Zodiaque : Lion (2)

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Evert avait ôté les sacoches de sa Harley, visiblement son seul bagage. Je le guidais vers ma chambre, la dernière au fond du couloir.

-       Mais c’est immense, s’exclama Evert en entrant dans la pièce.

Je lui faisais poser ses sacoches contre un mur et entrouvrais les volets d’une des trois fenêtres pour qu’il ait plus de clarté.

-       Oui, normalement, c’est la chambre parentale. Mais ma mère n’aime pas être au fond du couloir et elle trouve le lit trop bas et trop grand, dis-je en désignant l’immense lit : un matelas de 3 mètres par 2 reposant sur un ensemble de palette réunies en sommier.

-       C’est clair que malgré ma carcasse, je ne vais pas te gêner, surtout que je ne ronfle pas !

-       Pour une nouvelle, c’est une bonne nouvelle, car j’ai le sommeil très léger, lui répondis-je en souriant. Mais pose tes sacoches, tu as une douche à prendre et moi aussi, sinon tu vas connaitre une alerte « Tempête Mag » sur l’île Rousse.

Devant l’air interrogatif d’Evert, je lui expliquais que ma mère était une mère formidable, très « open mind », plus copine qu’autoritaire, mais qu’il y avait des règles de vie en communauté qu’elle avait fixées et que même mon père les respectait à la lettre, dont : « A table à l’heure tu passeras, et propre tu seras. ». Aussi quand, elle nous a dit que l’apéritif serait servi à 19h00, cela voulait aussi dire « à 18h55, vous serez tout propre, dans des vêtements nickel et au rez-de-chaussée ».

-       Heu vêtements nickel ? Je n’ai rien en nickel… Non, rien… me répondit éberlué Evert.

-       Non, nickel, pour propre, brillant, impeccable. Allez, je te montre la salle de bain et te donne des serviettes.

J’aimais bien ma salle de bain personnelle, il y avait une grande douche italienne, mais avec le banc marocain sur le fond, une grande vasque qui avait dû être un évier de cuisine dans une vie antérieure, et un siège de toilette avec un muret à mi-hauteur qui le séparait du reste de la pièce.

Evert commença à enlever ses bottes, puis il dezippa complétement sa combinaison et l’ôta. Je n’avais rien vu du spectacle, car j’étais pendant ce temps-là, le nez dans l’armoire en train de chercher des serviettes pour lui et ce que j’allais mettre ce soir. C’est en me retournant, avec dans une main les serviettes, et dans l’autre le jeans noir et le t-shirt blanc que j’avais choisis, que je vis l’homme dans toute sa splendeur. Il était là, entièrement nu devant moi, une musculature impressionnante avec des pectoraux bien dessinés et une tablette de chocolat à faire pâlir d’envie les modèles des publicités pour parfum d’homme, avec des poils comme j’aimerais en avoir qui naissent sur les pectoraux et descendent en ligne entre les abdominaux pour finir sur un packaging au repos mais, déjà impressionnant. Visiblement chez Evert, tout était un peu au-dessus des normes européennes et c’est à ce moment-là que je vis pour la première fois ce qui allait chambouler mes vacances et bouleverser toute ma vie.

-       Oups, pardon me dit Evert en voyant mon air surpris. J’oublie toujours qu’en France vous être choqué par la nudité.

-       Oh, ne te tracasse pas pour ça ! Nous ne sommes pas pudiques dans la maison, demain matin tu risques de voir mon père ou mon frère faire des longueurs dans la piscine complétement à poils. Donne-moi ta combi, je vais la retourner et la mettre sur un cintre pour qu’elle s’aère.

-       T’es vraiment sympa, Nicolas. Mais donne-moi le cintre, je vais le faire, elle sent un peu l’homme !

-       Fais pas chier, et va te doucher, sinon on va être en retard.

Devant mon air décidé, il me confia son cuir et fila vers la salle de bain. Il me sembla voir au-dessus de son super cul cambré un tatouage, mais je ne réussis pas à distinguer ce qu’il représentait.

Comme je retournais sa combi, un mélange d’odeur me sauta au visage : sueur, cuir, sperme et un mélange de bergamote, cannelle et vétiver. Ce qui réveilla mon sexe. Ce qui ne m’étonna pas, j’avais toujours aimé l’odeur du cuir, et depuis que j’étais adolescent, je me masturbais régulièrement, le soir dans mon lit avec mon blouson en cuir sur le dos…

La voix de mon motard me tira de cette pente luxurieuse, mais ne comprenant pas ce qu’il disait, après avoir accroché le cintre à la poignée d’une des fenêtres, je suis allé dans la salle d’eau voir ce qu’il voulait.

-       Puis-je utiliser ton gel douche ?

-       Mais tu peux utiliser tout ce que tu veux, Evert, lui répondis-je. Mais tu me laisses de l’eau chaude ! ajoutais-je en contemplant son corps mouillé.

-       Pourquoi tu ne me rejoins pas ? Il y a de la place pour 3 dans ta douche, et on économisera de l’eau, qui est une ressource rare en Corse et du temps. me proposa-t-il.

Sous l’argument écologique combiné au gain de temps, j’acceptais sa proposition, mais en fait, je voulais voir de plus près le tatouage, mais surtout l’autre côté de sa personne.

Je fus rapidement nu et sous l’eau avec lui, et naturellement on se proposa de se savonner mutuellement le dos. C’est ainsi que je pus voir librement que c’était un tatouage non figuratif, des lignes qui s’imbriquaient avec une pointe qui se dirigeant vers le début de ses fesses.

-       C’est une réinterprétation d’un motif celte. Dit au bout d’un moment Evert.

-       Mhmm ? murmurais-je, perdu dans ma contemplation qui parcourait le motif, mais aussi la ligne de fuite de cette superbe paire de fesse.

-       Ça fait trois fois que tu essaies avec un doigt de suivre le motif…

-       Ooops, pardon. C’est la première fois que j’en vois un de ce style. C’est très beau.

-       Merci. Allez je te savonne le dos et on se rincera ensemble.

Il se retourna, mais comme je ne m'etais pas encore retourné, j’ai pu m’apercevoir que mes attouchements semblaient avoir réveillé l'impassible allemand.

-       Putain, t’es même pas en érection et elle est déjà plus grosse que la mienne. On peut dire que tu es SBM, toi !

-       SBM ?

-       Super Bien Monté.

-       Ah, ok, merci ! Vous avez de ces expressions les français.

-       Je peux te poser une question idiote ? dis-je toujours le regard sur son sexe qui me semblait se redresser de plus en plus.

-       Attends, je devine laquelle ! Est-ce ça fait pas mal ?

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