prologue

58 6 17
                                    

« Everyone I have ever care
about have either died, or left me.
Everyone... Fucking except for you ! »

 Fucking except for you ! »

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


-ˋˏ ༻ ❃ ༺ ˎˊ-


C'était fini.

Tout était fini.

Ils ne reviendraient jamais.

Luciole le comprenait enfin : les gens ne pouvaient pas être réparés. Le vide ne se remplissait pas : il grandissait, grossissait, jusqu'à tout détruire sur son passage. Ses rêves d'enfants avaient péri dans les flammes. L'humanité s'était révélée être pire que les monstres.

Il était trop tard, maintenant. Seattle pouvait périr. Le monde pouvait périr. Plus rien n'avait d'importance.

Soam... Avait-il pensé à elle au moment de sa mort ? Ses yeux avaient été grands ouverts mais sa vision était floue, emplie de remords silencieux. Il ne pensait sûrement qu'à Angélique, à ses grands yeux bleus, ses cheveux blonds, son sourire enfantin et sa fin tragique.

Elle aurait bien aimé la rencontrer, Angélique. Elles se ressemblaient tant, toutes les deux. Optimistes sans être naïves, sensibles sans être broyées. Elles étaient des survivantes, de celles qu'on admire mais dont le nom s'efface en même temps que l'existence.

Maintenant que Soam était mort, maintenant qu'elle avait atteint sa vengeance, plus rien n'avait de sens. Une fois morte, qui se souviendrait d'elle ? Son prénom n'évoquait plus rien, ni chagrin, ni bonheur. Tous ceux qui l'aimaient avaient péri dans les flots ou s'étaient enfuis face aux lianes de sa haine. Seul Soam aurait pu la comprendre. Lui seul était passé par là. Lui seul s'en était sorti.

Lui était mort. Torturé.

Il ne restait plus qu'elle. Elle était l'étrangère parmi les étrangers, l'erreur parmi les erreurs. Son existence effrayait même le chaos. Du néant du monde ou de son propre vide, elle n'aurait pu dire lequel était le plus déchirant. Sa vie frôlait les limites du monde humain, remplie de zones d'obscurités, de celles que l'on ne souhaite jamais combler.

Angélique... ce n'était pas la seule. Il y avait aussi eu Riley. Cara. Tiago. Rasmus. Alix. Une multitude de noms déjà vides de sens, des souvenirs qui s'effaçaient en même temps que sa vie.

Il ne restait plus qu'elle. Luciole. L'étrangère.

Un sanglot lui comprima la poitrine.
Les étoiles... C'était ça, la dernière chose qu'elle verrait ? Les étoiles et leur promesse trompeuse d'un voyage dans l'univers, l'espoir vain d'une reconstruction ? Elle ne pourrait jamais aller dans l'espace. Les planètes continueraient leur lente danse sans qu'aucun autre humain n'interrompe leur rotation. Il était trop tard. Il y avait plus de chance qu'elles finissent comme elle : les espoirs brisés, les ailes coupées, le cœur noyé.

Ses yeux se troublèrent.

Les étoiles... elles étaient si belles

et seules

comme elle.

LUCIOLEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant