Zack, le fils de l'un des plus grand mage du Royaume, Charles Evans de Cour...machin, j'ai oublié ses titres. Zack et moi sommes en couple depuis l'an dernier, nous avions l'intention de nous marier. Je l'ai rencontré à un rassemblement privé de mages dont Dame Paola faisait partie.Nous n'étions pas attiré l'un part l'autre, même si je dois avouer qu'il était mignon dans son costume entièrement noir revêtu d'une veste à mi-cuisse, faite de velours rouge. Malgré qu'il n'ait qu'un an de plus que moi, il s'était toujours comporté comme les hommes de la noblesse. Zack passait même ses soirées intégré à des groupes d'hommes tous bien plus âgé que lui, pipe au bout des doigts, discutant whisky et politique.
À première vue, je n'avais aucun intérêt à me promettre à ce genre de fils de noble, mais quand j'ai sus d'où il venait, je n'ai pas hésité une seule seconde avant d'accepter sa demande.
L'une des règles les plus stupides de l'académie était que toutes les jeunes filles et garçons sans titres avaient l'interdiction de quitter ses appartements avant de s'être marié, sous peine d'être exclu définitivement.
Cette loi va probablement m'empêcher d'accomplir mes objectifs, je dois trouver un moyen de partir sans ébruiter mon départ.
Nous étions fin prêts pour prendre la route vers la salle de réception du Golden Register . Dans les couloirs de la zone A résonnaient nos pas, tant il n'y avait personne. Plus je descendais de marches, plus mon ventre se resserait. Rien ne m'obligeais à y aller, simplement mon instinct.
Dans l'immense cours, tous les bancs étaient occupés, rires, chants et bavardages inondaient l'endroit. Au centre de la fontaine, se tenait la statue du petit garçon au chapeau d'or, le tenant dans sa main qu'il tendait vers le ciel, symbole de la paix actuelle du Royaume.
Pour la première fois, je traversais les hautes barrières de bois massif de la zone A. Chariots, poussettes, chevaux, petits enfants aux mains mêlés à celles des mères, paroles prononcés à voix vives et belles tenues de printemps coloré, toutes ces choses si banales apaisaient le traque qui me tourmentait.
- Le carrosse nous attend, tu ne voudrais sûrement pas qu'on ait une image bien pire de l'hybride tant attendu, dit Zack en posant sa main sur mon épaule pour me sortir de mes songes.
Il avait raison, arriver en retard ne ferait qu'empirer ma situation. Mais, ce qui se fait attendre et souvent bien plus attirant... Enfin, je crois.
L'intérieur du carrosse que Paola avait loué était terne, les rideaux en dentelle fermés, personne n'osait dire un mot. Rawan était resté à l'institut, encore à cause du stupide règlement. Le fils de Charles Evans se contemplait dans son petit miroir, et peignait ses cheveux crépus vers l'avant d'un même geste pendant tout le trajet.
Nous arrivâmes devant la fameuse salle, un portail surdimensionné s'ouvrit, les jardins aux herbes étincelantes tondues à la perfection, me donnait une étrange envie de tout piétiner et d'arracher leurs magnifiques fleurs disposées par ordre de couleur et d'étaler de la boue sur leurs murs fraîchement peint de blanc et ... Ok stop, encore cette petite voix dans ma tête qui me fait passer pour une singlée. Je vais très bien, évidemment.
À l'entrée, un homme, vêtu des trois couleurs primaires de la paire de lunettes aux souliers, nous accueilli.
- Bonsoirs ! Et bienvenue au salon du Golden Register ! Ici, vous n'entrez sans resortir comblé de rumeurs inédites, nouvelles tendances, conseils et astuces à ne pas reproduire chez soi, mais surtout vous ne dormirez plus jamais sur une seule oreille ! prononça-t-il accompagné de grands gestes, le sourire glué au lèvre comme un discours qu'il aurait répété pour la cinquantième fois de la journée.
Pour être honnête, je n'avais pas compris un mot sur deux de son charabia, mais il avait l'air sûr de ce qu'il disait. Les gens de la capitale avaient bien la réputation d'être un poils bizarre.
Nous primes la direction qu'il nous indiqua, plus nous nous aprochions de la grande salle, plus je regrettais d'être venu. Dame Paola et Zack me suivaient, dans ce long couloir sombre, ma canne à la main, mes cuisses commençait à me brûler. Ma respiration irrégulière, je me sentais de moins en moins à l'aise dans cette robe.
- Calme toi, ma belle, ça va aller. Tu n'es pas obligé d'y aller, me rassura Dame Paola en me posant sa main fraîche sur la nuque.
J'ai chaud.
Sur l'ouverture des dernières portes, des applaudissements de plusieurs centaines de personnes m'accueillirent. Mes jambes flagellaient, le regard visé à mes souliers, je n'osais voir le nombre de personnes qui se tenaient debout dans ces tribunes. Je marchais sur une scène probablement de théâtre, les puissantes bougies flottantes me rendait bien visible pour tous.
-... Anthéa Berthold de Rollinfell, mesdames et messieurs ! s'écria le présentateur dont je ne voyais que les souliers en cuir impeccablement cirés.
Je lui serai la main du bout des doigts, avant de m'installer sur le siège en face de lui.
- Incroyable, incroyable ! Très cher spectatrices et spectateurs, nous sommes en sa présence, la survivante à une attaque de requin ensorcelé ! poursuivit-il.
Incroyable ? Ne serait-il pas en train de me flatter par hasard ? Je ne pensais pas que ma venue serait si attendu.
Il s'assied à son tour et les spectateurs le suivirent.
- Alors mademoiselle Berthold, il paraîtrait que votre "pauvre" village de campagne ait été décimé par la guerre, entraînant la mort votre mère et vos deux petits sœurs jumelles. Comment avez vous survécu à cette première épreuve ? interrogea-t-il d'une voix enjouée.
Comment ose-t-il dire une chose pareil avec ce ton rieur ? Mes mains se mirent à trembler, ma mâchoire scellée, je levai les yeux vers cet ignoble imbécile qui venait de signer son arrêt de mort. Son sourire se figea à l'instant précis où il vit mon visage.
- Dieu du ciel ! Quelle horreur ! s'écria une femme dans les tribunes.
Des cris s'en suivirent, mais je ne voyais rien d'autre que cet homme. Une personne m'observait depuis l'auditoire, la seule à ne pas hurler ni fuir. Je m'orientai vers celle-ci.
Qui est ce jeune homme qui me fixe ?
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Anthéa : À Moitié Réciproque
Novela JuvenilDans le royaume d'Emeraude, vivait une petite fille du nom d'Anthéa. Des suites d'une guerre qui détruisit son village, son père, son frère et elle partirent pour rejoindre une île lointaine. Malheureusement, le voyage ne prit pas la tournure voulu...