OS EreRiren

Jäger's Anatomy (2/3)

Eren sourit lubriquement.

— Ça te plairait bien que- Aah~ putain...

Livaï le fit taire grâce à la pression qu'il avait exercée sur la bosse encore couverte du plus jeune. Il voulut aller plus loin et entendre encore et encore son interne pousser des sons tous plus obscènes les uns que les autres. Il abaissa dans un geste lent le pantalon du châtain et rapprocha de plus en plus sa tête de la fourche de son soumis.

Eren n'en pouvait plus, son titulaire le faisait tellement languir... C'en était épouvantable, surtout qu'il connaissait très bien la sensation que son aîné allait lui procurer. Ce qui ne faisait que rendre plus longue l'attente.

C'est quand l'ainé s'apprêtait à toucher de ses lèvres l'érection du plus jeune qu'un des bipeurs sonna. Les deux hommes se redressèrent subitement pour regarder leurs appareils avec un regard noir.

— C'est le tien, c'est pourquoi ?

— Un mec a un pied de biche enfoncé dans sa cage thoracique. Le cœur est impacté, je suis censé réparer ça. Putain... Qu'est-ce que les gens sont cons. Cracha Livaï.

Le titulaire s'empressa de se relever et claqua un baiser sur les lèvres du brun avant de partir.

— Je t'attends à la mine. Dépêche-toi.

Eren soupira, déçu de devoir se soulager tout seul... Pour une fois que Ral n'était pas dans leurs pattes...

Livaï était également sur les nerfs, il avait poiroté une bonne dizaine de minutes dans cette salle en attendant qu'Eren finisse ses post-op. Tout ça pour que lorsque les choses devenaient intéressantes, un imbécile de merde se perce le cœur.

"Qu'il crève" Pensa-t-il.

Tout son corps réclamait Eren, c'était plus fort que lui. Dès qu'il l'avait vu, il avait ressenti une attirance folle pour ce dernier. Attirance également réciproque du côté de son interne, pour leur plus grand bien à tous les deux. Ce n'était pourtant pas juste du sexe, Livaï le sentait. En un an, il avait développé de réels sentiments envers le plus jeune. Tout ce qu'il attendait c'était le feu vert d'Eren pour enfin officialiser leur relation. Il ne supportait vraiment plus de voir les infirmières poser leurs yeux sur le fessier de son interne.

Il passa les portes des urgences, l'agitation qui y régnait lui donna la migraine. Une interne accourut vers lui. Il la connaissait, c'était une amie d'Eren, Sasha Braus.

— Docteur Ackerman ! Par ici, s'il vous plait.

Elle se dépêcha de rejoindre un lit. Livaï la suivi au pas de course et écarquilla les yeux lorsqu'il vit l'état du blessé. C'était bien pire que ce à quoi il s'attendait. L'homme était allongé sur le lit et gémissait atrocement. Il présentait de nombreuses blessures plus au moins profondes et avait le bras en miette. Le chirurgien observa la raison de sa venue et déglutit. Le pied de biche perforait le torse de l'homme. Un autre interne avait la main pressée atour du la blessure.

— Kirstein qu'est-ce que tu fous ?

— J'ai déplacé de quelques millimètres le pied de biche pour observer quelque chose et d'un coup du sang a commencé à gicler.

— Tch, à tous les coups tu lui as perforé une artère. Merde.

Jean frissonna à l'entente du ton employé par son supérieur. Le docteur Ackerman le terrifiait.

— Oh putain !

Livaï s'adoucit en entendant la voix de son interne et oublia l'autre imbécile d'équidé. Il enchaîna plus doucement.

— Bon, très bien. Il faut stopper l'hémorragie. Eren va me chercher des compresses.

Celui-ci hocha la tête et partit aussitôt. Dès qu'il fut revenu, Livaï s'afféra.

— Tch, je n'arrive pas à y croire, même utiliser compresses tu ne sais pas faire Kirstein ? Où sont les autres résidents ? Et le chef des urgences il est où ?

Jean frissonna et bégaya des mots incompréhensibles.

— Bon allez, rends-toi utile et explique moi la situation. Souffle le titulaire.

— Ou-oui ! Homme de 45 ans, il a été renversé par une voiture alors qu'il traversait la rue. Le conducteur a dit qu'il avait surgit de nulle part. Apparemment il tenait son pied de biche en main. La voiture la fauché sur le côté, on suppose que lorsqu'il est retombé au sol, son pied de biche a pénétré son abdomen.

— Je vois. Allez, enlève tes mains et va plutôt nous réserver un bloc.

Le décoloré ne se le fit pas répéter et déguerpi. Eren rigola en voyant son ami aussi apeuré face à son amant.

Finalement, Livaï arriva à arrêter l'hémorragie avec l'aide des deux internes restants et d'une infermière. Le blessé, qui s'était évanoui entre temps, était à présent dans un état assez stable. Jean était également revenu pour leur annoncer que le bloc 2 était dispo.

— Bon très bien, Eren tu viens avec moi au bloc.

Le jeune brun ne put s'empêcher de retenir une exclamation de joie. Jean et Sasha, eux, affichèrent une mine dégoutée.

— Heu, on pensait plutôt que vu qu'on avait pris en charge le patient, on aurait pu...

Livaï leur lança immédiatement un regard noir.

— Vous êtes des internes, bouclez-là et obéissez. Eren est avec moi pour la journée alors il vient. Ce n'est pas si dur à comprendre non ?

Les deux mimèrent aussitôt un non en chœur. Livaï souffla et intima à Eren de le suivre.

 L'intervention dura en tout quatre heures. Livaï s'était démené au mieux pour garder en vie son patient. Il faut dire que le pied de biche ne l'avait pas raté... Après de nombreuses sutures effectuées à la perfection et quelques complications imprévues, le patient était dans un état stable.

Eren souffla de soulagement lorsqu'il comprit que c'était la fin de l'opération. Heureusement, aucune artère n'avait été perforée par un certain interne, ce qui leur a évité quelques heures de blocs supplémentaires. Eren ne s'en serait pas plaint normalement. Il adore le bloc, il s'y sent comme chez soi. Il avait adoré regarder Livaï exécuter ses mouvement précis et métrisés et il avait également adoré répondre aux questions que le noiraud lui avait posées. Cependant, il passait son examen demain et se devait d'être en forme.

— Docteur Jäger ? Est-ce que ça vous plairait de refermer le patient ? Demanda calmement son amant.

— Volontiers !

Le brun fut ravi de la proposition et se hâta de se mettre à l'action sous le regard attentif de son aîné. Bien qu'il soit un interne, Livaï lui donnait quelques privilèges dès fois lorsqu'ils opéraient ensemble. Certains résidents ou titulaires se contentent de tout faire et de ne jamais donner la main aux internes et leurs posent simplement des questions. Livaï préférait le laisser faire en le guidant lorsqu'il le fallait. C'était bien plus instructif. Eren se persuadait qu'il faisait ça pour l'aider et le former au mieux comme le docteur Zoe le fait avec Mikasa mais il savait au fond que ces "traitements de faveur" étaient plus que liés à leur relation. C'était l'une des raisons pour lesquelles il ne voulait pas la rendre publique. 

Lorsqu'ils sortirent finalement du bloc, Eren étira ses muscles et bailla légèrement.

— Je suis fier de toi. T'as répondu juste à toutes mes questions. Dit Livaï en enlaçant leurs mains.

Par réflexe, le brun s'empressa de regarder autour de lui.

— J'ai déjà regardé, le couloir est désert. Souffle le noiraud.

Le plus jeune se détendit et serra plus fort les mains de son chirurgien, appréciant le contact.

— Eren, lorsque tu auras réussi ton examen, tu voudras bien officialiser notre relation ? J'en ai un peu marre de devoir me cacher pour t'embrasser.