Lettre d'amour

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Impulsivement la nuit de la Saint-Valentin, 2021

Mon cher Léon,

« Oh zut, voilà qu'elle prend un air un brin sérieux », te dis-tu. C'est vrai. Je suis peut-être même stressée, mais le besoin de t'écrire ce qui me pèse sur le coeur depuis un moment est plus fort que ça.

Je t'aime.

Et ce n'est pas de l'idée de toi que je suis tombée amoureuse, mais bien du « toi » réel : le « toi » qui est bien plus qu'un simple humain tenant sur deux pieds, le « toi » qui est beau, intelligent, doté d'humour (profond même), le « toi » qui raisonne avant d'imaginer, le « toi » carré, logique, fort, le « toi » qui m'a attendu dans le froid un moment m'ayant paru si long après mon examen car je te l'avais demandé, le « toi » qui déborde de gentillesse, qui a fait que je suis tombée comme un cailloux dans un puit, plouf. Au secours, je me noie.

Oh non, ce que je ressens, ce n'est pas de l'amour solitaire, celui qui cherche à retrouver de l'affection alors qu'il n'aime pas, c'est en fait un amour bien plus compliqué que ça.

C'est un amour qui s'est creusé avec le temps, qui s'est sélectionné avec patience, retenant toutes les façades de ta personnalité, ayant pesé le pour et le contre, pour en arriver à cette conclusion irréfutable : je t'aime.

Je ne sais pas au juste ce que j'attends comme réponse de ta part. N'est-ce pas le rôle de l'homme d'écrire une lettre à sa dulcinée ? À son amour enflammé ? Je ne sais plus. Je ne sais pas.

En revanche, ce que je sais, c'est que là, j'avais besoin de te le dire.

Et comme le disent les anciens :
« fichtre ! » si tu n'es pas de mon avis. Il ne me reste pas beaucoup de temps dans cette école, dans cette année, dans cette classe, alors autant tenter le tout pour le tout.

Tomber, ça fait mal, mais c'est surmontable.

Alors, du coup, qu'en dis-tu ?

Mes penséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant