A D M I R A T I O N

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Le jeune garçon ouvrit les yeux. Il était épuisé bien sûr, mais son corps était habitué à rester sur ses gardes, le matin, il ouvrait toujours grands les yeux, comme s’il se réveillait en sursaut. Il battit une fois des paupières en haussant les sourcils lorsqu’il entendit jurer dans l’autre pièce. 

Cédric était dans la salle de bain, la porte séparant les deux pièces ayant été arrachée, une faible lumière jaune éclairait le bout de matelat. 

Les conditions de vie dans cet appartement insalubre ne l'intimidaient pas plus que ça, il avait encaissé bien pire, et dormir sur un vieux matelas, à même le sol, sans draps, était même un luxe. 

Cet appartement, situé au premier étage d’un immeuble miteux, était dans un état lamentable. Il n’y avait pas de chauffage, qu’une seule fenêtre mal isolée, des trous dans les murs, des souris et des rats se battaient dans le plafond, le carrelage était brisé à plusieurs endroits… 

Le matelas était placé dans la pièce principale, l’autre étant la salle de bain où régnait champignons et moisissures. 

Le brun tourna la tête : le micro-onde affichait six heures du matin. Et de toute façon si Cédric était encore présent ça voulait dire que le soleil n’était pas levé.

Paresseusement, il roula pour se mettre sur le ventre et attrapa le cendrier posé par terre. 

Dans le noir, il alluma le reste de joint qu’ils avaient entamé la veille. Il tira dessus en s’autorisant une pensée bien précise. Il revit en un éclair le visage qui le hantait depuis des années, presque similaire au sien, il savoura la lueur dans le regard de ce souvenir, puis le laissa s'effacer aussi vite qu’il était apparu.      

Cédric sortit de la salle de bain et, voyant son ami réveillé, alluma la lumière. Il se passa plusieurs secondes entre le moment où il appuya sur l’interrupteur et le moment où la lumière grésillante éclaira le salon.

Ryuzaki, calé sur ses coudes, fumait, le regard dans le vide. Il n’était vêtu que d’un marcel gris et d’un caleçon, il ne semblait pas souffrir du froid ou de l’humidité, la vieille couette trouée qui couvrait le bas de son corps devait lui suffire.

Autour du matelas se trouvaient des cannettes de bière vide, de la cendre et plusieurs mégots de cigarettes.  

- Qu’est-ce que tu vas faire aujourd’hui ? 

- J’en sais rien… 

- Je peux te donner le numéro de Stecie si tu t'ennuies, hier elle aurait bien aimé rester.

Le brun recracha la fumée en un rond parfait. Il n’attendait qu’une seule chose : que cet abruti fiche le camp, et qu’il ne lui reparle plus de cette Stecie. 
Cette fille était d’un ennui mortel, c’était une brune complètement idiote, mais il devait bien avouer qu’il avait grandement apprécier ses lèvres pulpeuses. 
Cédric ouvrit le frigo et sortit les restes d’un vieux plat chinois, qu’il commença à manger sans même le réchauffer.

Ryuzaki inhala la dernière taffe, priant pour qu’elle calme asser ses nerfs. Il leva un sourcil en dirigeant son regard vers le roux.

- Depuis combien de temps n’as-tu pas vu ta soeur ?

- Sereine ? Depuis l’incendie. 

Le brun pouffa au souvenir de cet incident. Avec ses encouragements Cédric avait fini par foutre le feu à la chambre de sa sœur, un soir où il avait été admis au manoir. Ce garçon était manipulable à souhait. 

- Tu n’aimerais pas la revoir ? Je veux dire, vous êtes jumeaux, elle doit forcément te manquer un peu, non ? 

- Je ne suis pas sûr qu’elle m’apprécie tant que ça. Surtout depuis l’accident.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 08, 2021 ⏰

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