Il était tard, très tard ce soir là, lorsqu'Harry James Potter entendit des coups frappés à sa porte. Il se demanda qui cela pouvait-il bien être ; il n'attendait pas de visiteurs, ses enfants étaient couchés et sa femme, Ginny, enveloppée dans une couverture sue le canapé le regardait d'un air interrogateur. Il répondit à sa question silencieuse d'un haussement d'épaules et se dirigea vers l'entrée. Un coup d'œil par le judas lui permit de distinguer la silhouette d'un homme, seulement la nuit noire et la pluie battante l'empêchaient de reconnaître son visage. Il entrouvrit la porte, sans pour autant enlever la chaîne de sécurité. L'homme releva la tête, et Harry poussa une exclamation étonnée tout en faisant un pas en arrière.
Il sentit Ginny arriver derrière lui, alertée par le bruit. Elle passa une main dans son dos et le poussa légèrement pour voir qui était à la porte. D'abord, elle fronça les sourcils car si elle reconnaissait son visage, le souvenir de cet homme ne lui revenait pas en tête. Puis, elle haussa les sourcils d'étonnement, et les fronça de mécontentement. Elle n'avait vu l'individu qu'une seule fois, à son mariage, et celui-ci ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable.
Harry, remis de sa surprise, enleva la chaîne de la porte et l'ouvrît grand pour faire entrer l'homme. Celui-ci fit quelques pas hésitants dans l'entrée des Potter. A la lumière du couloir, on pouvait voir qu'il était très grand, et massif. Ses cheveux autrefois blonds comme la paille étaient parsemés de mèches grises. Il possédait un coup presque inexistant et une paire d'yeux d'un bleu glacial.
Dudley Dursley avait bien vieilli.
Harry l'invita à entrer et lui pris son manteau trempé par la pluie. Il secoua ses cheveux, faisant voler des gouttelettes d'eau autour de lui. Il lança un regard discret vers Ginny dont les yeux lançaient des éclairs.
"Dudley, quelle surprise de te voir ici. Après tant d'années. Qu'est-ce qui t'amènes à une heure si tardive ? Dis Harry d'un ton gêné.
- Je ne savais même pas que tu connaissais notre adresse." Lança Ginny méchamment.Dudley vit Harry jeter un regard à sa femme, lui demandant de se calmer. Son visage ne se détendit pas pour autant alors qu'elle se dirigea vers la cuisine, annonçant qu'elle allait faire du thé.
Ginny n'avait jamais apprécié les Dursley, bien qu'elle les ait peu côtoyé. La dernière fois qu'elle avait vu Dudley et Pétunia, c'était à la cérémonie de son mariage. En plus de cela, chaque année, ils s'envoyaient une carte de noël dont le but était clairement de rappeler à l'autre qu'ils étaient encore en vie. Leurs rapports s'arrêtaient là. Mais Harry lui avait tellement raconté d'histoire sur son enfance qu'elle en était venue à détester silencieusement cette famille abusive. Elle se souvenait très bien de la légèreté avec laquelle Harry lui avait dit qu'ils l'avaient fait dormir dans un placard pendant onze ans, ou qu'il ne mangeait pas souvent à sa faim. Il n'avait à ce moment là pas encore pris conscience de la maltraitance dont il avait été victime. Un soir, alors que James Sirius était encore bébé, Ginny avait trouvé son mari pleurant toutes les larmes de son corps à côté du berceau de son fils, la réalité l'ayant frappé de plein fouet, lui permettant enfin de se rendre compte de ce qu'il avait subi. Elle se rappellerai toujours de sa voix étouffée lorsqu'il avait gémit ; "Comment pouvaient-ils me faire ça, me traiter de cette manière ? Je n'étais qu'un enfant ! Si quelqu'un osait faire ne serait-ce qu'une de ces choses à James, je ne m'en remettrai pas ! Je ne peux pas m'imaginer lever la main sur lui, il a l'air tellement innocent !". Après cet épisode, elle l'avait convaincu de prendre rendez-vous chez un psychologue, et depuis tout allait mieux. Elle avait vu son mari s'épanouir dans la parentalité.
Alors, elle n'appréciait pas du tout d'avoir un Dursley dans son salon.
Cependant, Dudley était trop préoccupé pour remarquer qu'il n'était pas le bienvenu. Il ne serait pas venu voir Harry sans une raison valable. Celui-ci le guida au salon et lui montra le canapé où était précédemment assise Ginny pour qu'il puisse s'y installer.
Bien qu'Harry ne l'ait pas vu depuis longtemps, il trouva que son cousin semblait vieilli, bien plus que lui-même. Il ressemblait de plus en plus a Vernon, moins la moustache, et Harry ne parvenait plus a se remémorer le jeune garçon qui lui courait après dans la cour de l'école. Il avait deux uniques rides au niveau des yeux, qui, au plus grand étonnement d'Harry, s'avéraient être des rides de rire.
Aujourd'hui pourtant, il ne souriait pas. Son visage était fermé et confus. Peut-être même en colère ? Non, inquiet. Harry remarqua enfin que son cousin tenait quelque chose serré dans son poing. Celui-ci le lui tendit, lâchant dans la paume d'Harry un papier qui, une fois déplié, se révéla être une lettre. L'homme à la cicatrice en éclair retourna la lettre, et reconnu instantanément le cachet de celle-ci. Il jeta un regard incrédule à son cousin, toujours hagard, avant de l'ouvrir. Dudley poussa un long soupir de chien battu."Mr Dursley,
Je suis le professeur McGonagall, directrice de l'Ecole Poudlard. C'est une école spéciale pour enfant à capacités hors du commun. J'y propose une place à votre enfant, c'est pourquoi je viendrais vous rendre visite le 15 juillet prochain, afin d'en discuter.
Minerva McGonagall,
Directrice de Poudlard,
Titulaire de l'Ordre de Merlin première classe."Harry regarda les courbes familières de l'écriture de celle qu'il considérait comme une figure maternelle. Cette lettre était typiquement le genre de celles qui étaient envoyées à tous les parents de Né-Moldus avant de leur rendre visite pour leur proposer une place à Poudlard. Harry fit un rapide calcul pour savoir lequel des enfants de Dudley avait atteint onze ans cette année.
"C'est Daisy". Le coupa Dudley qui avait dû suivre son chemin de pensée. "C'est ma Daisy." Il semblait désespéré, cependant Harry n'arrivait pas à savoir quel aspect du problème le dérangeait. Que sa fille soit une sorcière ? Pourtant, il ne paraissait pas en colère contre elle. Ce que son épouse allait en penser peut-être ? Ou alors, ce que ses parents en penserait. Oui, cela devait être ça.
"Qu'attends-tu de moi ?" Demanda Harry à Dudley d'un air soupçonneux. Il n'avait pas très envie de se faire insulter ce soir.
"De l'aide. J'ai besoin de comprendre"
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Daisy Dursley et l'école des sorciers
FanfictionLe destin est farceur. C'est un peu ce que ce dit Harry Potter en apprenant que sa nièce est elle aussi une sorcière. Daisy Dursley, 11 ans, s'apprête à se rendre à Poudlard. Seulement, nous le savons bien, les années à l'Ecole de Sorcellerie ne s...