Chapitre 5 - 2/2

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Marcus battait les pierres sous ses bottes rageusement, avançant au hasard dans les couloirs, énervé et agacé par Nott. Il lançait des regards courroucés à toute personne osant croiser son regard – et les pauvres devaient en avoir des frissons. Les conversations s'interrompaient sur son passage, et reprenaient une fois qu'on était sûr qu'il était assez loin pour ne pas entendre... Marcus Flint était terrifiant quand il était contrarié.

Lorsqu'il arriva aux abords du terrain de Quidditch, l'endroit où il se réfugiait dès que ses nerfs le titillaient un peu trop ou qu'il était sur le point de tuer quelqu'un pour de bon, il n'avait pas été surpris en voyant Adrian s'entraîner. Il descendit rapidement quand il le vit, sachant sûrement pourquoi le capitaine était là...

Ils étaient entrés dans les vestiaires, n'en étaient sortis qu'une bonne heure plus tard, épuisés, mais calmés. Plus ou moins. Marcus avait été rude, brusque, et n'avait pas vraiment ressenti de plaisir. Simplement, il était plus calme. Plus fatigué.

Coucher avec Adrian était de plus en plus frustrant. Ce n'était pas Terence et c'était loin d'être ce qu'il imaginait de Wood. Et ça l'agaçait de penser cela dès qu'il finissait son affaire.

Peut-être aussi qu'il supportait de moins en moins Adrian, toujours extrêmement collant, pressant, pas le moins du monde subtil dans sa manière d'essayer de l'attraper dans ses filets... ce qui ne marcherait jamais.

Pour l'instant, Adrian avait l'avantage de ne pas être froid, distant, voire de carrément l'éviter, en plus de se laisser culbuter dès qu'il le demandait... C'était tout.

Il prenait de plus en plus ses aises dans sa vie, pénétrant son espace vital à la moindre occasion, essayant (pas très) subtilement de s'imposer comme son petit-ami logiquement potentiel... sauf que Marcus n'avait clairement aucune intention de céder à la pression !

Oh, par Salazar, plutôt rester célibataire toute sa vie que de sortir avec lui !

Une fois son affaire terminée, Marcus le laissait donc seul, et s'arrangeait pour avoir quelque chose d'urgent à faire. Oui, se promener au hasard des couloirs était une activité des plus urgentes – qui avait, de surcroît, le bon goût de lui faire croiser Terence. Enfin, c'était ce qu'il espérait. À croire qu'il avait arrêté de se promener, maintenant qu'il en avait le temps !

C'était peut-être une punition pour toutes ses fois où il s'était moqué de ses balades interminables – Merlin avait un mauvais sens de l'ironie.

Enfin, à défaut de croiser Terence, cette fois-ci, ce fut Oliver qu'il rencontra. Il descendait vers le terrain, quand lui en remontait.

Oliver s'était figé, hésitant à s'enfuir à toutes jambes – mais sa fierté de Gryffondor l'en empêcha. Il regrettait un peu, parce que Marcus le fixait avec son regard de Flint-est-de-mauvaise-humeur... Et que lui essayait depuis des jours d'éviter ce genre de situation justement pour ça.

– M-Marcus, bredouilla Oliver, tu... Tu utilisais le terrain ?

Le Serpentard nota de suite l'emploi de son prénom – et non pas le « Flint » habituel. Peut-être que s'embrasser nus sous la douche les avait rapprochés. Du moins dans sa tête de Gryffondor stupide, songeait Marcus avec un sourire narquois et joueur.

– Pourquoi ? Tu comptais m'en déloger, peut-être ?

Les yeux d'Oliver ripèrent sur ses lèvres, celles qui l'avaient embrassé, qui l'avaient rendu fou et le déstabilisaient clairement à cet instant. Son air malin ne l'aidait pas non plus à garder son calme... savait-il à quel point il était séduisant, comme ça ? Il s'en mordait la lèvre tellement il l'était...

Les Dragons Ont Le Sang Chaud [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant