vous étiez seul, désemparé. il était, là, debout, criant à la mer de relacher vos hurlements. le jour avait rejoint déjà le corps endormi par l'été larmoyant. le soleil commença à s'incliner vers vous, comme pour embrasser tendrement quelques restes de sable sur vos lèvres. les rayons attendaient la consommation de votre supplice, noir, insoutenable et abolie par les mises en bières attristées.
il s'amusa longtemps de la nuit fourbe et sans issues. il joua, quelques heures, entre la vitesse et la mer, avant de rejoindre votre corps couvert de fleurs. le corps semblait retrouver votre absence. il semblait vouloir danser tendrement contre vous, contre votre mort, votre tombe et votre amour. sa bouche était restée humide bien longtemps après la nuit. humide d'avoir bu, peut être, humide d'avoir espéré un jour, retrouver votre langue et désillusions furtives.
le fleurissement des tournesols sera ce soir achevé. il en porta un à votre poitrine, tendrement, tout en tentant d'affronter le regard abrupte que les larmes jetaient sur lui. vous vouliez le voir. vous vouliez toucher, attraper, effleurer et apprendre le corps devant vous. il était comme hors de tout horizon, échappant à la course de la nuit et à celle du jour vieillissant sur votre peau.
le corps fût une fois de trop. il a été trop vite. il glissa dans les profondeurs abyssales de la vitesse, splendide et sans limites. vous aviez fendu les nues grisâtres. elles furent trop vite oubliées. le corps était bleu, boursfoufflé, la route de ciel et de ses désirs se dessinait à sa surface. ses membres étaient gonflés, pâles et sans formes précises. déformé. tel était votre nom, votre épitaphe peut être, celle de l'histoire d'un corps abattu par les déformations de l'ivresse. vous ne le saurez jamais.
vous regardiez le soleil, disgracieux et sans saveur. votre regard ne sentait plus l'éclat des jours heureux qui siégeait pourtant dans vos pupilles. le coquelicot entre vos mains se fanait déjà, comme pour rejoindre vos paupières déchirées. il était face à vous, rempli d'un désir interdit pour le corps abrité d'une mort irrespirable. il vous demanda mille fois comment était-ce de pouvoir pleurer des fleurs et dévorer des lunes. vous ne lui dîtes rien, égaré dans ses sourires facultatifs.
les fleurs dansent sur la mort. elles attendent la floraison des tombes en votre nom, dans le ciel égaré de vos pensées mornes.
fin.
coucou :)
merci beaucoup pour ta lecture :))
ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit de nouvelle, et je dois avouer adorée celle ci.
je ne suis pas vraiment satisfaite de mon titre, mais ce n'est qu'un détail
hésite pas à me donner ton avis :)
bonne journée/soirée/nuit
maïa 🌻☀️
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tombe et parterres
Poetryvous étiez dressé face au soleil, appellant le vide et ses espaces sous marins. il défiait la route et embrassait la vitesse, en omettant bien sûr la présence du corps et de ses désirs clandestins plouf tombé par terre - février 2021