Chapitre 12

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Je me réveille par une douce odeur de pancakes. Ce qui ne mettait pas arriver depuis longtemps. Une belle pile de pancakes aux myrtilles m'attende sur un plateau repas. Je les déguste tranquillement avant de descendre en bas. Je retrouve mes parents tous deux déjà près en train de prendre leur café. Surpris par mon arrivé, ils me regardent chacun leur tour avant de se regarder sans un mot. Leur attitude n'est pas habituelle et je sens bien que quelque chose se passe.

- Mackenzie assied toi s'il te plait, me demande mon père avec une voix calme que je ne lui connaissais pas.

Je m'exécute sans un mot et les regardes incrédule.

- Ce que tu as dit à ta mère hier soir n'est pas sans conséquence. Et quoi que tu aies pu faire...

Mon regard foudroyant mon père ne trompe pas ma mère puisque qu'elle le reprend presque automatiquement.

- Ce que veut dire ton père ma chérie, c'est que nous prenons très au sérieux les propos que tu as tenu hier soir, dit-elle posément.

Je les regarde tous les deux, muette, sans savoir quoi dire qui ne me serait pas trop douloureux sur le moment. Ils semblent préoccuper par la situation mais comme à leur habitude ils ne le montrent pas comme il le faudrait. Mais ce n'est pas vraiment courant qu'il se préoccupe de ce que je fais réellement. Ils ne savent toujours pas que hier j'ai dû faire un petit passage au s'urgence.

- Je n'ai pas vraiment envie d'en reparler, dis-je tout bas. Cela a été une erreur de vous en avoir parler. Je n'étais pas vraiment bien hier et cela m'a échappé tout seul. Mais ne vous inquiétés pas ce n'est pas grave, finis-je par dire.

- Mackenzie, bien sûr que cette histoire à de l'importance à nos yeux. Nous allons faire le nécessaire pour tirer cette histoire au clair et nous commencerons dès aujourd'hui, continue ma mère. Mais il faut d'abord que nous en savions un peu plus et je comprends tout à fait que nous ne sommes pas les personnes les mieux placé pour en discuter. Nous voulons juste s'assurer de faire ce qui est bien pour toi.

- Je sais maman, soupire-je.

Ma mère fit signe à mon père qu'il était de trop pour la suite de la discussion. Avant de partir, il m'embrasse sur le front comme il le faisait quand je n'étais encore qu'une enfant et cela me procure une sensation bizarre. Ce n'est pas grand-chose pour la plupart des gens, mais pour moi cela représente beaucoup. Je sais qu'il est pour une fois présent malgré le fait qu'il ne sache pas totalement comment si prendre.

- Mackenzie, me dit ma mère en prenant mon visage entre ses paumes. Que s'est-il passé, qui t'a fait du mal ? Parle-moi, me supplie-t-elle presque.

Ce sujet est encore très délicat pour moi et le fais que ma mère m'en parle m'émue. Je ne sais pas comment leur annoncer et à vrai dire je ne comptais pas le faire. Ma fatigue de hier ma en quelque sorte facilité les choses. Cette simple phrase et pourtant lourde de sens, c'est laissé échapper de mes lèvres hier soir quand mon cauchemar devenait de plus en plus vrai. Elle a raison, je dois leur en parler. Je ne peux pas garder ça pour moi toute seule. J'ai besoins d'une épaule pour souffler et je ne peux pas le faire de moi-même. J'arrive enfin à admettre que je ne peux pas tout gérer, même si je le voudrais. À chaque évocation de ce sujet les larmes me montent automatiquement et comme d'habitude je ne peux les empêcher de couler. Je m'effondre dans les bras de ma mère, n'attendant qu'une seule chose de sa part, du réconfort.

- Oh maman, sanglote-je dans ses bras pendant qu'elle me caresse d'un geste doux mes cheveux. Je lui ai dit non et il a continué...je ne voulais pas je t'assure.

- Calme-toi, je te crois. Mais qui t'a fait ça Mackenzie ? me dit-elle d'une petite voix.

- C'était Chase, continue-je.

Ma mère ne dit plus rien et ces bras m'attirent contre elle encore plus fort et plus douloureusement. Je me suis livré à elle pour le plus grand des soulagements.

J'ai décidé avec mes parents que je veux porter plainte contre lui. Je ne peux pas imaginer un seul scénario le laissant s'en sortir comme si de rien était. Je leur ai expliquer avec précision ce que m'a dit le Dr. Hart. Je dois faire un premier examen pour évaluer les séquelles physiques avant de lancer une quelconque procédure.

- Est-ce que tu es bien sûr de ce que tu fais ? me demande mon père inquiet.

J'acquiesce sans un mot tout en regardant la route défiler à toute vitesse devant mes yeux. J'en suis persuadé maintenant. Je veux qu'il assume les conséquences de ses actes. Je ne veux plus jamais le voir et me débarrasser de tout ce qui peut appartenir à Chase de loin ou de près. Je me suis royalement trompée à son sujet et c'est terriblement regrettable. J'ai mal, très mal au fond de moi mais je suis aussi en colère. Je suis en colère parce que je l'ai aimé. J'aimais celui qui a pu me salir de cette façon. Je me déteste pour ça. Je me déteste de me dire qu'il n'est pas coupable alors qu'il l'est. Mais ces pensées suscitent en moi une colère que je n'arrive pas bien à exprimer. Je me sens tout simplement démunie et aveuglée. Et je veux classer au plus vite cette affaire même si je sais que ce n'est que le début.

Nous arrivons enfin à l'hôpital où on nous redirige directement à l'endroit approprié avant d'attendre qu'on vienne nous chercher. Une infirmière qui n'est pas Kelly apparaît. Elle nous conduit à une chambre qui est cette fois si plus grande et plus jolie. Ces murs sont d'un jaune qui met un peu plus de gaieté autour de tout cet équipage électronique d'un blanc polaire. Ce ne dure pas très longtemps avant que le Dr. Hart que je reconnais apparaît. Mes parents et elle discutent de ce qu'il va se passer au niveau médical et pour la suite elle pourra nous rediriger.

Une infirmière vient me voir en me disant que la gynécologue sera là dans quelques minutes. Et que je peux aller me laver et enfiler une nouvelle blouse. Après dix minutes, la porte s'ouvre sur une femme d'une quarantaine d'année. Son visage paraît doux et chaleureux. Elle porte une traditionnelle blouse blanche.

- Bonjour Mackenzie, je suis le Dr. Mendez. Je ne te toucherais qu'avec ton accord, dit-elle en enfilant une paire de gant en latex bleu.

Je hoche la tête pour lui faire signe que c'est d'accord.

- Tu me dis quand tu te s'en prêtes pour que je commence. Et si à tout moment ça ne va pas, dis-le et j'arrêterais. D'accord ? dit-elle d'une voix très douce.

Je hoche de nouveau la tête.

- Très bien. Avance un peu s'il te plait et écarte les jambes le plus possible si tu le peux.

Je m'exécute. Au moment où la gynécologue s'approche, mon corps se bloque et je me fige.

- Respire Mackenzie. On reprend quand tu le sens, d'accord ? dit-elle compréhensible.

J'essaye de penser à autre chose le temps de quelques instants même si c'est dur. Je ferme les yeux et je la laisse faire. Plus vite se sera fait, plus vite se sera terminer.

- Je vais te faire un prélèvement et je te ferais une colposcopie pour constater s'il y a eu des lésions. Après ça tu pourras te rhabiller et je repasserais te voir pour quelques questions.

Durant tous se temps qui passe mon corps se crispe malgré le fait qu'il faut que je sois détendue le temps de quelques minutes. Tout ça mais très étrange et la situation m'intimide quelque peu. J'essaye de penser à tous sauf à cette nuit mais mon esprit revient sans cesse vers celle-ci. J'essaye de me concentrer sur ma respiration comme on me l'a appris. Pour être franche, aucune technique de respirations n'a marché sur moi. J'ai toujours eu du mal à me canaliser et j'ai du mal à faire face à la situation avec le plus grand des calmes.

- Ça y est c'est fini, dit-elle en enlevant ses gants. Pour le reste je vais m'entretenir avec le Dr. Hart et tes parents. Tu peux te rhabiller.

Falling in Love - 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant