Chapitre 12 - 1/2

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Quelques semaines après la Bataille de Poudlard, Blaise Zabini assista à un entraînement des Wimbourne Wasp. La saison reprenait dans quelques jours à peine, mais ce n'était pas pour cela qu'il était là... Enfin, pas juste pour cela.

Il arborait un sourire narquois, amusé, trahissant son humeur taquine et joueuse du jour. Avec son air de renard filant un mauvais coup, ses iris ne quittaient pas – même une seconde – un joueur qui s'entraînait là-haut. Joueur qui avait bien fini par se rendre compte de sa présence et de l'insistance de son regard.

Agacé et prêt à le renvoyer là d'où il venait – encore une fois – Adrian Pucey laissa mariner sa proie le temps du débrief et de prendre sa douche avec son équipe. Il sortit des vestiaires le premier, d'une humeur passablement massacrante d'avoir constaté la présence de Zabini dans le stade. Cela lui rappelait des souvenirs qu'il n'avait aucune envie de revivre.

Malgré les années qui s'étaient écoulées, sa colère et sa frustration ne s'étaient pas atténuées pour autant. D'accord, ses sentiments pour Terence n'étaient plus vraiment d'actualité, et son ressentiment à l'égard de Marcus relevait plus du tas de braise encore incandescent que du feu de forêt... cependant cela ne voulait pas dire qu'il avait envie de voir la tête de cet idiot de Zabini pour autant. Surtout s'il ne l'avait pas invité à lui faire face.

Quand Adrian déboula dans le hall, le regard brillant de colère, il se laissa déstabiliser une seconde. Le temps de constater que Blaise Zabini avait sérieusement augmenté le niveau :

Un bon mètre quatre-vingt-dix, quatre-vingt-dix kilos de muscles saillants, qui se devinaient sous ses vêtements de marque sur mesure, un sourire charmeur et le regard lumineux... Il semblait également bien plus sûr de lui, loin du sale fiston snobinard à sa maman, incapable d'aligner deux mots lorsqu'on le contredisait, dont il se souvenait.

Adrian hésita, finalement. Peut-être que tourner les talons et faire mine de ne pas l'avoir vu serait plus sécuritaire pour sa personne. Peut-être que Zabini était là pour lui faire ravaler ses mots, des années après, et lui n'était pas sûr qu'il ne le fasse pas physiquement. Il aurait l'air fin avec un nez déformé.

Cependant, Blaise l'avait vu, donc... Il rassembla le peu de courage qu'il avait, le dissimula derrière sa mauvaise humeur et son ton aussi tranchant qu'un couteau de chef cinq étoiles, et priait Salazar pour que Zabini soit là pour lui demander quelque chose. Ce serait avec un intérêt non dissimulé qu'il accepterait tout paiement en nature que ce soit.

De son côté, Blaise constata qu'Adrian n'avait pas changé d'un iota depuis la dernière fois qu'il l'avait vu. C'était au dernier match qui opposait les Wimbourne Wasp aux Appleby Arrows, quand il avait fait le mur avec Daphnée Greengrass pour voir l'affrontement classico le plus dévastateur du national – et son regard ne s'était pas détaché une minute d'Adrian.

Du moins, jusqu'à ce qu'il ne soit évacué après un léger accrochage avec un Cognard qui l'avait mit totalement hors-jeu. Ses intestins s'étaient agités dans tous les sens pendant des heures, le temps qu'enfin il apprenne qu'Adrian allait bien. Seul son amour propre avait été pulvérisé durant le match – il s'était remis en quelques jours à peine.

Adrian se planta devant Blaise, les bras croisés et le regard colérique, malgré la tête et demie de différence entre eux deux. Le plus jeune portait son insolence comme le plus vieux arborait sa colère... le joueur professionnel trouvait cette arrogance malvenue s'il avait quoi que ce soit à lui demander. Mais il la trouvait aussi un peu... sexy ?

– Qu'est-ce que tu veux, Zabini ? Claqua-t-il, dissimulant admirablement l'intérêt qu'il pouvait trouver au jeune italien.

– Les entraînements sont ouverts au public, à ce que je sache... t'es pas le centre du monde.

Les Dragons Ont Le Sang Chaud [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant