eighteen

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Deux bonnes heures que je suis au téléphone avec Louis. Je décide d'aller me coucher, alors je raccroche après un au revoir et m'allonge sans manger.

Je mange très peu quand je le veux. Sois je mange pas mal, sois je ne mange pas.

Je m'endors en me créant un scénario comme tous les soirs afin de m'occuper l'esprit.

J'en ai marre d'avoir peur de tout. D'être effrayé d'avoir trop, ou de tout perdre. Je souhaite juste avoir l'entre deux. Mais on ne pas tout avoir, malheureusement.

••trois semaines après••

On est donc jeudi vingt-huit janvier, il est trois heure de l'après-midi. Je suis en français et attends la pause qui est dans une vingtaine de minutes.

Je m'ennuie tellement. Leurs textes Bac me prennent la tête. À chaque fois que je sors de ce cours je suis en surchauffe. Mon crâne brûle aussi vite qu'un moteur.

Dès que la prof annonce qu'on peut partir, je sors le plus vite possible de cette prison, qui est donc ma salle de français, même si j'y retourne après mais ce n'est pas grave.

Je pars attendre Jade devant le bâtiment. Celle-ci avait un rendez-vous urgent en plein cours. Elle m'a abandonnée mais là elle revient et je vais me sentir mieux. Parce que deux heures toutes seule ce n'est pas la joie. C'est presque même angoissant d'être entouré de personnes qui ne veulent pas que du bien.

En l'attendant je remarque que Lisa s'approche de moi.

Et c'est partit pour le show.

— Salut Joy, dit-elle.

— Salut Joy, répète sa pote, Léna le perroquet.

— Comment tu vas ? Toujours avec Louis ?

— Je te manque tellement que tu ne peux pas t'empêcher de venir me voir, c'est mignon. Bye, dis-je avant de m'enfuir.

Elle ne me retient pas et heureusement parce qu'elle se serait prit mon poing dans sa face. Je suis tellement stressée que j'ai besoin d'évacuer. J'aurais pu le faire sur son visage.

Je m'isole un peu dans le bâtiment. Il y a un endroit où personne ne va. Je pars souvent m'y réfugier lorsque Jade est absente. Si elle ne me voit pas elle m'enverra un message, je lui expliquerai.

Je passe un peu mon temps sur tiktok et je repars en cours. En avançant je vois Jade rentrer au loin, alors je me presse vers elle.

— Heyoo ! Comment tu vas ? Ça s'est passé comment ? T'es pas dégoûtée de retourner en cours, je demande plus intéressée.

— Tu vas pas devenir comme tes "fans", dit-elle en faisant les guillemets avec ses doigts. Tu me poses trois cents milles questions, continue t'elle hilare.

— Oui. Aller, dis moi.

Joy. C'était juste une prise de sang.

— Ah ouais, non. Ne me dis pas au final. Le sang me débecte.

Elle se met à rire et on se stop quand la prof commence le cours. Bla-bla-bla bla, je m'en fous, j'ai mal à la tête.

Une fois le cours finis on se dirige en anglais, mais comme le prof est notre prof principal, on va se servir du cours pour parler.

On rentre, il nous salut comme d'habitude, puis on commence. Il nous demande comment on va. Si les cours se passent bien. Si on s'entend bien avec les profs. Et si entre nous ça va.

— Moi je tiens juste à dire que c'est plutôt désagréable, commence Camille. Je suis désolée Joy, mais c'est grave désagréable de l'avoir dans notre classe à se là péter à chaque fois parce que madame est populaire.

Je reste bouche bée. Comment ça je me la pète ? Je n'ai même pas le temps de prononcer un seul mot que Jade le fait à ma place.

— Mais pourquoi Joy directement ? C'est juste que tu es grave jalouse de son statut. Tu aimerais juste être à sa place. Mais non, loupé. C'est Joy. Et laissez la tranquille parce qu'elle ne parle même pas en cours. Elle reste calme tout le temps. À sa place j'aurais déjà explosé !

C'est la vérité. Jade n'aime pas être le centre de l'attention.

— C'est plutôt toi qui est désagréable parce que tu ouvres toujours ta bouche en cours, termine t'elle avant de souffler.

— Faut pas s'en prendre à Joy apparemment, rajoute Léo.

— Oh la ferme. Jade a raison, affirme Liam. Elle ne vous a rien demandé Joy.

— Toujours une histoire avec Joy. Je ne veux pas de problèmes entre vous alors n'allez pas en chercher, c'est clair Camille ?

— Oui monsieur...

Je ferme les yeux soulagée que le prof ait arrêté cette dispute dont j'ai été le sujet et la spectatrice. Cependant, je sais que ce ne sera pas la dernière fois.

L'heure est terminée. Je prends donc le tramway et le bus pour rentrer.

Je mets mes écouteurs pour me couper du monde mais bien sûr je me fais interrompre par plusieurs personnes. Ça ne me dérange pas, au contraire mais parfois ce n'est simplement pas le moment.

Je pense que je devrais rentrer à pied, même si le lycée est très loin de ma maison. J'aime parfois être dans ma coquille, loin de tout ça.

Dans quoi je me suis embarquée encore.

Je fais des photos avec ces filles et ces garçons, puis ils partent. Je ne suis qu'une exposition, au final.

Parfois y'en a qui sont tellement timide qu'ils me regardent juste. En même temps j'ai envie d'aller les voir, en même temps je suis bien dans mon coin, et puis je suis trop timide aussi.

Je pars de mon bus et je sens qu'on me suit. J'appelle ma maman qui décide de venir me chercher. En voiture, alors que j'habite à côté. Je décide donc de me cacher vite fait pour qu'il ne me retrouve pas.

J'appelle de nouveau ma mère pour lui dire que c'est bon et que j'ai j'ai réglé la situation.

Je rentre chez moi lui fait un petit bisou et repars dans ma chambre.

— Oh journée éprouvante, je dis en m'affalant sur mon lit

Louis m'appelle comme d'habitude à la bonne heure et on termine deux heures après. Il me manque trop, trop.
 
Sauf qu'à la fin de l'appel je tombe de mon petit nuage au moment où il me salut sèchement avant de me raccrocher au nez.

Je lève les sourcils et lui envoie des messages. Il en rajoute et lâche un gentil vu dessus.

Le tuer est la seule option mais à la place, je pleure. Je comment sincèrement à être épuisée de tout.

my holidays Où les histoires vivent. Découvrez maintenant