Zodiaque : Vierge (2)

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J’ai roulé un moment dans Ajaccio, mais le monde me gavait. Je me suis arrêté à un marchand de journaux pour acheter une carte routière et le Guide du Routard. Je cherchais un coin tranquille où me poser. Je ne savais pas du tout ce que j’allais faire, mon billet de retour était bloqué, je ne pouvais pas le modifier pour rentrer avant début septembre. J’étais dans une très mauvaise passe.

Je décidais de remonter sur l’Ile Rousse via Corte où je ferais halte pour manger un sandwich. Dommage que je n’avais pas l’esprit à profiter de la route et des magnifiques paysages que je parcourais. Le temps était superbe, je commençais même à avoir chaud dans ma combinaison en cuir que j’avais largement ouverte. J’avais pris mon temps et j’arrivais à Corte vers midi. J’avais vite compris que les routes de l’île n’étaient pas conçues pour faire de la vitesse. Dans une boulangerie, je m’achetais un sandwich et un coca et je trouvais une placette à l’ombre pour manger, j’avais de plus en plus chaud et j’étais en nage dans ma combinaison. J’ai cherché comment je pouvais me rafraichir, sans bourse déliée. Les bains de mer étaient une solution, mais après comment j’allais me dessaler. Je n’avais pas de douche à ma disposition. En feuilletant, le Guide du Routard, je découvris que la Corse recelait de sympathiques rivières où il était possible de se baigner. Je repris la route vers Ponte Leccia. J’avais repéré que je pouvais récupérer la Vallée d’Asco où je pourrais m’y baigner sans problème, et ainsi faire un brin de toilette.

Une heure plus tard, je trouvais un coin où je pouvais mettre ma moto proche de la rivière pour la surveiller et en 3 minutes, j’étais entièrement nu dans l’eau fraiche. Elle n’était pas profonde, je pouvais m’allonger sur le fond et laisser l’eau claire et pure emporter ma transpiration. J’avais l’impression qu’elle me débarrassait aussi de mes déception et qu’elle clarifiait mes idées. Je me rendis compte que j’étais plus vexé que triste de l’attitude de Sergio. Je savais au fond de moi qu’il était égoïste et que pendant les trois années où nous fumes ensemble, il ne s’était jamais engagé et ne m’avais jamais parlé de sentiments, et encore moins d’amour. Je n’étais qu’un « sex budy » qui flattait son égo, et moi je restais avec lui par simplicité : nous partagions la même chambre à la cité U, il baisait bien et j’avais l’impression qu’il m’aimait… bien. Mais, finalement, en dehors du sexe, il n’y avait rien entre nous. C’était un coup d’un soir qui dura trois ans. N’ayant pas de serviette, je m’allongeais mi ombre, mi soleil pour me faire sécher. Le coin était calme, juste des cigales et d‘autres stridulations que je n’identifiais pas. J’ai pris mes sacoches et m’en suis servi d’oreiller avec ma combinaison sous la tête. Dans le grésillement des insectes et la chaleur estivale, je me suis endormi rapidement. Un bruit de moteur me réveilla. Sur la route proche, passait un 4x4. J’ai émergé avec une superbe érection que j’ai décidé d’ignorer. Je me suis interrogé un court instant sur la raison de cette excitation que finalement j’ai mise sur le compte de l’odeur du cuir de ma combinaison surchauffée. Pour éviter toute remarque, au cas où du monde viendrait envahir mon coin de paradis, je sautais dans ma combinaison, y calais mon sexe récalcitrant et remontais légèrement le zip. Abstraction faite de ma virilité manifeste, j’étais décent. Mais, je m’étais affolé pour rien, personne ne vint sur ma plage privée. Je décidais de repartir tout de même vers Ponte-Leccia pour récupérer la route vers l’Ile Rousse. Une demi-heure après, je croisais un piéton qui, en me voyant, fit de grand signe. Je stoppais à sa hauteur, ôtais mon casque et lui demandais ce que je pouvais faire pour lui. Il m’expliqua qu’il était un peu plus loin en panne avec sa moto que son frère gardait. Il devait avoir 2 ou 3 ans de plus que moi, plus petit que moi, son t-shirt m’était en évidence ses muscles, avec ses avant-bras poilus et ses cheveux noirs corbeaux, il ne pouvait être qu’un local, il avait un doux regard avec des yeux marrons chocolat au lait. C’était un beau male et il avait un sourire très sympa. Je lui proposais d’aller jeter un œil à son engin. 

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 18, 2015 ⏰

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