Wildest Film - H.S

Dix-huit

Je me retire de lui et cours rapidement pour sortir. Je ne sais même pas d'où est sortie toute cette force mais j'en suis vaguement reconnaissante. Je ne pouvais pas rester une seule petite seconde avec cet Harry.

Je te veux, Selena.

Je te veux.

Seuls ces mots résonnaient dans ma tête. Le pense-t-il vraiment ou est-il juste inconscient ?

Je suis troublée comme jamais. Je ne sais même pas quoi penser. Je me dirige vers la voiture et m'apprête à démarrer.

La putain de voiture ne démarre pas.

Fuck.

Je frappe contre le volant quand soudain je sens que mon visage est tout mouillé. Les larmes coulaient le long de mes joues, silencieusement, que je ne leur avais même pas prêtées attention. J'aurai aimé en cet instant même m'être perdue dans un labyrinthe que de m'être perdue dans un putain de jeu. J'approche une main à ma peau pour essuyer mes larmes mais elles n'arrêtent pas de couler. Je ne sais pas pourquoi je pleure - tant de raisons s'emmêlent dans ma tête.

Je sors voir ce qui ne va pas dans la voiture et tout d'un coup la malchance ricane derrière mon dos :

Il pleut.

Putain de malchance.

Je ne sais plus que faire - ma voiture ne démarre pas, Niall n'est pas là, il pleut, je porte une robe toute légère et pour finir je suis en plein milieu de la nuit devant un bar rempli de bourrés.

Je veux disparaître.

Le tissu de ma robe est tout humide et tel est mon dos exposé. Mes cheveux mouillés tombent sur mes épaules et mon maquillage est un désastre.

Je m'appuis contre la voiture et pleure toutes les larmes de mon corps quand je ressentis quelque chose sur mes épaules et je sursautai.

Une veste ? Je reconnais pourtant cette odeur-

Merde.

La veste d'Harry.

Je me retourne pour lui faire face. Il regarde le sol et murmure :

"Tu.. tu vas attraper froid."

Je ne sais pas quoi dire. Je suis vraiment reconnaissante et je ne peux le nier. Étrangement, sa veste me met au chaud et son odeur me calme. Tout ce que je vois est un Harry avec des cheveux mouillés, les boucles tombant sur son front, et je peux dire que jamais de ma vie j'aurai cru que quelqu'un pourrait être attirant sous la pluie.

"Veux-tu que je t'accompagne ?" Il lève son visage et ses yeux aux différentes nuances de vert encerclées de rougeur rencontrent les miens, irrités par des pleurs silencieux.

Je ne retrouve même pas ma voix. Non, je ne veux pas qu'il m'accompagne. Mais ai-je vraiment le choix ?

"Ok." Ma voix ressort cassée, aussi petite qu'un murmure emporté par le vent.

"Selena tu pleures ?"

Je ne réponds pas, tout ce que je fais est de fixer le sol tandis que mes larmes mélangées aux gouttes de pluie coulent le long de mon visage. Il approche ses doigts à ma peau et me les essuie. Surprise, je sursaute, et chaque partie de mon visage est en feu.

"Viens." Il soupire, ne voulant apparemment pas me mettre en pression plus que ça.

Il entremêle nos doigts et tout le long de notre chemin, l'électricité parcoure mon corps mouillé.

Je m'assois dans le siège avant et je me rends compte que Liam n'est pas là.

Donc Harry va conduire.

Donc nous serons seuls dans la voiture.

Juste l'idée me trouble. Je ne veux pas de sa présence. J'ai tellement peur, c'est évident.

Peur parce que mes sentiments deviennent de plus en plus forts.

Mais surtout parce qu'il ne m'aimera jamais en retour.

Il monte et démarre. Pourtant, il ne me demande pas les indications jusqu'à ma maison et je ne suis tellement hypnotisée que je ne peux rien lui dire. Je veux lui demander pourquoi il m'a embrassé, pourquoi il m'a touché, mais rien ne sort.

Le silence est pesant le long de la route. Vraiment très pesant que ça en devient inconfortable. Je frissonne de froid et, la tête contre la fenêtre, je regarde à travers. Que du noir partout.

Harry brise le silence soudain : "Pourquoi tu pleures Selena ?" Il serre de sa main ma cuisse et je frissonne.

Je ne réponds toujours pas. Harry inquiet et protecteur est nouveau pour moi. À vrai dire, il change d'attitudes toutes les minutes. Que pourrais-je déjà lui répondre ? Je pleure parce que je t'aime ? Plutôt mourir.

Il retire son toucher délicat et électrisant en soupirant. L'ambiance se charge encore d'un silence qui me berce doucement jusqu'à ce que je m'endormis sans le vouloir.

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[Corrigé]