15.

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Mercredi 5 août 1998,

« Le petit-déjeuner est prêt mes enfants ! »

Violette était déjà réveillée depuis quelques minutes, et la voix de Molly amplifiée grâce au Sonorus la fit bondir hors de son lit.

Étrangement, Ginny et Hermione dormaient encore profondément et ne semblaient pas l'avoir entendue.

La mère de famille avait l'air d'être de très bonne humeur ce matin.

« Bon sang. Ronchonna Violette »

La jeune sorcière l'était un peu moins.

Elle était affreusement fatiguée et les courbatures dans ses jambes lui donnaient l'impression qu'une force invisible les lui arrachait.

Elle dut se rassoir sur le matelas quelques minutes afin de ne pas s'effondrer sur le tapis.

Une fois de plus, Fred et Violette n'y étaient pas allés avec douceur.

Elle devait assumer ses bêtises, mais cela n'empêchait pas le fait que le réveil était vraiment compliqué ce matin.

La jeune femme resta un instant assise, songeuse.

Une odeur de pain grillé s'éprit de son odorat, mais elle n'y fit bientôt plus attention.

Son regard se perdit dans les faibles rayons de soleil qui parvenaient à traverser les rideaux rouges de la chambre.

Violette avait l'impression que Fred était encore avec elle.

Elle pouvait presque le sentir derrière elle, comme cette nuit.

Son souffle chaud s'écrasant contre sa nuque, ses mains aux longs doigts fins qui caressaient ses cuisses avant de les écarter.

Les mots doux qu'il lui avait murmurés résonnaient toujours dans sa tête.

Son corps frissonna à nouveau lorsqu'elle se souvint du plaisir qu'il lui avait procuré.

La sorcière baissa la tête et soupira longuement.

Un regret amer venait de la submerger.

Elle s'en voulait du plus profond de son être.

Elle avait à nouveau craqué, à une vitesse sans égal.

Violette s'était jetée dans les bras du rouquin sans qu'il n'ait besoin de rien faire, et cela la dépitait de se savoir si faible.

Elle avait cédé à ses avances alors qu'elle voulait avant tout lui faire part des sentiments qui étaient restés bien trop longtemps enfouis en elle.

La jeune femme s'était dégonflée, comme d'habitude, et elle s'était réfugiée dans son déni en se donnant à Fred.

Elle essayait de se rassurer en se trouvant des excuses, pitoyables, mais des excuses tout de même.

Elle se disait que lundi, ainsi que toute la journée d'hier, ils n'avaient cessé de se chercher et qu'une tension insupportable s'était répandue autour d'eux, les menant à ne plus pouvoir résister à l'interdit hier soir.

À tel point qu'ils l'avaient fait dans le salon, là où n'importe qui aurait pu les surprendre.

Le danger les attirait tels des aimants et ils s'en délectaient avec une passion qui les unissait chaque jour un peu plus.

Violette se mit à glousser un instant en se rappelant ce moment sur le canapé.

Avant de retrouver cette déception désagréable qui la tiraillait intérieurement.

Éternel été | Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant