Zodiaque : Lion (1)

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Il y a quelques jours, j'ai fait une superbe teuf : oui, je suis un Lion, et c'était mon anniversaire. La fin de la fête m'a ramené en arrière dans le temps, quand j'ai perdu mon pucelage grâce à mon frère, enfin indirectement, grâce à lui.

Mais, que je présente un peu les protagonistes de cette histoire. Moi Nicolas, né en août du côté de Toulouse, à l'époque, 17 ans, en vacances en Corse et Dominique, mon frère de 3 ans mon aîné. Poussés par nos parents, eux même très sportifs, notre enfance a été très extérieure : course et rugby (à Toulouse c'est obligé). Les étés en Corse chez le frère de notre mère, c'était bivouac, natation et randonnées. Toutes ces activités nous ont forgé quelques muscles bien sympathiques et aucune pudeur. Dom (Dominique) a tiré de notre mère le coté corse : yeux marron foncé, cheveux noir corbeau, pas très grand et costaud avec des muscles ronds et un torse poilu. Moi j'ai plus tiré de notre père et de ses origines normandes : yeux verts, châtain clair, grand, muscle long et imberbe.

Nous étions comme chaque été en Corse et nous avions fêté mon anniversaire en famille : toute la smala des cousins et cousines corses était là. Le dimanche après-midi, il ne restait que mes parents et mon frère. Il était venu avec sa moto et il a proposé à mes parents de m'emmener faire un tour dessus ; comme il avait un deuxième casque, ma mère a donné son feu vert. Après une demi-heure de ballade dans le maquis, soudain la panne, sur le moment j'ai cru qu'il déconnait et voulait me faire une blague. Mais malheureusement, il ne plaisantait. Après un vain échange avec le moteur récalcitrant, il me dit que j'allais garder la moto sur le bas-côté de la route et qu'il allait chercher à contacter le paternel. Et il reprit en sens inverse, mais à pied la route que nous venions de suivre pendant que je gardais sa moto.

Je me suis allongé sur un talus, avec vue sur la route et sur la moto, la tête dans le thym, à l'ombre d'un figuier sauvage. Le bruit caractéristique du moteur d'une Harley me tira de ma torpeur, je m'étais à moitié assoupi.

Un motard arrivait sur une superbe Harley noire, enfin à l'origine noire, car avec les routes et les chemins, elle était maintenant « poussière corse », mais toujours aussi racée et élégante. Il stoppa à la hauteur de la Honda agonisante du frangin, se tourna vers son passager et lui dit avec un accent terrible :

- C'est elle ?

- Oui, mais où est mon frère ?

- Je suis là, à l'ombre. Je n'allais pas rester en plein soleil pour l'œil de ta belle !

Je descendis les rejoindre. Dom m'expliqua qu'ils s'étaient croisés sur la route. Il descendit de la moto, ôta son casque et me salua.

- Moi, c'est Evert, je suis d'Allemagne me dit-il avec un grand sourire.

- Salut, moi, c'est Nicolas, en vacances aussi en Corse.

Il était en combinaison intégrale cuir et bottes de motard, malgré la température, mais c'est une obligation de leurs assurances. Il était légèrement plus grand que moi.

Je n'avais jamais vu des yeux bleu comme les siens, on aurait dit un concentré de la Méditerranée, j'avais l'impression qu'ils changeaient de teinte chaque fois qu'il bougeait la tête. Il avait le haut de sa combinaison largement ouvert, je devinais un torse musclé et poilu, ses cheveux hyper courts et sa barbe de quelques jours lui donnaient une allure de bad boy. Nous devions avoir à peu près le même âge. C'était un ensemble très sexy.

Il s'accroupit devant la machine, demanda à Dom de la redresser, essaya de la faire démarrer et conclut :

- Tu as des saletés dans le réservoir qui bouchent la sortie de l'essence. Ici, on ne peut rien faire.

- Bon, va falloir demander au paternel de venir nous chercher avec son pickup.

- Tu vois quand je t'ai dit que nous aurions dû prendre un portable, commençais-je

- Nico, ne recommence pas ! Ce qui est fait ne peut pas être changé !

- Je peux ramener ton frère chez vous et comme ça ton père saura où te retrouver, proposa Evert.

- Ça serait super cool !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Je me suis retrouvé sur la Harley, dans le dos d'Evert, moi en short, t-shirt et baskets, lui dans son cuir.

- Ça va ? T'es bien accroché ? me demanda-t-il en faisant rugir son monstre.

- Oui, c'est bon. Dom, je reviens avec Papa. Soit sage et ne fume pas dans le maquis, tu sais que les incendies démarrent avec une brasille de cigarette !

- Je sais, Nico, je sais !

A chaque croisement, il ralentissait et je lui indiquais par une pression sur la cuisse s'il devait tourner ou continuer tout droit. Je sentais l'odeur de sa transpiration se mêler à celle du cuir chaud, j'étais bien serré contre lui, transpirant dans mon t-shirt contre son cuir. Je me sentais bien. Je me surpris à avoir un début d'érection. J'ai essayé de me reculer un petit peu pour éviter qu'il sente cette manifestation perverse de mon corps. Il ralentit légèrement et d'un bras me recolla contre lui en disant fort :

- Pas d'imprudence, reste collé à moi, je ne sais pas comment tu réagis à moto.

- Heu moi non plus, finalement, répondis-je mi-figue mi-raisin.

Nous finîmes par arriver au mas. Après quelques explications, le paternel dit qu'il voyait parfaitement où était Dom et qu'il était inutile que je l'accompagne. Pendant ce temps-là, maman papotait avec Evert.

- Nico, tu te rends compte, Evert habite Füssen ! s'exclama ma mère.

- Heu, oui ? dis-je avec l'air du Yéti à qui on parle du mérite d'une crème épilatoire.

- Neuschwanstein ! Mon chéri, voyons ! le château du roi Louis II de Bavière, il s'agit de l'un des monuments les plus célèbres d'Allemagne et il a servi de modèle pour le château de la Belle au Bois Dormant ! et elle enchaina

- Evert, quel hôtel avez-vous réservé pour ce soir ?

- Hôtel ? Non, j'avais prévu de dormir à la belle étoile.

- Pas question ! Vous allez partager la chambre de Nico, il a Superking size et une salle de douche pour lui tout seul, pour une fois, il partagera son confort, n'est-ce pas, mon chéri, ajouta t-elle en se tournant vers moi avec ce plissement des yeux qui voulait dire qu'il y a avait quelque chose qu'elle me dirait dès qu'elle le pourrait.

- Oh, Oui Mère. Vous savez que vos souhaits sont pour moi des ordres.

- Impertinent. Montre à Evert où il peut ranger sa superbe moto, j'espère que demain vous me ferez faire un tour avec, Evert. J'ai toujours aimé les Harley.

- Mais bien sûr Madame.

- Mag, s'il vous plait, pour Magali.

- Mag, si vous me tutoyez.

- Bon quand vous aurez fini les assauts de politesse... dis-je un peu agacé, car j'avais l'impression qu'Evert draguait ma mère.

- Allez-vous reposer et vous rafraichir, l'apéritif sera à 19h00 et le repas à 20h00, ce soir nous sommes entre nous.

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