RECUEIL D'OS HETALIA

La Der des Ders

Personnages :

Francis Bonnefoy : France

Allistor Kirkland : Ecosse

Musique en média :  Wo alle Straben enden

Francis avait des cheveux blonds comme les blés, et un regard bleu océan où les filles se perdaient souvent.

Les cheveux d'Allistor rougeoyaient comme les braises dans l'âtre et son regard émeraude rappelait de sombres sous-bois où le soleil n'apporte que trop rarement sa lumière.

Francis était né dans la chaleur étouffante de l'été provençal, au milieu du champ des cigales, du murmure du mistral dans le feuillage argenté des oliviers et de la senteur délicate des champs de lavande. Sa mère avait accouché dans un petit hôpital de campagne, entourée de soins et d'attention par les infirmières. Elle avait souri lorsqu'elle avait enfin pu tenir dans ses bras ce petit être blond qui dormait calmement, mais qui la remplissait déjà de fierté. "Bienvenu dans ce monde mon trésor." lui avait-t-elle murmuré avec douceur en le berçant.

Allistor était venu au monde par une froide nuit d'hiver. La tempête faisait rage derrière les volets de bois de la mansarde où sa mère vivait dans le dénuement le plus total, dans un pauvre village de la campagne anglaise. Le vent et l'orage étaient si violents qu'ils couvraient les cris de douleurs de la malheureuse mère. Le poêle s'éteignit sans que l'occupante des lieux ne puisse le rallumer, et son fils naquit dans une pièce glacée par les courants d'air, qui sentait bon le chou, le charbon bon marché et la misère. La jeune Briana pleurait en essayant vainement de calmer cette petite chose hurlante qui était son fils. Un bâtard dont le père ne reconnaitrait jamais l'existence, voilà ce qu'il était. Et pourtant, quelque part au fond d'elle, Briana Kirkland se surprit à éprouver de l'affection pour ce minuscule être.

Francis était allé à l'école, il avait fait des études. Partout où il allait on ne voyait que lui, on ne parlait que de lui. Tous louaient sa beauté, ses nombreuses capacités, sa galanterie, son brillant esprit, son élégance. Il emportait tous les cœurs sur son passage. Il étudiait l'art, peignait des paysages splendides, de délicates natures mortes et de pulpeuses demoiselles. A Paris, il ne manquait pas d'ami, et chaque soir était une fête.

Allistor avait quitté l'école aussi tôt que possible. Sa mère avait perdu son emploi à sa naissance, et elle n'avait jamais rien pu retrouvé par la suite. Alors il trouva un emploi comme garçon d'écurie dans un grand manoir. C'était dur, mais il était robuste et travailleur. Il supportait mal les brimades et semblait toujours prêt à en découdre. Il acquit rapidement dans la maisonnée la réputation d'être un garçon honnête, mais à qui il valait mieux ne pas chercher des noises. Il se fit rapidement quelques amis parmi les domestiques de la maisonnée. Ils profitaient de leurs rares jours de congés pour s'offrir de mémorables excursions dans les pubs de la ville voisine, souvent agrémentées de bagarres. C'était une vie simple, et Allistor ne s'en plaignait pas.

Francis venait d'avoir 20 ans quand l'orage terrible s'était abattu sur l'Europe. Quelques mois plus tard, il apprenait qu'il partait pour le front, pour ce qui devait être une courte guerre.

Allistor avait 23 ans quand il s'était porté volontaire pour son pays, enivré par les promesses de gloire que faisait miroiter ce nouveau conflit.

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Francis avait rencontré Allistor en 1916, au creux d'une tranchée boueuse dans la Somme, alors qu'il profitait d'une accalmie de quelques heures. Il avait demandé du feu pour sa cigarette à un soldat. L'autre avait levé les yeux, de beaux yeux verts auxquels 2 ans de guerre avait ôté tout leur éclat. Francis avait répété sa demande. Le soldat avait laissé un filet de fumée grise s'échapper d'entre ses lèvres pour aller se dissiper dans l'air glacial du matin. Il avait allumé en silence la cigarette de Francis grâce à un briquet bon marché puis s'était refermé sur lui-même, rabattant sa couverture sur ses épaules d'une main tremblante.