse-moi donc plonger avec toi au cœur de tes songes, de ton imaginaire. Son nez frola le sien avec une lenteur dès plus tenace, une telle sensation ne pouvait se décrire,mais seulement se ressentir. Créons ce qui ne sera jamais plus qu'un simple rêve.

- Deux personnes paumées qui rêvent d'un avenir à deux.

Les lèvres du blond se soulevèrent en un magnifique sourire taquin, ses canines d'une blancheur aveuglante, en auraient fait oublier la nuit à Annie, si seulement elle n'était pas si intriguée par sa vision du futur.

- Et pourquoi pas ?

Son sourire s'effondra quand son regret décidait de le submerger. Tout comme ses yeux clos à présent, qui décidèrent finalement de n'en laisser qu'un léger passage; ses cils longs affrontaient ceux de la jolie blonde, dans un duel sans fin, ils s'entremêlèrent, se nouaient, se faisaient face dans une bataille chimérique. À l'inverse de ces prunelles qui n'oserèrent soutenir celle qu'il convoitait à en mourir.

- Bien, alors imaginons. Annie comprenait cette tristesse soudaine qui  brûlait son amant de l'intérieur, cette haine ravageuse, dès lors que sa dernière braise finissait de se consumait à l'aube de sa mort. J'aurais demandé ta main à ton père et je lui aurais juré de t'aimer jusqu'à la fin. Puis J'aurais renouvelé ma promesse devant dieux lors de notre mariage. La réception aurait été incroyable ! La plus belle réception que la terre n'ait jamais vécu ! Tu aurais été superbement décoré d'une robe blanche, celle qui moulerait ton corps avant de chuter en une cascade magistrale le long du sol.
Le soir venu, j'aurais glissé mes mains dans ton chignon ondulé avant de retirer cette traine qui me gênerait pour pouvoir embrasser ta nuque; ton coup parfumé d'une senteur spéciale réservé qu'à cette unique occasion. Oh bon dieu, je t'aurais fait l'amour comme jamais je ne pourrais le refaire, Annie.

- On aurait eu des enfants.

Cette phrase, ces mots, c'était comme-ci ou lui avait arraché le cœur; les prononcer était d'une d'une violence incontrôlable, cette souffrance lui poignardait les quelques sentiments de fierté qui lui restait.

Armin le savait, mais il poursuivit tout de même.

- On aurait eu une fille. Et cette à cet instant que sa compagne ne pu se retenir. Ses larmes grignotaient ses joues d'une vitesse qui laissait deviner qu'elle se retenait depuis bien trop longtemps maintenant. Armin les sécha rapidement, grâce au revers de sa manche cotoneuse. Elle aurait eu la forme de mes yeux et la couleur des tiens.

- Son caractères aurait été le même que celui de son père, elle aurait eu cette passion au fond des yeux, celle de vouloir découvrir le monde.

- Elle n'aurait été douce qu'avec sa famille, les garçons du village aurait fait la queue pour n'avoir ne serait-ce que cinq minutes avec elle. Elle aurait eu un caractère de cochon, comme sa mère ! Ah... c'est sur qu'elle aurait fait morfler celui qu'elle aurait aimé.

- Elle aurait été aimer et chéri, je l'aurais défendu contre toute menace à part entière.

- C'est pas le rôle d'un homme, ça ?

- Soyons réaliste Armin, on sait tous les deux que je suis bien plus virile que toi.

Dans cette instant de complicité, la sérénité avait quelque peu repris sa place. De minces sourires étiraient de nouveau leur chaire.

Jusqu'à cette interdiction, celle qui empêchait Annie de s'endormir le soir venue, cette question si infâme que tous deux auraient bien voulu effacer.

- Pourquoi on a fait ça ?

Son souffle c'était coupé de lui même à la fin de cette interrogation commune.

- C'était ce qui avait de mieux pour elle.

Le geste protecteur d'Armin n'eut aucun effet, bien qu'il se tuait à la serrer dans ses bras. Ils étaient seuls, seuls contre le monde, contre la mort. Contre le sol, le sable s'immisca dans leurs chaussures tandis qu'ils se serraient un peu plus fort encore l'uncontre l'autre,  comme pour étouffer leur désespoir.

Annie laissèrent ses yeux souffrir en jetant quelques regards par dessus l'épaule d'Armin.
Bientôt, elle relis pour une énième fois, le texte inscrit sur la pierre taillée.

Anna Arlet.

Fille D'Annie Leonhart et D'Armin Arlet.

Pardonne-nous de n'avoir pu t'offrir la vie dont nous révions.

Nous t'aimons.

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NDA :

Ce chapitre m'a brisé le cœur, mais bon, c'est le jeu !

Comment vous l'avez trouvé ?