De nombreuses années ( comptées en centaines milliers et même milliard ) étaient passées depuis qu'Endricksen c'était soudain retrouvé père pupille du petit Nathanaël. Le bébé n'avait pas beaucoup grandit, ce qui inquiétait un peu son tuteur, qui lui, avait prit quelques années dans la figure. De trentenaire il était passé à soixantenaire, lui qui prenait une année tout les centaines de milliers d'ans. Son visage c'était ridé, sa carrure un peu plus élargie encore, alors qu'il c'était forgé avec le temps et la gourmandise une bedaine conséquente. Cela ne l'avait rendu que plus chaleureux encore, lui, le plus grand ange du Paradis. Ces deux derniers siècles, ont lui avait donné la charge d'autres enfants, pour en faire des Anges, des Chérubins... Il leur faisait l'éducation, leur apprenait le vol, et une fois passé leur majorité, les laissait faire leur vie dans cette immensité qu'était le Paradis. Mais son aîné, lui, ne grandissait jamais. Voilà un éternité qu'il avait 6 ans, son tout petit garçon. Mais les autres avaient tous peur de lui. Il faut dire que c'était le seul à avoir ces grands yeux rouges aux pupilles rétractiles, ses longues oreilles pointues et ses petits crocs tranchants. Il n'y avait que « Endry » qui lui ressemblait au moins pour certaines choses. Alors le petit Nathanaël restait dans sa chambre toute la journée, n'avait accès à l'éducation qu'aux travers de livres écris par son tuteur, travaillait la journée et ne sortait que le soir, quand les élèves étaient rentrés au Pensionnat, une grande maison à l'autre bout du Paradis où les petits en apprentissages étaient logés et nourrit, et se faufilait dans la magnifique pièce qui servait de chambre à coucher de son tuteur. Il s'y glissait, quand il ne surprenait pas l'ange au lit avec quelqu'un, et couinait jusqu'à attirer la grâce de son aîné.C'était un de ces soirs, au début de la nuit, quand des petits pas se firent entendre sur le carrelage du couloir. La porte entre ouverte se fit pousser, et le petit garçon, en pyjama bleu, traînant une peluche derrière lui, entra à pas de loup jusqu'au lit énorme, forcément, pour un homme aussi grand et massif qu'Endricksen, il fallait bien un lit à sa taille. La grosse montagne de draps indiqua au petit que son tuteur dormait sur le coté, dos à lui. Il s'approcha, les larmes aux yeux, ses longues oreilles toutes tombantes.
« Papa... Papa... ? »
Aucune réponse. Forcément, pensa l'enfant. Il n'était pas son père. Il eut une petite inspiration chargée de sanglots, et renifla, serrant sa peluches en se retournant, effrayé par le couloir devenu noir, sans les lumières qui s'allumaient sous le mouvement.
« Endry... ? » retenta-t-il sa chance, un peu plus fort, plein d'espoir.
Un grognement lui répondit, et un mouvement de l'impressionnante silhouette de l'ange, indiquant qu'il se retournait difficilement. Nathanaël vit deux yeux vert d'eau s'illuminer dans la pénombre, puis la voix grave de l'homme résonna doucement.
« Qu'est-ce qu'il y a Nathanaël... » marmonna-t-il, l'air encore endormi.
Le petit garçon s'approcha un peu plus, essayant de se faire grand pour atteindre le haut du matelas, sans succès.
« J'ai... J'ai peur tout seul... Il pleut très fort... Je peux dormir avec toi... ? » couina-t-il, tirant sur son pyjama.
L'ange soupira, tendant seulement maintenant l'oreille sur l'extérieur. Effectivement, un orage c'était abattu sur le Paradis cette nuit là. Il se redressa légèrement, et laissa tomber son bras le long du matelas, tenant sa mains mis fermée, comme une petite nacelle. Nathanaël s'y assis, et se laissa remonter sur le lit, dans les draps chauds. Il attrapa son doudou entre ses petites dents, et marcha à quatre pattes jusqu'à trouver Endricksen, et l'escalader non sans mal pour se blottir sur son torse, la tête dans son cou. Le vieil ange posa sa grosse main sur lui, comme une couverture, mais aussi pour qu'il ne tombe pas. Tout deux se rendormirent rapidement. Nathanaël était le seul pupille qui avait le droit à ce genre de privilèges avec le Maître, ce qui ne manquait jamais de rendre jaloux certains autres enfants.
Au lendemain, alors que les élèves étaient déjà arrivés, le petit ce réveilla tout seul dans un nid de draps dans le grand lit d'Endricksen. Se frottant les yeux, il se redressa doucement, un peu perdu. l'odeur de vieux livres et de thé à la menthe le rassura rapidement, et il bailla adorablement, se hissant sur le bord du lit pour se laisser tomber. Il sentit une gêne dans son dos, et repoussa ce qu'il pensait être son doudou prit dans son pyjama, mais ne toucha qu'un plumeau. Un plumeau ? Il se tordit le cou pour regarder son dos, et poussa un hurlement strident en voyant une paire d'ailes bien trop grandes pour lui accrochées à ses omoplates. Il sauta du lit et couru à la salle de classe, pleurant à chaudes larmes. Quand il déboula, en pyjama, devant les autres enfants, il se fit moquer allègrement, mais le silence revint sous le grondement du professeur, qui avait directement vu ses ailes. Mais c'est une petite angelette qui le cria haut et fort en montrant le petit ébène du doigt.
« Regardez ! L'Affreux à des ailes ! Quelle Horreur ! Il ne les mérite pas, il n'est pas comme nous ! »
Nathanaël recula, les larmes aux yeux, alors qu'il prenait une trombe d'insultes et de réflexions sur la figure. Un rugissement puissant les fit tous taire, et Endricksen ferma violemment son livre de leçon, tonnant de sa voix grave.
« Il suffit, rentrez au Pensionnat. »
Les petits, heureux de finir la journée de si bonne heure, partirent en chantonnant à la gloire de l'Affreux qui leur donnait un jour de repos. Endricksen attrapa son petit et le porta doucement jusqu'à sa chambre, tout en haut de la dernière tour de la Demeure. Il le posa sur le lit, et examina ses ailes pendant que l'enfant chouinait, tremblotant.
« Des ailes... blanches, douces... des Ailes Angéliques, sans aucun doute... mais qu'es-tu donc à la fin, mon petit.... » soupira-t-il
en le retournant délicatement, essuyant ses larmes d'un revers du petit doigt, ses énormes mains bien trop bourrues pour un si petit visage. Nathanaël le regarda avec un désespoir naïf, reniflant.
« Je veux être comme toi ! » couina-t-il
comme s'il le suppliait. Endricksen soupira doucement, caressant ses cheveux noirs d'un air tendre, mais triste. Il savait, au fond de lui, que Nathanaël était d'une espèce nouvelle, et serait, plus grand, d'une puissance redoutable. Cela l'inquiétait beaucoup. Mais il ne pouvait pas angoisser son tout petit avec ses propres craintes.
« tu es unique, Nath... tu es le fils prodigue... »
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De pourpre et de mort
ParanormalJamais personne n'est né mauvais. Rugan n'est pas une exception. Mais... peut on dire réellement de cet ange déchu qu'iel est foncièrement mauvais ?