Chapitre 4

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Il était là, en face de moi, une boîte de chaucolat à la main. Je n'arrivais pas à y croire.

- Donc tu es entrain de me dire que tu t'es fait passé pour mon frère pour que je puisse rester ? l'interrogeais-je en piochant dans sa boîte de chocolat, il faut dire que j'avais un peu beaucoup faim.

- Moins fort, chuchota-t-il, c'est plus compliqué que ça mais, oui.

Il devait avoir quinze ans, le temps l'avait bien rabiboché, il avait coupé ses boucles et semblait plus grand qu'avant, ses cheveux court lui donnait bien plus de charme... Mais qu'est ce que je raconte, ce gars n'a aucun charme, il est juste...

Enfin bref, j'avais passé six années dans le coma, soit la moitié de ma vie à ce moment là. Je ne m'en rendais pas compte au début, mais ça a été un très lourd handicap.

- Pourquoi t'as fais ça pour moi ? demandais-je la bouche pleine en déposant mes jambes au sol.

-... Je ne penses pas que tu puisses te lever pour l'instant, tes jambes ne sont pas encore au point.

- Je vais bien, j'ai largement eu le temps de me reposer, rétorquais-je.

- c'est pas parce que tu te prends pour une warrior que tu as le droit de faire ce qui te chante.

Il portait une sorte d'uniforme noir avec des motifs rouges sur les épaulettes et les côtés du pantalon. Sur sa veste était inscrit " Auben" sous la gravure d'une tête de renard rouge.

- Auben, c'est ça ?

-...

- Alors écoute moi bien AUBEN, j'ai dormi une nuit et le lendemain on me dit que six années sont passées, la veille même j'étais encore chez moi à jouer au Pompetemps avec mon frère et aujourd'hui je suis là, j'ai plus personne et je suis perdu, je sais pas où je suis, je sais pas à quoi je ressemble et....

- Ok, fallait le dire plus tôt, me coupa-t-il en quittant la pièce.

À vrai dire, je prétendais aller bien, mais je souffrais le martyr comme si chaque cellule de la partie inférieure de mon corps s'était mise à brûler. J'avais juste besoin de sortir de cette pièce, ne serait-ce que pour voir le monde extérieure, ce qu'il était devenu en mon absence.

Après un court instant, Auben revenait avec un énorme miroir, qui faisait casiment deux fois sa taille, dans les bras. Il arrivait à peine à le décoller du sol.

- T'as pas trouvé plus grand, par hasard.

- j'avais que ça sous la main, te plains pas, répondit-il.

Il l'installa contre le mur en face de moi.

Alors c'est moi, cette fille. J'étais méconnaissable, ma peau avait blanchie, des cernes astronomiques prouvaient ma fatigue, mon visage était creux, en un mot je ressemblait à un zombie. Mais ce qui m'a le plus interpellé était cette longue tresses faite avec soin qui longeait mon dos et s'étalait sur le lit.

- Qui a prit soin de mes cheveux ? questionnais-je.

- Dame Paola, la femme qui était là avant moi. Elle était là, le jour de notre arrivée à l'académie et elle a prit soin de toi depuis ce jour. Elle n'a pas voulu te couper les cheveux pour que tu décide si tu veux le faire ou pas à ton réveil. Ils ont voulu t'abandonner plusieurs fois mais elle a toujours été là pour les en empêcher. Elle a cru en toi pendant six ans.

Je comprends mieux maintenant pourquoi elle avait autant d'affection envers moi. Elle s'est attaché à moi pendant toutes ces années.

- C'est aussi elle qui a eu l'idée qui t'a sauvé la vie, poursuivit Auben, tes jambes, c'est elle qui les a remplacé à l'aide de... en fait c'est peut être pas le moment de t'en parler.

- Trop tard, tu as commencé tu termine, l'incitais-je.

- Bon, il va falloir que je recommence depuis le début. Quand on était dans l'eau ce jour là, tu t'es noyé mais tu n'as pas coulé toute seule. Un requin ensorcelé t'as attrapé par les jambes et on ne sait par quelle moyen, tu t'en es sortie. Des pêcheurs t'ont trouvé inconsciente sur une plage... Sans tes jambes.

Sans mes jambes ? Je posai le regard sur celles-ci, elles étaient pourtant bien là.

- Tu avais perdu beaucoup de sang et tu étais un enfant donc tu avais peu de chance de survie, plus personne n'y croyait sauf Dame Paola... Et moi bien sûr. Elle a suggéré une opération très délicate. Il faut que tu sache que Dame Paola est une mage reconnue dans ce domaine, tu as eu la chance de tomber sur elle.

Tout ça est beaucoup trop improbable pour être vrai. Je ne savais pas nager, une attaque de requin ensorcelé, qui peut croire à une chose pareil. Dans mon village, il n'y avait plus de mage depuis des siècles et la magie était interdite, peu de gens y croyaient encore.

- Elle a trouvé un moyen de te redonner des jambes, ajouta-t-il, mais certains raconte que tu as reçu du sang de requin, d'autres que...

Il s'approcha de mon oreille.

- D'autres que tu es une hybride, Anthéa, chuchota-t-il.

Anthéa : À Moitié Réciproque Où les histoires vivent. Découvrez maintenant