Chapitre 2 : Octave

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Octave avait toujours été un garçon sérieux Trop même, auraient dit certains, mais cette caractéristique avait amené ce jeune homme de 28 ans exactement là où il l'avait voulu.

Élevé dans une foi quasi mystique par un père ouvrier et une mère institutrice, il avait suivi une scolarité exemplaire et, après le bac, il s'était tout naturellement dirigé vers des études de théologie dans le but d'épouser pleinement sa foi et devenir pasteur.

Le jeune homme connaissait les textes religieux, les prières, les chants, les doctes et les paraboles sur le bout de ses doigts et, surtout, il était animé d'une foi passionnée et inébranlable. Pour lui, tout avait un sens profond et spirituel et il invoquait le nom du Seigneur dès qu'il le pensait justifié, c'est à dire souvent. 

Même ses camarades d'études paraissaient étonnés, voir même un peu effrayé par toute la ferveur qui se dégageait de ses discours. Octave n'avait pas eu beaucoup d'amis durant cette période durant laquelle il avait adhéré à corps perdu dans le mouvement Donatienisme*, courant chrétien dont les doctrines à la fois proches du catholicisme et du protestantisme recouvrait alors toute ces lettres de noblesse après des décennies d'oubli.

Quand il eut fini son parcours à l'université religieuse de Nantons, Octave obtint rapidement ce qu'il souhaitait ; Une place de pasteur dans la petite église de Collongerac la Vieille, une modeste ville montagnarde peuplée par quelques 2000 âmes dont il espérait bien raviver l'intérêt endormi pour les croyances chrétiennes.

Au bout de quelques mois, le jeune homme s'était constitué un solide groupe de fidèles. Il fallait dire qu'il n'avait en rien ménagé ses efforts, puisant au plus profond de son esprit ce qui saurait toucher le cœur égaré et la foi vacillante. Il avait également créée des groupes de paroles autour des enseignements divins et de leurs places dans la société moderne.

Ses plus fidèles habitués appréciaient cette implication, mais il aurait été naïf de cantonner son succès à ça.

Lejeune pasteur plaisait énormément.

Sa voix si douce qu'elle donnait l'impression du miel coulant lentement dans une gorge offerte ajoutait du charme à un visage aux traits doux et fins. Sa peau légèrement dorée donnait envie de la croquer et son regard bleu vert illuminé par la ferveur de celui qui croit de tout son être ne laissait personne de marbre.

Pas même Nox qui observait silencieusement l'humain qui effectuait son sermon en ce dimanche matin. L'église n'était pas pleine à craquer, mais elle était suffisamment remplie pour que le démon se fonde parfaitement dans la masse. Il avait opté pour un col roulé noir et un jean gris, la sobriété étant une valeur à privilégier quand on entrait dans un lieu saint. 

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser en se basant sur les croyances populaires, la créature luciférienne était tout à fait à son aise, les fesses posés sur un des bancs en bois qui faisaient face à l'autel. Sa peau ne sentait pas le roussi et il n'était pas agité de convulsions sous le regard scrutateur du pauvre Jésus sur sa croix. Après tout, la pierre, même chargée d'histoire, ne restait que de la pierre.

Cela faisait déjà quelques jours qu'il observait cet humain qui avait éveillé son attention au détour d'une randonnée pédestre dans les montagnes alpines. Il n'avait pas réussi à se l'enlever de la tête et c'est tout naturellement qu'il avait proposé son nom en scellant les conditions du pari avec Lux. Contrairement à son ami angélique qui gardait une certaine distance avec les occupants terrestres, Nox s'y mêlait tout naturellement, profitant des merveilles d'inventivité et de technologies que proposait le monde moderne. 

Un soupçon d'Éternité [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant